Quand
le Mistral vient de l’Ouest, le provençal perd le Nord. C’est ce qui vient d’arriver
à la diplomatie française. La décision de reporter la livraison du premier
navire Mistral prévue en Novembre 2014, sans donner d’ailleurs de date, est une
décision calamiteuse pour la France. Le fait de jouer sur le report pour ne pas
parler d’annulation est ridicule. Elle l’est d’autant plus que la Russie s’implique
auprès de Porochenko pour définir un cadre acceptable par les insurgés pour un
cessez-le-feu tout en demandant que celui-ci soit négocié et signé par les deux
parties engagées dans cette guerre civile. Or le Président ukrainien vient d’évoquer
un accord possible sur les propositions russes et un cessez-le-feu négociable.
Cette
regrettable annonce de report de livraison est la tentative d’une arrivée sans
frais au sommet de l’OTAN avec l’argument d’une implication française dans le
conflit des occidentaux avec la Russie. C’est l’ancien Secrétaire du Parti
socialiste qui est à la manœuvre du chèvre-chou. En jouant sur le fait que
report n’est pas annulation, le président Hollande ne trompe personne mais
signe sa vassalité aux USA qui avaient demandé l’annulation pure et simple de
la commande. Il laisse percevoir que ceci n’est qu’une manœuvre et qu’il n’a
pas au fond l’intention d’annuler ce contrat. C’est donc un pétard mouillé mais
dont les conséquences peuvent être désastreuses. J’ose espérer que, dans les
soi-disant échanges téléphoniques avec Poutine, le Président n’a pas joué
double-jeu en avertissant celui-ci que ce n’était que de pure forme, histoire
de faire plaisir à Obama.
La France
s’exclut de pouvoir intervenir auprès de la Russie pour chercher une solution
diplomatique au conflit ukrainien. Elle envoie un signal, de non-fiabilité et d’alignement
sur la position américaine, au monde entier et en particulier aux pays
émergents. La rétention de matériel de guerre ne peut s’entendre qu’en cas de
conflit déclaré engageant notre armée contre le client. Qui dit d’ailleurs que
Poutine n’est pas en droit de demander des compensations pour non-respect des
délais du contrat ? Si ce report n’est qu’une posture pour siéger au
sommet de l’OTAN, elle n’impressionnera que les journalistes mais pas la
Russie.
La France
parle désormais avec une voix de fausset. On ne peut imaginer une telle décision
prise par De Gaulle et même Mitterrand ou Chirac. Mais les conséquences
économiques peuvent être désastreuses pour tous les marchés soumis à l’autorisation
française. C’est des milliers d’emplois qui sont en jeu. Dans une période de
grande difficulté pour la France où la quasi-totalité des voyants sont au rouge,
il est d’une rare inconséquence de jouer avec le feu. La Russie a versé 1
milliard et a fait confiance à notre pays, alors que l’UE fait tout son
possible pour s’accaparer le marché ukrainien majoritairement tourné vers la
Russie. Cette dernière deviendra d’une grande méfiance envers nous. N’oublions
pas que de nombreuses entreprises travaillent dans ou avec la Russie. Leurs
salariés apprécieront aussi une décision de bureaucrate asservi qui se répand en
discours sur la priorité de la diminution du chômage.
Non seulement la France n’a plus de
politique extérieure
Mais elle n’existe plus que par celle
des autres
Dans un désastreux comportement
De supplétif menteur et indécis !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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