Pendant
que l’on recommence 2014 sur des promesses fumeuses et non datées, chômage et
impôts en baisse, nous sommes remis dans ce qui touche notre quotidien pour
éviter de penser. Le travail du dimanche tombe à pic pour ramener les esprits
sur le concret et le terre-à-terre. S’il est vrai que la situation était
devenue ubuesque, la mesure d’urgence, dite provisoire jusqu’en 2015, est d’une
longueur dans le temps qui va rendre tout retour en arrière pratiquement
impossible. Une excellente manière de couper la parole aux opposants. C’est ainsi
que notre démocratie gouverne.
Bon,
me
direz-vous, nous n’en sommes pas encore au niveau du Portugal, dont la
troïka vante les efforts mais lui enfonce toujours un peu plus la tête
sous
l’eau. La dernière proposition de loi fait payer les retraités, de 3,5% à
10% %
pour les retraites au-dessus de 1.000 euros, et les fonctionnaires pour
un
cotisation d’assurance maladie passant de 2,25% à au moins 3%. Ne
parle-t-on
pas de nouveau de CSG, de TVA sociale en France ? Certes soi-disant pour
diminuer les charges sociales des entreprises, mais il ne vient pas à
l’idée de l’État de l’assumer entièrement par une diminution de la
dépense publique.
Comme au Portugal, ce sont toujours les mêmes qui paient.
Cette
longue parenthèse montre que nous avons vite fait d’oublier les vrais problèmes
de la France pour repenser à nos retraites, nos salaires, nos emplois, plus ou
moins égoïstement, sans se dire que l’important finalement ce n’est pas de
juger le chemin épuisant, plein de désagréments, mais de savoir dans quelle direction
il va. Autrement dit arriverons-nous jusqu’au premier relais de poste,
aurons-nous la possibilité de renouveler l’attelage et atteindrons-nous la
destination ? Ce sont les vues sur le court terme puis le moyen et long
terme. Les médias nous ramènent, à la grande joie de nos élites, le nez dans le
guidon du quotidien, leur laissant le champ libre pour nous mettre devant le
fait accompli, rapide prise de conscience avant de retomber le nez dans le
guidon, les yeux rivés sur une télé de l’instant.
La
France est en perte de vitesse, nul observateur honnête ne peut le nier. Il y a
à court terme un danger économique et social pouvant amener le pays vers la
rupture de confiance qui précède la faillite et déclenche des mouvements
sociaux qui paralysent le pays. Ce danger peut conduire à un régime totalitaire
comme ce fut le cas de sinistre mémoire, chez notre voisin. Notre pays vit
encore sous le parapluie du couple franco-allemand mais la distance, entre les
performances des deux pays, s’aggrave. Des observateurs étrangers commencent à
juger que la France devient un danger pour l’Europe.
De
fait les chiffres montrent que nous stagnons pour le moins et reculons
relativement. La dette publique augmente plus que ne le prévoyait les
prévisions de 2012 et le chômage ne réussit un léger sur place que grâce à des
mesures temporaires et coûteuses. La confiance des milieux bancaires et des
investisseurs traditionnels tient désormais plus de la méthode Coué,
l’Allemagne épaulera la France, que de la solidité de notre économie où l’outil
industriel se délite chaque jour. Les taux d’emprunt peuvent augmenter du jour
au lendemain quand on entend la troïka dire que la France n’a pas pris des
mesures suffisantes.
Cadenassé
par les partis de gouvernement sur l’euro, la France ne trouve pas en elle la
force de combler son handicap et la baisse des charges des entreprises ne sera
évidemment pas suffisante pour relancer la machine, les emplois créés ne seront
pas à la hauteur des espérances mais la baisse du pouvoir d’achat, elle, est
garantie. Nous ne lutterons pas avec les salaires des pays de l’Est ni encore
moins pour longtemps avec ceux des chinois. L’effort à faire ne sera pas pris
par un gouvernement qui louvoie avec l’opinion publique et les sondages, avance
et recule et que les Etats-Unis et la grande finance internationale a bien
ancré dans l’OTAN, l’Europe, l’euro et demain le traité de libre-échange
transatlantique.
Le
danger est à court terme après une année perdue en 2013, un euro sauvé
provisoirement par l’Europe mais il continue à creuser les écarts entre les
pays. Il faudra dans un proche avenir refondre l’Europe, on entend de plus en
plus d’avis en ce sens mais, plus le temps passe, plus la France sera en position
de faiblesse pour le moyen terme. L’attitude qui consiste à nier l’évidence, à
gagner du temps selon la méthode Mitterrand, va inexorablement arriver à nous
confronter à une réalité qui va nous éclater à la figure. La France désinformée
se réveillera groggy et abasourdie. Cela aurait pu se produire en 2013, est-ce
pour 2014, 2015 ? Nous ne maîtrisons plus tous les paramètres que
Bruxelles nous a confisqués. Seule l’issue est connue.
Il
nous faut parler d’un autre danger à moyen et long terme, c’est l’immigration
musulmane qui va bouleverser les modes de vie de nos compatriotes et leur
identité à échéance de 10 ans comme le prévoient les grands savants islamiques.
Nous dormons sur une formule « l’Islam de France » qui n’a aucun sens
dans la diaspora musulmane qui lentement mais sûrement veut recouvrir la planète
et qui progresse en Asie, en Afrique et en Europe, son objectif prioritaire.
Seules la cécité et l’angélisme de nombre de nos compatriotes repoussent une
vision réaliste des changements en cours sans parler de ceux qui brandissent le
racisme pour éviter toute discussion intelligente sur le sujet. Ils se
satisfont d’accommodements raisonnables qui ne sont que des reculades
successives. Nous en parlerons dans un prochain article.
La démocratie directe n’est pas pour
demain
Ou alors sortons du piège d’une élite
Qui n’aime la démocratie que
Le jour de son élection.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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