Lybie
au nom de la démocratie et du massacre imminent de Benghazi, Mali au nom du
terrorisme, Syrie au nom d’un carnage au gaz sarin, la France se veut le bon
petit soldat des Etats-Unis et convainc son peuple de mener des luttes armées.
Nous nous engageons dans la guerre civile syrienne alors que ce pays fait
partie d’une stratégie américaine de renversements des régimes forts qui
peuvent s’opposer à eux ou montrer un manque de coopération sur le plan
économique et militaire. C’est aussi un terrain d’affrontement religieux entre
les deux principales mouvances de l’islamisme, sunnites et chiites. L’alaouite
Bachar El-Asssad est soutenu par les chiites, donc l’Iran, les rebelles syriens
par l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Frères musulmans, Al-Qaïda, les djihadistes
qui forment l’essentiel des combattants, de l’armement et du financement de l’armée
des rebelles.
Pour
des raisons de géopolitique qui n’ont rien à voir avec la libération d’un
peuple opprimé nous nous sommes mis, derrière les Etats-Unis, du côté des
rebelles. L’activité et les intentions de l’Arabie Saoudite sont révélées dans le
journal libanais, As-Safir, où son Prince s’exprime en menaçant la Russie d’actions
tchétchènes aux jeux olympiques de Sotchi si celle-ci ne se montre pas plus
neutre. Il précise que les tchétchènes sont manipulés par son pays dans les
combats en Syrie mais ne sont pas destinés à y jouer un rôle politique.
Cela
a au moins le mérite d’être sans ambiguïté et éclaire d’un jour nouveau la
guerre civile syrienne où s’oppose le régime alaouite, soutenu par l’armée
régulière fidèle, les rebelles de l’armée syrienne libre ASL en majorité
sunnite) et les minorités kurdes, assyriennes, tcherkesses et druzes. La guerre
n’aurait jamais fait autant de victimes si elle n’était pas un terrain d’affrontement
géopolitique et religieux.
Nous
jouons avec le feu car le front A-Nostra, qui combat au côté des rebelles, a
déclaré être en liaison avec Al-Qaïda. Il s’agit d’un combat entre un axe
sunnite, intégrant les djihadistes du Hamas, d’Al-Qaïda et soutenu par l’OTAN,
et un axe chiite intégrant l’Iran et un soutien russe. Dans un affrontement,
encore indirect mais potentiellement direct, de pays nucléaires, on joue avec
la perspective d’un conflit mondial.
Les « Amis
du peuple syrien » (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Egypte,
Qatar, Arabie Saoudite, Jordanie et Emirats arabes Unis) se sont réunis pour
décider une aide militaire en fournissant dans l’urgence tout le matériel militaire
et l’équipement nécessaire à l’opposition syrienne. Elle sera livrée au Conseil
militaire suprême de l’Armée Syrienne Libre (ASL).
Dans
cet affrontement religieux, les Frères musulmans installés en Turquie et
soutenus par le Qatar jouent un grand rôle. Au-delà de l’affrontement
sunnites-chiites, il s’agit d’une lutte contre les musulmans modérés que
représente Bachar El-Assad. Nous sommes donc englués dans un conflit qui n’est
pas le nôtre et qui constitue un double piège, celui de l’intégrisme et de la
géopolitique américaine. On peut même dire que si l’on veut lutter pour la
démocratie et contre le terrorisme, nous sommes dans le mauvais camp !
Comment
peut-on jeter l’opprobre sur Morsi, Frère musulman élu démocratiquement en
Egypte, pour soutenir une partie de son peuple qui ne le supporte plus et s’allier
aux Frères musulmans et au terrorisme que l’on combat au Mali ? La réponse
c’est que notre politique étrangère ne nous appartient plus malgré les rodomontades
d’un Président, fier-à-bras comme tous les faibles, qui clame le libre-arbitre
de son pays, pays qui est loin d’ailleurs de le soutenir dans cette action.
Notre
collusion avec les représentants les plus extrémistes de l’islam et avec les
Frères musulmans, politiquement fourbes, nous place dans l’incohérence et dans
un sabordage de notre civilisation devant un peuple snobé, désinformé, manipulé
auquel la démocratie échappe pour, petit-à-petit, se fondre dans une nouvelle
culture religieuse qui veut imposer un pouvoir spirituel et temporel. Ne nous
trompons pas, l’islam modéré c’est toujours
l’islam et la modération est toujours engloutie par les plus entreprenants et
les partisans du jusqu’auboutisme dans les règles des lois de la jungle. Ceci
est en cours en Syrie.
Puisque
désormais évoquer les dangers de l’islamisation est politiquement incorrect et
même passible de traduction devant la justice par les différents justiciers qui
utilisent les droits de l’homme pour annihiler tout esprit contestataire, donc
raciste et xénophobe, laissons la parole à Bossuet (1627-1704) qui ne risque
plus rien :
« L’islam !
Cette religion monstrueuse a pour toute raison son ignorance, pour toute
persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle de ses armes, qui font
trembler le monde et rétablissent par force l’Empire de Satan dans tout l’univers. »
Sans
doute s’était-il plongé dans les hadiths du Coran pour y trouver cette sourate 4-91
qui bénit toutes les actions contre l’esprit de rébellion :
« Toutes les fois on les pousse
vers l’Association, ils y retombent en masse…
Saisissez-les et tuez-les où que vous
vous trouviez.
Contre ceux-ci, nous vous avons donné
autorité manifeste. »
Considération personnelle
sur la « punition syrienne » :
Le vent qui éteint la lumière, allume
aussi le brasier !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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