Ils
ont voté la confiance… contre toute attente… dois-je dire que c’était vendu d’avance ?
Le Premier Ministre avait chauffé la salle en invoquant l’Europe catastrophique
qui plombe notre pays, l’Allemagne qui ne prend pas ses responsabilités, la
gravité internationale dans les conflits de l’Ukraine et du Proche-Orient, le
lourd handicap laissé par ses prédécesseurs de l’opposition. L’heure était au
rassemblement du camp socialiste, il s’agissait d’une œuvre de salut public. On
avait enfin la recette miracle et il n’était pas question de bouder son
plaisir. Tout était déjà parti ou dans les cartons que l’on n’allait pas tarder
à ouvrir.
Fort de la certitude
d’avoir le bon remède, il suffisait de la confiance de l’Assemblée pour faire
basculer l’Europe dans un processus de
relance de la croissance en bousculant l’Allemagne, autrement dit en lui
demandant de répartir un peu de sa richesse. Valls va aller en Allemagne avec le
verbe haut qu’on lui connait : « A quatre pas d’ici je vous le fais
savoir ! »… enfin qu’on lui connait en France parce que là-bas le
mauvais élève de l’Europe aura moins de superbe face à la bonne élève. Il n’a
manqué à ce vote que le symbole d’un vote le 22 septembre, le 1er
Vendémiaire jour de la création du calendrier républicain en 1792. Dommage, vu l’accent
pathétique du discours, cela aurait eu plus de solennité en Comité de Salut Public républicain. Car le pathétisme a
atteint son paroxysme avec l’avilissante abstention des forces socialistes de
contestation et des Verts ; tous étaient verts de peur… de perdre leur siège. J’avais
l’impression de revoir la fin de la quatrième République avec ce ballet de
gouvernements qui se succédaient pour solliciter en permanence la confiance…
parce qu’ils ne l’avaient que très peu de temps.
La force d’une Constitution
c’est de résister au temps, c’est vrai pour l’État comme pour l’homme. Une
Constitution doit être un ensemble équilibré dont on ne peut toucher les fondements
qu’avec circonspection et une analyse profonde des conséquences. On ne bricole
pas une Constitution ou alors on la revoit de fond en comble. C’est ce qu’avait
fait la Vème République avant que nous ne la bricolions en passant le mandat
présidentiel de sept à cinq ans. Nous sommes d’un seul coup passé d’une
Constitution où le Président devait affronter deux élections législatives
durant son mandat et où il appuyait aussi sa légitimité sur les référendums, à une
Présidence qui s’abstient du vote populaire une fois élu d’autant plus que le
système électoral lui permet d’avoir la majorité absolue.
C’est
pourquoi la pièce de théâtre qui vient de se jouer sous nos yeux est une
tragédie. L’opinion ne laisse que 13% d’appréciations favorables pour le
Président qu’elle a élu, et 30% pour le second Premier Ministre de son mandat.
Pire près de la moitié des sympathisants de leur camp ne donnent plus leur
confiance, ce qui réduit à moins de 15% leur nombre dans l’opinion. Autrement
dit la confiance donnée par les sympathisants des autres partis est quasiment
nulle. Or le Président n’a aucune obligation de demander un vote populaire ni par
dissolution de l’Assemblée, ni par référendum. Le Premier Ministre peut
affirmer sans sourciller que le Président de la République et lui-même finiront
le mandat. Évidemment ils n’ont rien à craindre, ni des institutions ni du vote
populaire.
Nous
nous trouvons donc dans la situation d’un pays qui est dirigé contre son gré,
avec une Assemblée Nationale qui ne la représente plus, pour encore plus d’un demi-mandat.
Le Premier Ministre ne s’adresse même plus à la France devant l’Assemblée mais
à son propre parti qui représente pour lui l’opposition, laquelle ne représente
que 5,5% de l’Assemblée et moins de 3% de l’opinion française actuelle. Comme,
dans les circonstances difficiles actuelles, le courage manque à celle-ci pour
aller devant la consultation nationale d’élections anticipées, nous avons un
gouvernement encore tout puissant puisqu’il détient les clefs de l’Assemblée
Nationale et du Sénat, la presque totalité des régions et de la majorité des
départements même si quelques grandes villes lui ont échappé récemment.
Par ailleurs ce gouvernement est
complètement décrédibilisé et ne peut susciter aucun élan national pour aider
au redressement du pays. C’est donc un colosse aux pieds d’argile qui n’a d’ailleurs
plus de poids à l’extérieur de nos frontières si ce n’est d’agir servilement
avec ses petits poings de guerrier disponible mais incapable de se rendre sur
le terrain sans emprunter les moyens de transport aérien, comme les Antonov, d’une
nation où ses banques et ses sociétés voient s’abattre nos sanctions. La fin de
cette tragique pièce de théâtre du 16 septembre 2014 va se jouer dans un
dernier acte qui va commencer à Bruxelles. Les dernières petites mesures de
largage d’argent aux petites gens, financées à crédit, vont s’ajouter au reste
et y susciter de grands reproches pour finalement nous mettre plus au moins
sous tutelle dès le mois d’octobre. Soyez sûrs néanmoins que nos gouvernants en
reviendront contents d’avoir été écoutés en entonnant « Le message de la France
est bien passé »… Crois san ce que tu veux !
Il est de ces séries policières où le
coupable ne se dévoile qu’à la fin.
En France les coupables peuplent
quarante ans d’inconscience.
Comme à l’école ils mériteraient une
punition collective
Car chacun d’entre eux désigne son
voisin !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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