samedi 13 septembre 2014

Le scandale des énergies renouvelables (2ème partie)



Pour clore le dossier à propos de l’argumentation de l’écologisme sur l’arrêt du nucléaire, il faut ajouter que celle-ci nie à priori toute l’évolution que la science peut apporter dans ce domaine. Il faut tout-de-même rappeler que c’est ce qui a amené le gouvernement socialiste, pour des raisons électorales, à arrêter Superphénix à Creys-Malville, un réacteur de type surgénérateur. Les raisons évoquées de dépassement du coût initial et des nombreux arrêts de ce réacteur, tête de série d’une nouvelle filière affublée pour l'affaire du titre de dangereuse, nous ont fait perdre notre leadership dans cette avancée technologique. Or le dépassement de coût est accepté pour Flamanville où se construit un réacteur de 3ème génération alors qu’il ne s’agit pas d’un saut technologique mais d’une amélioration des réacteurs à eau sous pression sur le plan de la sûreté. Par ailleurs les causes des arrêts de Superphénix ne touchaient que la partie non nucléaire de l’installation. Enfin le réacteur expérimental Phénix a continué à fonctionner à Marcoule et invalidait l’argument de dangerosité. 

Ce fut la première décision politique mais antiéconomique qui nous a coûté 23 milliards de francs en raison des engagements avec nos partenaires étrangers, plus les frais de démantèlement. Elle offrait une meilleure utilisation du plutonium que les combustibles MOX inventés par la suite. Elle nous amputait d’un marché prometteur de réacteurs purement français et fermait une nouvelle voie technologique dont nous aurions bien besoin aujourd’hui alors que nous développons toujours la même filière où nous avons de plus en plus de concurrents. Voilà pourquoi, le domaine de l’énergie électrique demande de prendre les bonnes décisions stratégiques et elles ne le sont jamais quand on refuse les progrès de la science. 

En dehors du fait que nous n’avons pas besoin de moyens supplémentaires en dehors du nouveau réacteur de Flamanville3 en fin de construction pour démarrage en 2016, la deuxième question à se poser pour justifier un changement radical de politique énergétique est : produira-t-on de l’électricité moins chère ? La réponse est encore NON ! Si l’on enlève les aides, subventions et rachats aux particuliers à des prix gonflés, les énergies renouvelables produisent une électricité trois plus chère pour l’éolien, dix fois plus chère pour le solaire. Grâce à l’introduction de la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) sur votre facture le prix de l’électricité ne cesse de croître puisqu’il faut d’une façon ou d’une autre rembourser EDF des surcoûts qu’elle assume. 

Autrement dit nous payons tous l’implantation des panneaux solaires et des éoliennes que nous le voulions ou non. Il est d’ailleurs intéressant de savoir que l’EDF récupère la plus grande partie du surcoût par la CSPE et le reste par le fait qu’elle vend des panneaux solaires et des éoliennes par l’une de ses filiales EDF Energies nouvelles. Ce qui explique l’attitude parfois ambiguë de l’EDF sur le sujet et la marge de manœuvre du gouvernement sur l’évolution de la CSPE. Ceci lui permet d’afficher envers l’opinion une attitude de défense du consommateur en limitant la croissance de la CSPE juste ce qu’il faut pour qu’EDF soit toujours bénéficiaire. Ce dernier sera ainsi un conciliant promoteur des énergies renouvelables. 

La CSPE est censée permettre de combler quatre postes de dépenses : les énergies renouvelables, les surcoûts de l’électricité dans les îles, la cogénération (production simultanée d’électricité et de chaleur utile), les tarifs sociaux et le budget du Médiateur national de l’énergie. Son montant est arrêté par le ministre chargé de l'énergie sur proposition de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) selon les coûts prévisionnels calculés. Si le ministre ne prend pas d'arrêté avant le 31 décembre, la proposition de la CRE pour l'année suivante s'applique automatiquement, dans la limite d'une augmentation de 3€/MWh (0,3c€/KWh) par rapport à l'année précédente. 

C’est 6,2 Mds€ que l’État va récupérer avec la CSPE en 2014 dont 3,46Mds€ pour les énergies renouvelables. Ce qui est remarquable c’est l’augmentation de la CSPE depuis 2009. En 2014 elle est multipliée par plus de 6. L’éolien coûte 2,7 fois plus cher et le photovoltaïque 40 fois ! On voit clairement sur le graphique l'envol des charges dues au surcoût des contrats d'achat d'énergies renouvelables, ainsi que la croissance continue des surcoûts dus à la péréquation tarifaire. Si l’on estime qu’il faut que l’État participe pour faire démarrer ces nouvelles énergies, on doit néanmoins considérer qu’au bout de cinq ans la période d’aide est terminée. Doit-on continuer à faire payer l’ensemble des consommateurs d’électricité pour ceux qui ont choisi le solaire ? Doit-on encore continuer à subventionner une technique non rentable ? Le bons sens devrait nous faire répondre d’arrêter mais le bon sens a-t-il encore un sens en politique ? 

S’il n’y a aucune inflexion de la politique énergétique actuelle, nous sommes loin de stabiliser ces dépenses. Selon la CRE en 2020 le coût de l’éolien terrestre va avoir augmenté de 39%, l’éolien en mer de 119%, le photovoltaïque de 22%, la biomasse et le biogaz de 39%. Les dépenses totales des énergies renouvelables de métropole en 2020 seraient de 8,3Mds€ selon la CRE et 6,5 selon EDF soit une augmentation minimale de 88%. Le cumul de 2015 à 2020 représenterait une somme de 27 à 32Mds€ imputables aux EnR (Energies renouvelables) pour la métropole seulement !

Notons de plus que la CRE ne distingue pas les surcoûts de production dans les zones non interconnectées (ZNI) pour 0,262Mds€ ; l'impact total des surcoûts des EnR est de ce fait sous-estimé. En 2014 notre contribution totale particulière à la CSPE est de 16,5€/MWh (0,0165euro/KWh), elle passerait toutes proportions gardées à 22,1€/MWh en 2020. Le coût annuel moyen par abonné est en 2014 de 77€, il passerait à 103€ ! En 2014 pour les petits consommateurs, la CSPE représente 18% du coût du KWh, qui est de l’ordre de 0,14€/KWh, dont 10% pour les énergies renouvelables soit 9,23€/MWh. 

Les EnR coûtent à l’État 3,46Mds€ en 2014 et s’acheminent vers 6,5 à 8,3Mds en 2020, coût qu’il répercute sur les abonnés. Nous dépensons donc pour une production superfétatoire et qui n’est toujours pas rentable. Alors pourquoi continuer ? L’argument-massue est l’indépendance énergétique que procurent les EnR. J’ai déjà eu l’occasion de démonter cet argument mais nous y reviendrons succinctement dans un prochain article. Nous verrons également que ces énergies ont des nuisances qui nous sont imposées. 

Tant que nos gouvernants feront fi 

Des évidences économiques,

Du progrès et du bon sens, 

La France reculera ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon 

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