Le Président va parler avec une nouvelle formule, de
nouvelles paroles, dont on attendra avec scepticisme les actes qui devraient
suivre, à savoir le pacte de responsabilité. C’est de l’argent pour le Medef
qu’il faudra trouver ailleurs, c’est-à-dire sur les dépenses de l’État (on peut
toujours rêver), ou plutôt sur les prestations familiales et sociales si cela
ne suffit pas. Le pays continue à tourner en rond car le coup de fouet à
l’économie n’est pas pour demain si nous continuons, comme depuis quarante ans
à accepter un déficit public qui augmente la dette.
La France est devenue une nation de restriction des
libertés et n’a plus que le fleuron de celle-ci dans le triptyque
liberté-égalité-fraternité. La liberté d’entreprendre est désamorcée par des
contraintes administratives et sociales plus importantes qu’ailleurs qui
entraînent un périmètre administratif en pleine expansion détériorant de plus l’efficacité
administrative. La liberté de licenciement vient d’être desserrée mais au prix
de contraintes sur la pénibilité qui alourdit la charge de gestion du
personnel. Cette liberté est encore loin de celle existant outre-manche et la
peur des contraintes et du coût du licenciement continue à freiner l’embauche.
On ne compte plus les artisans qui renoncent à
prendre un premier employé et les petites entreprises qui n’osent pas passer de
19 à 20 salariés et surtout de 49 à 50, vu les contraintes sociales et
administratives nouvelles à supporter. Un code du travail dément, des impôts
sur les sociétés petites et moyennes les plus lourds de l’Europe sont déjà des
handicaps certains vis-à-vis des pays de la zone euro. Alors que le coût du
travail et du capital augmentent encore chez nous, il continue à baisser en
Allemagne et commence à le faire en Espagne et en Italie. Nous sommes donc en
train de perdre de l’avantage de compétitivité par rapport aux deux autres
grandes économies de l’Europe du sud mais par rapport aussi à la moyenne des
pays de l’euro.
Mais la perte de libertés ne s’arrête pas là, nous
avons perdu la liberté de la monnaie et donc celle de réajuster notre économie
par des dévaluations. La dévaluation se fait néanmoins de façon interne sans
avoir l’impact sur notre commerce extérieur, le pays s’appauvrit mais ne
rebondit pas. La pensée unique continue à nier l’évidence du carcan de l’euro,
l’impossibilité de diminuer le chômage avec une croissance faible dont elle
finit par dire qu’elle est inéluctable et qu’il faudra faire avec. Cet aveu
d’impuissance n’est pas digne d’un pays comme le nôtre et elle montre que notre
politique, de déficit public et de contraintes étatiques sur l’économie et de
monnaie trop forte, nous paralyse.
Sur la monnaie la démonstration est sans appel. Si l’on regarde les
évolutions comparatives des productions industrielles depuis quarante ans entre
les différents grands pays de la zone euro en les ramenant à la base 100 en
2000, année de création de l’euro on voit sur le graphique ci-contre qu’avant
2000, nous étions sur une croissance de 2,5% par an en moyenne sur l’ensemble
de ces pays et de 2% pour la France. Depuis la création de l’euro la moyenne
des pays de la zone euro est sur une croissance nulle de la production
industrielle. L’Allemagne continue à faire progresser sa croissance mais à 1,8%
par an, le temps d’éponger la crise de 2008-2009. Par contre les trois grands
pays du sud sont en décroissance. La France est en décroissance de 0,8% par an,
l’Italie et l’Espagne de 1,6%. Pour mettre les choses en perspective, de 2000 à
fin décembre 2013, la production industrielle américaine est passée d’un indice
100 à 144 soit une croissance de 3,4% par an.
L’indicateur de la production industrielle est
beaucoup plus significatif que celui de la croissance calculée sur le PIB car
ce dernier inclut les dépenses publiques. Gonfler les dépenses publiques fait
augmenter le PIB toutes choses égales par ailleurs, donc fait augmenter
artificiellement la croissance. Si nous n’étions pas encore conscients de notre
retard sur les grandes économies du monde, les observateurs étrangers nous le
signifient comme le Wall Street Journal qui publie un classement de la France à
la 70ème place pour la liberté de l’économie.
La Suisse est à la quatrième place, derrière
Hong-Kong, Singapour et l’Australie, et le Royaume-Uni à la quatorzième. Au
classement général sur son économie, Hong-Kong obtient la première place grâce
à sa liberté de commerce et d’investissement et sa faible pression fiscale.
« Moins bien notée que le Kazakhstan
et la Roumanie, la France, 33ème pays européen sur 43, manque de liberté
monétaire et fiscale, ainsi que de liberté d'entreprendre, affirme l'enquête. Depuis
la publication du premier indice en 1995, la liberté économique en France
"stagne", marquée par la corruption, des impôts et des dépenses
publiques élevés, ajoute la fondation. »
Les pays du sud Européen ont entrepris un chemin de
croix marqué par une stagnation économique et un véritable démantèlement
de leur base industrielle, au profit de l’Allemagne. Après avoir perdu leur
travail, les salariés du Sud de l’Europe vont perdre leurs allocations
chômage et/ou une partie de leurs retraites. L’Europe du Sud a donc
devant elle des années de déflation, de baisse des salaires, de baisse du
niveau de vie, de recul de la protection sociale.
Aujourd’hui
François Hollande a la solution
Nous
en reparlerons demain !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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