mardi 14 janvier 2014

La France ? Un pays où il ne fait pas bon d’entreprendre !



Le Président va parler avec une nouvelle formule, de nouvelles paroles, dont on attendra avec scepticisme les actes qui devraient suivre, à savoir le pacte de responsabilité. C’est de l’argent pour le Medef qu’il faudra trouver ailleurs, c’est-à-dire sur les dépenses de l’État (on peut toujours rêver), ou plutôt sur les prestations familiales et sociales si cela ne suffit pas. Le pays continue à tourner en rond car le coup de fouet à l’économie n’est pas pour demain si nous continuons, comme depuis quarante ans à accepter un déficit public qui augmente la dette. 

La France est devenue une nation de restriction des libertés et n’a plus que le fleuron de celle-ci dans le triptyque liberté-égalité-fraternité. La liberté d’entreprendre est désamorcée par des contraintes administratives et sociales plus importantes qu’ailleurs qui entraînent un périmètre administratif en pleine expansion détériorant de plus l’efficacité administrative. La liberté de licenciement vient d’être desserrée mais au prix de contraintes sur la pénibilité qui alourdit la charge de gestion du personnel. Cette liberté est encore loin de celle existant outre-manche et la peur des contraintes et du coût du licenciement continue à freiner l’embauche. 

On ne compte plus les artisans qui renoncent à prendre un premier employé et les petites entreprises qui n’osent pas passer de 19 à 20 salariés et surtout de 49 à 50, vu les contraintes sociales et administratives nouvelles à supporter. Un code du travail dément, des impôts sur les sociétés petites et moyennes les plus lourds de l’Europe sont déjà des handicaps certains vis-à-vis des pays de la zone euro. Alors que le coût du travail et du capital augmentent encore chez nous, il continue à baisser en Allemagne et commence à le faire en Espagne et en Italie. Nous sommes donc en train de perdre de l’avantage de compétitivité par rapport aux deux autres grandes économies de l’Europe du sud mais par rapport aussi à la moyenne des pays de l’euro. 

Mais la perte de libertés ne s’arrête pas là, nous avons perdu la liberté de la monnaie et donc celle de réajuster notre économie par des dévaluations. La dévaluation se fait néanmoins de façon interne sans avoir l’impact sur notre commerce extérieur, le pays s’appauvrit mais ne rebondit pas. La pensée unique continue à nier l’évidence du carcan de l’euro, l’impossibilité de diminuer le chômage avec une croissance faible dont elle finit par dire qu’elle est inéluctable et qu’il faudra faire avec. Cet aveu d’impuissance n’est pas digne d’un pays comme le nôtre et elle montre que notre politique, de déficit public et de contraintes étatiques sur l’économie et de monnaie trop forte, nous paralyse. 

Sur la monnaie la démonstration est sans appel. Si l’on regarde les évolutions comparatives des productions industrielles depuis quarante ans entre les différents grands pays de la zone euro en les ramenant à la base 100 en 2000, année de création de l’euro on voit sur le graphique ci-contre qu’avant 2000, nous étions sur une croissance de 2,5% par an en moyenne sur l’ensemble de ces pays et de 2% pour la France. Depuis la création de l’euro la moyenne des pays de la zone euro est sur une croissance nulle de la production industrielle. L’Allemagne continue à faire progresser sa croissance mais à 1,8% par an, le temps d’éponger la crise de 2008-2009. Par contre les trois grands pays du sud sont en décroissance. La France est en décroissance de 0,8% par an, l’Italie et l’Espagne de 1,6%. Pour mettre les choses en perspective, de 2000 à fin décembre 2013, la production industrielle américaine est passée d’un indice 100 à 144 soit une croissance de 3,4% par an. 

L’indicateur de la production industrielle est beaucoup plus significatif que celui de la croissance calculée sur le PIB car ce dernier inclut les dépenses publiques. Gonfler les dépenses publiques fait augmenter le PIB toutes choses égales par ailleurs, donc fait augmenter artificiellement la croissance. Si nous n’étions pas encore conscients de notre retard sur les grandes économies du monde, les observateurs étrangers nous le signifient comme le Wall Street Journal qui publie un classement de la France à la 70ème place pour la liberté de l’économie. 

La Suisse est à la quatrième place, derrière Hong-Kong, Singapour et l’Australie, et le Royaume-Uni à la quatorzième. Au classement général sur son économie, Hong-Kong obtient la première place grâce à sa liberté de commerce et d’investissement et sa faible pression fiscale. « Moins bien notée que le Kazakhstan et la Roumanie, la France, 33ème pays européen sur 43, manque de liberté monétaire et fiscale, ainsi que de liberté d'entreprendre, affirme l'enquête. Depuis la publication du premier indice en 1995, la liberté économique en France "stagne", marquée par la corruption, des impôts et des dépenses publiques élevés, ajoute la fondation. » 

Les pays du sud Européen ont entrepris un chemin de croix marqué par une stagnation  économique et un véritable démantèlement de leur base industrielle, au profit de l’Allemagne. Après avoir perdu leur travail, les salariés  du Sud de l’Europe vont perdre leurs allocations chômage  et/ou une partie de leurs retraites. L’Europe du Sud a  donc devant elle des années de déflation, de baisse des salaires, de baisse du niveau de vie, de recul de la protection sociale. 

Aujourd’hui François Hollande a la solution 

Nous en reparlerons demain ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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