Les
déclarations de notre gouvernement, tout comme celles de la BCE, ne sont que
des enfumages de l’opinion publique. Cet enfumage est nécessaire car le système
économique et financier que nous vivons est en équilibre sur un fil, la
confiance des citoyens. La confiance perdue est synonyme de chaos. Imaginez un
instant que le citoyen prenne peur en apprenant que la situation des banques
européennes est des plus fragiles, qu’il ait peur pour son argent puisque
désormais celui-ci sera impliqué dans les « recapitalisations », joli
mot pour ne pas parler de faillites. Ce serait la course de nous tous vers les
banques pour retirer nos économies, mais au mieux moins d’un sur vingt d’entre
nous pourrait être servi !
Le
monde, l’Europe, la France, et nous, nous vivons à crédit. Le gouvernement, comme
le précédent, bâtit sciemment son budget sur des prévisions optimistes
préférant devoir ensuite le réviser. Ceci permet ainsi d’étaler dans le temps,
l’aveu de la vérité et de ses conséquences sur les citoyens qui sont toujours
ceux qui devront payer la note. L’économie mondiale vit dans la spirale
infernale de l’économie américaine où la Fed déverse de la monnaie de singe qui
engraisse la spéculation en majeure partie et maintient une faible croissance
pour le reste. Le patron de la Fed le sait mais il n’a pas d’autre solution,
sinon de quitter son poste en janvier 2014 pour ne pas voir l’effet
catastrophique de sa politique.
Les
Américains comme les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens, créant moins de
biens qu'ils n'en consomment, mais les premiers compensent la différence avec
des "morceaux de papier vert" sans valeur, tout comme les
colonisateurs de jadis achetaient de vraies ressources avec des morceaux de
verre. Il n'y a qu'une seule différence entre Washington et Athènes : le
premier peut imprimer de l'argent, le second pas. Cela signifie qu'il ne vit pas en conformité
avec ses revenus, aux dépens d'autres pays qui ne consomment pas autant qu'ils
le pourraient, et n'empruntent pas.
Dès
l’automne le plafond de la dette américaine va revenir en discussion au
Congrès. Le krach du dollar peut arriver à n'importe quel moment, car toutes
les conditions sont réunies. Une grande partie des dollars est absorbée par les
marchés financiers, où ils viennent gonfler différentes bulles. Comme en 2008
mais avec une force destructrice
beaucoup plus grande, les marchés vont s’effondrer. L’économie américaine est
droguée.
D’ailleurs
les Américains ont prévu une issue de sortie. Le plus probable est qu'ils
feront défaut sur leur dette, se renfermeront sur le NAFTA (Etats-Unis, Canada,
Mexique qui intègrera la Grande-Bretagne), mettront en place une nouvelle
devise, l'Amero, sur lequel un accord a été trouvé avec le Canada et le Mexique
dès 2007, puis ils panseront leurs plaies. C’est-à-dire que les citoyens
américains paieront la note avec des baisses de niveau de vie de 25 à30% jusqu’à
une reprise vers 2019-2020.
Mais
tout cela n’est pas sans impact sur une Europe en phase descendante de
croissance qui met en lumière tous les défauts de sa construction. Les gouvernements et les banques centrales
sont depuis à court d'idées. Le chômage élevé, la faible utilisation des
capacités de production, la faible demande de logements, la construction en
berne montrent que l’économie européenne est en état de dépression.
Le
gouvernement français vient d’avouer que sa prévision de croissance pour 2014 à
1,2% était trop optimiste, comme d’habitude. Il tablerait sur 0,8% alors que de
nombreux économistes parlent plutôt de 0,5%. C’est 8 milliards de plus à
trouver, comme d’habitude en majorité en rognant les subventions, les dégrèvements,
les taxes et les impôts. Ceci dans les prévisions mais dans la réalisation, un
multiplicateur plus réaliste, donnerait 12 milliards à trouver soit 4 de plus.
Vera-t-on
notre Président, escorté des pays du sud demander une autre rallonge de temps
sur le respect du 3% du PIB pour le déficit budgétaire ? Une chose est
sûre est que nous ne maîtrisons plus notre budget. Hollande peut bien inaugurer un emploi franc (nouveau dispositif discriminatoire à faible portée de 10.000 sur 3 ans mais avec l'argent public)
dans une ville d’immigration, pendant ce temps Air France va supprimer 2500 à
3000 emplois. La crise est derrière nous disait-il, mais le pire est à venir.
Achetons de l’or, cultivons notre jardin car demain il faudra manger, et
surtout ne les écoutons plus, ils nous empêchent de réfléchir !
Il
va nous falloir nous serrer la ceinture pour en sortir mais on ne veut pas nous
dire de combien de crans tout-de-suite, on nous le dira cran par cran. En
attendant, en période de crise, on nous calme par des propos en guise de
suppositoire… (Mode d’emploi : Introduire
au moment de la crise. Sa forme
torpille assure une introduction particulièrement heureuse. Remboursé par la Sécurité sociale)
"J'ai l'espoir que les gens ne prendront pas
ce qui est dit comme la vérité, mais la découvriront par eux-mêmes, parce que
la vérité n'est pas dite, elle est réalisée." Peter Joseph
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon