La
complexité de la situation actuelle que ce soit en Ukraine ou au Moyen-Orient n’est
due qu’au brouillage de cartes de la politique américaine avec ses interventions
sur les régimes autoritaires et une politique délibérée du chaos. Nous quittons
la période de rapprochements entre les peuples dans une paix globale centrée
sur une économie d’échanges pour entrer dans un monde à nouveau divisé, clivé
en camps bien déterminés à ne pas perdre la face. La concertation globale a
laissé place à l’affrontement. Les sanctions, les embargos, les armes
monétaires pleuvent comme à Gravelotte et sont plus que jamais liés au
militaire.
Il va de
soi que cette utilisation de l’économie et de la finance est périlleuse quand
elle arrive comme une brusque volte-face après le chant des sirènes de la
globalisation. Si l’on ajoute à cela que les pays en difficultés intérieures,
comme la France, trouvent dans des aventures extérieures une façon de détourner
l’attention de leur opinion par une nouvelle focalisation des médias, on voit
que le sentier de la guerre tous azimuts est de nouveau grand ouvert. En même
temps que des pays sont menacés de dislocation comme le Royaume-Uni et l’Espagne
avec le soutien discret de l’UE, de nouvelles ambitions de prééminence économique
se font jour avec la Chine et la Russie et religieuse avec les rivalités entre
le Qatar et l’Arabie Saoudite d’une part et le monde judéo-chrétien et l’Islam
d’autre part.
L’entrée en
« guerre » des Etats-Unis en Irak et l’arrivée prochaine de l’OTAN en
Ukraine dévoile la « réussite » de la politique du chaos et la montée
de guerres locales de plus en plus nombreuses. La probabilité d’un conflit plus
global s’en trouve renforcée. Les interventions en Afrique entre autres vont
continuer à s’étendre et à impliquer l’ONU, donc les États-Unis, et
particulièrement la France qui veut y sauvegarder ses intérêts économiques par
la force militaire, dans un vieux réflexe colonialiste. La situation actuelle au
Moyen-Orient révèle toute la complexité des affrontements où les amis d’hier
deviennent les ennemis d’aujourd’hui et inversement comme avec l’EIIL et la
Syrie. Les rivalités entre grandes interprétations du Coran se trouvent amenées
à se confronter entre elles ou à s’allier à reculons contre un ennemi commun, c’est
le cas de l’Arabie Saoudite et de l’Iran contre l’État Islamique dans un
conflit intra-civilisationnel.
Au milieu
de tout cela le monde judéo-chrétien, prônant ou non la laïcité, découvre qu’il
est lié par une civilisation qui a lutté pendant près de 1400 ans pour
survivre. Le rejet de l’affirmer dans le projet de Constitution européenne nous
revient en pleine figure et la glorification des bienfaits du multiculturalisme
voit s’affronter les principes guerriers de la face djihadiste de l’Islam.
Celle-ci, nourrie par l’argent et les armes déversées sur elle dans les
conflits que nous avons suscités, aidés et armés, montre désormais sa puissance
de nuisance et n’attend plus la lente invasion de peuplement de l’Eurasie.
Les
différents courants de l’Islam s’affrontent mais ils doivent éliminer toute
civilisation qui pourrait encore fédérer des consciences, la civilisation
judéo-chrétienne en fait partie et aucun quartier ne lui sera fait. Ceux qui
croient encore que l’Islam modéré peut s’opposer aux extrémismes musulmans vont
progressivement boire le calice jusqu’à la lie. Il n’est que de voir le
silence, le mutisme des organes officiels du culte musulman et de l’OCI où sont
représentés 54 pays musulmans du monde entier.
Réfléchissons un peu. Le
monde musulman est riche de la manne pétrolière. Il n’est que de voir les pans
entiers de notre patrimoine français qui passent entre ses mains. L’EIIL est un
problème de la civilisation musulmane. Pourquoi serait-il un problème de l’Occident ?
N’est-ce pas à eux de le régler et de protéger les chrétiens, les Yézidis et
toutes les minorités de l’Irak ? Notre effort ne serait-il pas de
recentrer toutes les aides humanitaires, ONG, Croix Rouge, Croissant Vert, et
de les accompagner vers ces populations ? Notre rôle ne serait-il pas de
faire pression sur les 54 pays musulmans, représentés à l’OCI au sein de l’ONU
et pas par la Ligue Arabe qui n’unit que 15 pays, pour qu’ils engagent
eux-mêmes la lutte contre l’EIIL ? De quel droit allons-nous bombarder en
Syrie alors que l’ONU ne nous y pas convié ?
Notre
intervention militaire n’est que l’expression de notre vassalité aux États-Unis
et risque d’envenimer une situation complexe dont nous n’avons pas la maîtrise
mais qui est de nature à fédérer contre nous les participants musulmans à une
guerre intra-civilisationnelle. La sauvegarde de l’Occident ne tient qu’aux
rivalités au sein du monde musulman, il n’est pas de notre intérêt de s’y
mêler. Les chrétiens dits modérés montent au créneau quand ils constatent que
leurs frères sont massacrés. Chacun de nous considère que c’est normal. Comment
peut-on espérer qu’une grand partie des musulmans dits modérés ne prennent pas
fait et cause pour des frères s’ils sont sous le feu de la guerre ?
Comme le
disait Philippe de Villiers, il n’y a pas l’Islam modéré d’un côté et l’Islam
belliqueux de l’autre. Chacun mène le même combat de façon différente, le
peuplement pour l’un, la guerre pour l’autre. Leur combat c’est l’expansion de l’Islam
sur l’Europe, l’Asie et le monde entier. L’Unesco lance un cri d’alarme en
dénonçant une guerre contre la culture mais nous entrons dans la phase armée d’une
guerre de civilisation.
Le refus de considérer que notre
civilisation est menacée,
Nos interventions militaires qui
arment l’Islam,
Notre laïcité et le culte du
multiculturalisme
Issus de la tolérance
judéo-chrétienne,
Vont se briser sur les réalités !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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