Il convient de clarifier la différence entre
le capitalisme lui-même dans ses fondements sur la liberté d’entreprendre, et
les autres libertés qui y sont associées,
et son dévoiement qu’utilise la grande finance. Nous n’en sommes plus à l’ère
bipolaire d’opposition entre capitalisme et communisme. Le communisme russe
s’est éloigné du communisme soviétique vivant en autarcie et la Russie s’est
ouvert au libéralisme et à un mondialisme encadré. A ces deux représentations
géopolitiques du capitalisme et du
communisme, s’est adjoint des vérités religieuses brandies pour
sacraliser des causes identitaires et nationalistes.
Après l’effondrement du communisme, que
représente encore la Corée du Nord et une Chine qui a intégré le libéralisme
sans perdre la force de mobilisation des foules, nous vivons dans une ère
totalement influencée par les puissances de l’argent. Celles-ci manient les
conflits religieux, les affrontements identitaires, les Etats en difficulté
dans un capitalisme qui devient essentiellement une affaire de profits
financiers permettant l’acquisition de grands pans de l’économie comme
l’industrie pétrolière et l’essentiel du monde bancaire.
On peut réduire le capitalisme à une lutte
des classes comme le fait encore le Front de Gauche. On le considère alors
comme un mode de production fondé sur la division de la société en deux classes
essentielles : celle des propriétaires des moyens de production (terre,
matières premières, machines et instruments de travail), qu’ils soient des
individus ou des sociétés, qui achètent la force travail pour faire fonctionner
leurs entreprises ; celle des prolétaires, qui sont obligés de vendre leur
force de travail parce qu’ils n’ont ni accès direct aux moyens de production ou
de subsistance, ni le capital qui leur permette de créer leur propre
entreprise.
Cette vue est assez réductrice mais elle
montre que tout ce qui permet le passage entre ces deux classes, comme le
statut d’auto-entrepreneur, va dans le sens d’un moindre clivage sociétal. Le
capitalisme est néanmoins un des fleurons de la démocratie et de la liberté. La
joie de créer son entreprise, d’être son maître, peut seule expliquer la prise
de risques que cela implique. L’intelligence de l’individu est mise à contribution
avec l’aiguillon de la survie. Le capitalisme productif des PME-PMI est
infiniment respectable et génère la majorité des emplois.
A celui-ci il faut opposer le capitalisme
dont la financiarisation tue le capitalisme productif. C’est celui des grandes
entreprises et des grandes banques. Celles-ci appartiennent à des actionnaires
et rétribuent des présidents et des cadres de direction à prix d’or. Leur
implantation est multinationale et regroupe des sociétés diverses dans des
holdings. Elles jouent savamment sur les monnaies et les lieux d’imposition. Le
nombre de salariés et leur contribution à la richesse d’un pays leur donnent
des pouvoirs étendus sur l’État.
Quelques centaines de
sociétés de ce type détiennent la majorité du pouvoir productif de la planète.
A leur tête les actionnaires principaux se réduisent encore en nombre et font
partie de clubs sélects (Bilderberg, Trilatérale, CFR) qui leur permettent de
se réunir et de discuter de leurs intérêts planétaires de façon plus ou moins
opaque. Citons entre autres deux familles au sommet de cette pyramide, les
Rockefeller et les Rothschild dont la puissance financière est telle sur les
milieux bancaires et les grandes industries que les chefs d’État leur doivent
souvent d’être élus.
On a affaire-là à un aspect inquiétant du
capitalisme financiarisé car le but de ces grands actionnaires n’est pas
d’engager les profits exclusivement dans l’investissement et la conquête des
marchés mais d’engager une bonne part d’entre eux dans des spéculations
financières dont ils savent tirer un meilleur parti que de l’appareil
productif. Par ailleurs pour optimiser la rentabilité et se dégager des
contraintes sociales imposées par les salariés, ils automatisent le plus
possible et diminuent le personnel.
Ils en arrivent ainsi à poser l’utilité d’une
démographie galopante mondiale, le nombre de bras par produit fabriqué
diminuant constamment. Avec ce raisonnement les guerres et les épidémies sont
les bienvenues et y ajouter un coup de pouce n’est plus inconcevable. C’est ce
qu’il faut dénoncer et que nous voyons se profiler avec l’immigration faisant
baisser les salaires, les avantages annoncés au Medef qui parle pour les
grandes entreprises, le traité de libre-échange transatlantique, le sauvetage
des banques, le passage obligé des États par les emprunts au secteur bancaire,
etc.
La
logique cachée de la finance est destructrice du vrai capitalisme et des
libertés et cette logique conduit à la recrudescence des inégalités, au
chômage, à la régression, à la destruction sociale, à la perversion de la
démocratie et, on le voit de plus en plus clairement, à la tyrannie qui
débouche sur les tendances fascisantes. C’est cette grande finance qu’il faut
combattre, elle ne peut conduire qu’à l’aliénation des individus et à une forme
de servage d’un ensemble de bras de moins en moins utiles, antichambre du
chômage et des inégalités.
« Nous arrivons vers l’émergence d’une
transformation globale.
Tout ce dont nous avons besoin, c’est de
LA CRISE MAJEURE
et le peuple acceptera le Nouvel Ordre
Mondial »
David Rockefeller au C.F.R. (Council on Foreign
Relations).
Le
capitalisme productif qui magnifie l’effort individuel,
L’épargne,
l’innovation, la conscience politique,
Peut
seul permettre la réalisation de l’Humain !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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