L’arrivée de Nicolas Sarkozy dans les médias ne se présente pas comme le
vrai changement qu’attend la France. Comme son successeur, Il est l’adepte de
la pensée unique qui est imbue de dogmes qui conduisent les vrais objectifs de
leur politique. Autour de ceux-ci il y a les arrangements politiques, l’enfumage
médiatique qui cachent soit les contorsions nécessaires pour faire avaler les
pilules soit tout simplement la vérité. Combien de fois n’a-t-on pas entendu ce
refrain « Nous devons la vérité aux français », ce qui n’est que l’aveu
des mensonges passés ? Il est sous-entendu évidemment un « Nous, on
dit la vérité », ce n’est pas le cas des autres. Chez le peuple arabe
quand on relève que ce qui avait été dit hier n’est pas conforme à ce qui est
dit aujourd’hui, la réponse est « hier, c’était hier, aujourd’hui c’est
aujourd’hui ». C’est ainsi que nos hommes au gouvernement dirigent la France.
Les affirmations, les promesses d’hier n’engagent en rien celles d’aujourd’hui.
C’est ainsi que le vrai changement
annoncé se tord le cou sur la réalité car la recette de la pensée unique est
suivie sans autre forme de procès. Elle est basée sur des pratiques et des
dogmes. La première est que le peuple n’a raison que lorsqu’il pense comme ceux
qui les dirigent. Il est donc finalement inutile de leur demander leur avis. La
pratique éventuelle du référendum, qui cible des sujets précis, ne doit être
que de la décision des dirigeants. Le référendum d’Initiative populaire doit
être suffisamment encadré pour ne donner aucune chance de remplir les
conditions. Le référendum est en effet redoutable parce que sa réponse engage
normalement le gouvernement sur un sujet où il n’y a pas d’échappatoire sauf
comme l’a fait Sarkozy en présentant une copie à l’Assemblée Nationale avec le
traité de Lisbonne… mais l’opinion s’en souvient.
Le deuxième volet de la pensée unique
est la déclaration d’impuissance de la France devant un monde où nous ne
pouvons être à la hauteur des grands blocs économiques sans nous couler dans
une union avec ce slogan : « l’union fait la force ». Ce slogan
trompeur a amené Mitterrand au traité de Maastricht qui nous lie à l’économie
et finalement à la monnaie allemande. L’union, qui n’est en fait aujourd’hui qu’un
attelage conduit par l’Allemagne, unit un percheron et un poney shetland qui ne
tirent ni avec la même force ni dans la même direction la charrette de la zone
euro. Pour que l’attelage aille droit, le pauvre poney doit tirer dix fois plus
fort que son compagnon. Cela ne dure qu’un temps et la charrette finit au fossé.
Or les exemples abondent de petits pays par la surface ou le nombre d’habitants,
qui tiennent tête à la mondialisation sans perdre leur indépendance. L’exemple
de la Suisse, de la Suède, de la Norvège, d’Israël et du Japon par exemple sont
là pour en témoigner. Ils n’ont pas besoin d’être 500 millions pour exister.
Cette présomption d’impuissance, psychologiquement
délétère pour une nation, nous a amené
dans le carcan de l’euro avec ce postulat « Hors de l’euro, point de salut ! »,
qui ne demande donc aucune démonstration et clôt toute discussion. Après vingt
ans de matraquage politique et médiatique, la leçon est bien ancrée dans la
tête de l’opinion et on peut surfer dessus allègrement que l’on s’appelle Hollande
ou Sarkozy. Malheureusement l’euro n’a ni protégé la France, ni permis de mieux
faire progresser son niveau de vie par rapport à l’Allemagne ou aux pays n’ayant
pas choisi l’euro. Le graphique ci-contre est explicite. Le PIB/habitant est de
l’avis des économistes l’un des meilleurs indicateurs et probablement le
meilleur de la santé économique d’un pays. Depuis l’arrivée de l’euro dans les
échanges commerciaux et financiers en 2000, la France fait mieux que ces
voisins du sud mais moins bien que la moyenne de la zone euro, laquelle fait
nettement moins bien que les pays hors zone euro. En particulier les pays économiquement
évolués maîtrisant leur monnaie, comme Suède, Royaume-Uni, Islande, Norvège, États-Unis font nettement mieux que la zone euro.
Le constat est amer pour les
européistes, non seulement la zone euro n’a pas protégé économiquement ces pays
depuis sa mise en service mais elle a fait reculer l’ensemble de la zone euro
et accentué les disparités entre les pays du Nord et de l’Est avec les pays du
sud. Dans ce contexte la France avait en 2000 un PIN/habitant de 26100€, l’Allemagne
de 26300, le Royaume-Uni et la Belgique de 27400. Elle était au niveau de l’Allemagne
et peu distancée par le Royaume-Uni et la Belgique. En 2013, la France affichait
27600€, la Belgique 29500, l’Allemagne 30200, le Royaume-Uni 30600. Le constat
est amer pour nous car nous perdons du terrain même par rapport à un petit pays
comme la Belgique. On ne peut se satisfaire de faire mieux que l’Italie dont la
richesse a reculé ou que l’Espagne et le Portugal. L’euromark protège l’Allemagne
et ses satellites ainsi que les pays ayant pratiqué la rigueur budgétaire au
profit des investissements productifs et dont la monnaie était en phase avec
leur compétitivité. La France n’entre pas dans ce cadre. L’euro la tue
lentement mais sûrement, elle recule désormais en-dessous de la moyenne de la
zone euro.
Il ne s’agit plus de savoir s’il faut ou non sortir de l’euro, la réponse
est claire il le faut. La seule réflexion à avoir est de savoir quand et
comment. Nous en reparlerons
mais il faut aussi développer d’autres dogmes qui font reculer la France en l’entravant.
Il n’est pas pires chaînes que celles que l’on se met
Pour ne pas être emporté par les flots.
Si l’on ne peut les ouvrir à volonté
Quand le bateau coule on le suit !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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