La France
a changé et le paysage des métropoles dont le gouvernement a fait le pilier de
sa restructuration administrative dessine une France de demain. La France des
métropoles s’oppose à la France périphérique et efface le vieux clivage de la
lutte des classes. On est plus proche de 1789 que de 1936. Mais le climat de
contestation et la crise identitaire sur fond de chômage sentent l’émergence d’une
période révolutionnaire froide.
La fermeture des
usines souvent situées dans la France périphérique, celle de la province et des
petits indépendants et paysans, des ouvriers, des employés, touche plus
durement cette France fragile. Y perdre son emploi est une catastrophe. De plus
les villages perdent les services publics, les professions libérales de santé
et les petits commerces au profit des grandes surfaces dans les localités plus
importantes.
Cette
France ne comprend pas l’apport de l’immigration, le multiculturalisme. Elle
est raciste au sens d’identité, de patrimoine culturel mais elle ne cherche pas
l’affrontement. Elle souffre et les bonnets rouges ont montré ce qui
différencie cette France de celle des métropoles.
Celle-ci
fait se côtoyer une population des HLM et des logements des vieux centres
villes avec une population de cadres, d’intellectuels, de médecins, d’avocats,
de pharmaciens, de chercheurs dont les revenus sont assurés. Ces deux
populations ne se mélangent pas mais profitent toutes deux de pôles d’activité
qui leur assurent une vie convenable grâce à leur métier pour les uns et pour
les autres grâce au complément des aides sociales qui y sont présentes plus qu’ailleurs,
du travail au noir et des trafics.
C’est
d’ailleurs sur les rapports à l’Etat-providence et au travail que cette France périphérique,
qui regroupe les nouvelles classes populaires, se différencie. Elle représente
néanmoins 65% de la population, si l’on y ajoute les retraités et les
pensionnés. Elle comprend la dure réalité d’une mondialisation qui la laisse de
côté, d’une désertification programmée pour une population qui couvre de loin
la plus grande partie du territoire. Elle se bat pour conserver un médecin, une
poste, un café, un boulanger. Elle sait que l’immigration n’est pas une chance
pour la France mais pour les puissances de l’argent.
La France
des métropoles court le nez dans le guidon, incapable de voir où va la France,
pétrie d’idées de fraternité, de tolérance, d’antiracisme, de
multiculturalisme, de progrès sociétal, d’Europe solidaire. Toutes idées
souvent fumeuses et irréalistes, souvent loin de leur pratique quotidienne,
mais qui leur donne le sentiment de dominer les basses pulsions et de faire
progresser l’être humain. Il n’en est rien et la France s’appauvrit
intellectuellement, le nez sur des médias qui programment les jeux du cirque. Elle perd ses repères identitaires et décompose la cellule familiale. C’est
une société, partagée entre deux cultures, l’une à base religieuse, l’autre
réfugiée dans une laïcité à géométrie variable dite républicaine, l’individualisme
et le matérialisme du bonheur dans la consommation.
Ces
deux sociétés divisent le peuple français. La France périphérique perd le
contrôle de son avenir et n’est pas plus de droite que de gauche
traditionnelles, la France des métropoles enfonce le pays dans une destruction
progressive par régression économique et identitaire. La France se
désindustrialise et perd chaque trimestre un peu de ses forces vives en même
temps qu’elle voue son avenir à une Europe que gère l’Allemagne et à une
civilisation qui se substitue progressivement à celle d’accueil.
C’est
plus de 63.000 entreprises qui ont mis la clé sous la porte en 2013 soit +3,2%
par rapport à 2012 pour 45.000 créées dont la plupart en auto-entreprises. 15.000
nouvelles faillites sont à prévoir au premier trimestre 2014. C’est bien une France
coupée en métropoles et périphérie, coupée entre deux civilisations, coupée entre
nantis des villes et population banlieusarde de HLM ou centre-ville à faible
loyer, coupée entre une société, campée sur des valeurs ancestrales et les
pieds dans le réel, et une société de progrès rêvé, aveuglée de tolérance, d’européanisation,
de « melting pot » et de changement sociétal.
L‘ensemble
de ces sociétés est soumis, bon gré mal gré, à l’emprise des puissances financières de l’ombre,
pour qui seuls, la main-d’œuvre bon marché et le profit, ont un sens,
puissances qui influent les élus du peuple qui ont dû préalablement faire
allégeance. La modernisation décuple les moyens de production, l’ « ordinatisation »
va encore rejeter un peu plus les emplois de basse qualification et les
métropoles attirer des activités intellectuelles sans nuisance, ceci dans une
compétition économique féroce où la France perd du terrain.
« Dans
le gouvernement comme dans le corps humain,
Les
maladies les plus graves viennent de la tête. »
Citation
de Pline le Jeune (61-113)
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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