Le
Président va donner à la nation le 14 janvier quelques indications sur ses
intentions pour 2014 en précisant le contenu du pacte de responsabilité et la
façon dont il compte réduire les impôts en même temps que le chômage. Le pacte
de responsabilité n’est que l’élargissement du pacte de compétitivité avec la
prise de conscience du Président que l’emploi pérenne et enrichissant pour la
nation c’est celui créé par les entreprises. Après avoir donné satisfaction à
son aile gauche avec les emplois aidés, il a même temps prouvé que la solution
n’est pas là. Les milliards dépensés et à dépenser pour se faire ne font que
pallier aux pertes d’emploi dans le secteur privé.
Le
voilà donc libre de s’acoquiner avec le Medef sans soulever des vagues de
protestation dans son camp et en mesure de faire taire l’opposition en
reprenant des idées de celles-ci. Néanmoins le Medef représente les grandes
entreprises et la baisse des charges sociales l’intéresse pour booster ses
ventes en diminuant les coûts de production mais ce n’est pas le plus grand
pourvoyeur d’emploi. En effet beaucoup de solutions s’ouvrent à lui dont
l’augmentation des marges, l’investissement, la délocalisation en plus de
l’embauche.
Les
conditions sur l’emploi en échange de la baisse des charges seront âprement
discutées et le Medef n’acceptera pas que la compensation des recettes de l’État sur les charges sociales soit l’occasion d’une autre ponction fiscale.
Le rapport entre perte de recettes sociales de l’Etat et nombre d’emplois
réellement créés risque d’être un marché de dupes, d’autant plus que le
contrôle ne pourra se faire qu’à postériori. Les PME-PMI, qui souffrent
beaucoup plus que les grandes entreprises, sentent qu’elles risquent d’être les
dindons de la farce car leurs marges sont au plus bas, les investissements en
berne, alors que l’embauche ne peut se faire que dans un deuxième temps avec
une relance économique effective.
Le
secteur des services est directement tributaire des entreprises et du
consommateur. Il ne repartira que si la croissance revient et si le pouvoir
d’achat des consommateurs s’améliore, ce qui n’est pas le cas actuellement. Le
pari du Président est risqué parce qu’il est tardif alors que les entreprises
disparaissent de plus en plus et que le consommateur tire sur son épargne. De
plus les grandes économies voisines sont dans une phase de reconstruction plus
avancée que la nôtre comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et même
l’Italie.
Nous
avons pris du retard de compétitivité et la promesse de baisser la pression
fiscale oblige le gouvernement à trouver les ressources, nécessaires au cadeau
fiscal des entreprises, en rognant ses dépenses. En dehors de grandes
restructurations, dont les effets sont loin de se voir immédiatement, on voit
mal où ces économies peuvent se faire efficacement sur le
budget des ministères. On ne veut pas toucher à la sécurité, à la justice, à l’Éducation Nationale. Le Ministère des Finances et la Défense Nationale ont
déjà donné. La porte de sortie c’est l’augmentation des ressources par la
multiplication de petites taxes et le rognage des niches fiscales. Gageons que,
comme l’Espagne, le gouvernement y pense.
La
restructuration de Marylise Lebranchu semble s’orienter vers l’élargissement
des pouvoirs des grandes métropoles. Il ne semble pas que cet ensemble
territorial intermédiaire apporte beaucoup de simplification. Il ne concernera
que peu le milieu rural excentré et le fonctionnement actuel des communautés de
communes a surtout montré une augmentation du nombre de salariés du secteur
public avec des tâches redondantes et des complications administratives entre
région, départements, communautés de communes, communes. C’est surtout dans le
domaine de la répartition des missions et de la localisation des centres de
décision les plus appropriés que le travail de l’Etat pourrait être productif.
Devant
une tâche de réduction de la pression fiscale sur les entreprises et sur les
consommateurs, de réduction importante (15 milliards ?) des dépenses,
devant des perspectives très fragiles de l’économie européenne, on peut
craindre que l’objectif soit encore un trompe-l’œil qui ne profitera qu’à ceux
qui ne sont pas les pourvoyeurs de l’emploi. Il peut se finir par un nouveau
transfert du pouvoir d’achat des consommateurs vers des grandes entreprises. Le
dogme de l’euro ne pouvant qu’être remis en cause par le peuple lui-même, tant
les intérêts politiques, technocratiques et financiers étroitement mêlés,
noyautent toute évolution, il n’existe guère d’autres solutions. La montée du
mouvement populiste pour les européennes ne suffira pas à peser sur le Parlement
européen. Il faut que le peuple souffre encore un peu plus… Espérons en la
Grèce à la tête de l’UE… pour trois mois !
Ce pays aurait sans nul doute besoin
d’un vrai patron
Celui qui ne se paye que si son
entreprise réussit,
Qui y met sa tête, ses bras et son cœur,
Et… son patrimoine personnel !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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