Où entraine-t-on la France ?
Qui mène réellement le pays ? Cette question devrait désormais hanter l’esprit
des français. Première nation européenne à se lancer sur la Libye de Kadhafi,
première nation européenne à réclamer la guerre en Syrie, première nation
européenne à envisager des sanctions militaires sur l’Iran pour les obliger à l’abandon
du nucléaire militaire, première nation européenne à intervenir en Afrique,
première nation européenne à frapper en Irak, la France s’affiche comme la première
puissance interventionniste derrière les États-Unis. Dans le même temps, les
crédits militaires sont réduits, quatre généraux d’État-major menacent de
démissionner et la France va quémander à Bruxelles un report de ses engagements
sur le déficit budgétaire. Elle va même d’abord en parler à l’Allemagne, le
pays fort de l’UE, en jouant sur le fait qu’elle est un client important pour
ce pays qui aurait intérêt à nous soutenir.
Quelle
est la cohérence dans tout cela ? Dans un pays qui perd pied, l’engagement
coûteux sur des zones d’intervention de plus en plus nombreuses est-il la
solution à notre redressement économique ? Certainement pas. Alors ?
Doit-on en conclure que la France, désormais impuissante économiquement devant
l’Allemagne, cherche son salut dans un rôle de supplétif militaire d’Obama,
mieux même que le Royaume-Uni ?
Les États-Unis poursuivent leur théorie du chaos tant que leur puissance militaire
est encore la première du monde. Ils veulent affaiblir la solidité d’un bloc
Russie-Chine, en séparant la Russie de l’UE, en tarissant ses fournitures de
gaz à l’UE dans une réorientation vers le gaz de schiste américain, en poussant
la Russie à commettre des actes défensifs condamnables par l’ONU. Ils se sont de
plus imposés de ne plus exposer les GI’s sur le terrain, sauf dans un grand conflit
mondial pouvant toucher le continent américain, situation facile à justifier à
l’opinion du peuple.
Les États-Unis ont donc besoin de partenaires prêts éventuellement à s’investir sur
le terrain… à leur place. La France a montré depuis la Libye qu’elle pouvait
répondre présent soit avec des troupes régulières de terrain comme au Mali ou
aériennes en Libye et en Irak, soit par ses forces spéciales en Libye, en
Ukraine, en Syrie et en Irak. Les États-Unis ressortent un nouveau Satan pour
continuer le démantèlement des pays pétroliers du Moyen-Orient ou leur
asservissement comme en Ukraine. Ils nous entraînent dans la guerre qu’ils
mènent pour maintenir leur hégémonie et empêcher l’éclosion de la Russie, de la
Chine et de tous les BRICS. Ils gèrent une situation d’urgence car le dollar
est menacé et on peut même avancer que les jours de sa prééminence comme
monnaie d’échanges commerciaux et bancaires sont comptés.
Il n’est
point de puissance militaire sans argent. Tous les rois de France l’ont su et
la France s’est ruinée à Valmy. A-t-on l’argent pour guerroyer de par le monde ?
Plus pour longtemps mais les États-Unis sauront nous en fournir si nous leur
sommes toujours utiles… pour le dépenser en actions militaires et diplomatiques
à leur profit. Ils ont besoin de notre voix au Conseil de Sécurité de l’ONU
pour les évènements graves qu’ils préparent. Pour les autres on se passe
désormais depuis le Kosovo de l’avis de l’ONU qui peut toujours avaliser
ensuite une situation de fait. Supplétifs de ce droit d’ingérence autoproclamé,
nous frappons en Irak… devant la menace dite mondiale de l’État Islamique. On dit même sans
sourciller que c’est eux qui nous ont déclaré la guerre ! Sans doute veut-on
dire que nous avons fait venir et que nous nourrissons dans notre pays un
poison qui peut nous tuer et que c’est la faute de l’EI !
Pour
guerroyer en paix, il faut faire peur au peuple en montant en épingle le
danger. La communication est à l’œuvre en France. Tout en stigmatisant le
racisme qui permet de limiter les actions intérieures de sécurité (cf les
mesures dérisoires votées contre les candidats au djihadisme), on peut aller
déployer nos avions dans un tapage médiatique de leur efficacité et de la
nécessité de le faire sur un ennemi qui est à nos portes. Après cette
intervention, dont on prévient qu’elle sera longue de façon à être tranquille
pour agir, nous allons de nouveau être entraînés dans le conflit ukrainien où
les États-Unis ne lâchent pas prise après leur semi-échec ayant abouti à l’annexion
de la Crimée par la Russie et la destruction de 60 à 65% du potentiel militaire
du gouvernement de Kiev. Grâce au cessez-le-feu, souvent violé à l’arme lourde,
l’armée de Kiev a reconstitué ses forces grâce à l’aide atlantique présente sur
le terrain avec les israéliens. Il est désormais question de liquider le
Donbass selon les responsables militaires de Kiev. Les promesses d’autonomie
seront alors allègrement foulées aux pieds. 50.000 soldats russes sont massés à
la frontière ukrainienne et on peut se douter qu’en dehors des convois
humanitaires, du matériel militaire a franchi la frontière russe.
Visiblement
l’occident se prépare à la guerre et les prétextes pour la rallumer en Ukraine
ne manqueront pas. Il y aura bien encore un avion que les pro-russes ou les
russes auront pris plaisir à détruire. Il y a fort à parier que nous soyons
mêlés militairement à cette nouvelle guerre qui passera du froid au chaud et
pas seulement par nos forces spéciales. Il en est de même pour la Syrie, il
faut éliminer un pays qui a des liens avec la Russie. Les attaques aériennes
sur le territoire syrien, même avec le laisser-faire actuel de Bachar el Assad,
peuvent très vite tourner à une intervention sur celui-ci. Il suffit de trouver
un prétexte et les avions auront d’autres objectifs assignés proches.
Tout
cela sent très mauvais et la France est entraînée dans un tourbillon qu’elle ne
maîtrise plus mais qu’elle amplifie. Même l’enlèvement de notre ressortissant
français en Algérie n’est pas exempt d’une grossière manipulation de l’opinion.
Il y a des zones d’ombre sur cette histoire comme la libération des otages algériens
par un groupe armé en conflit armé avec ce pays… étrange non ? D’ici que
nous fêtions la réussite de la récupération de cet otage grâce aux efforts de l’Algérie
et de nos discrètes forces spéciales, il n’y a pas loin. Le gouvernement a
besoin d’un succès, Hollande aussi et doit justifier son intervention en Irak…
Pure invention d’esprits dérangés ? Peut-être mais le peuple français ne
serait-il pas l’objet d’une vaste manipulation ?
Il oublie ainsi les signes de son déclin
programmé
De loup fier mais affamé il deviendra
chien
Qui demandera sa pitance à Bruxelles
Et aux États-Unis… Plan Marshall
1947 vous vous souvenez ?
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon