Les
vacances poussent au farniente et le farniente pousse à la rêverie et
finalement à la réflexion. Notre pays rentre dans une phase d’austérité, de
mise en sommeil de la démocratie et, son corollaire, d’apparition d’actes qui
empruntent au totalitarisme. Sur ce dernier constat on peut se poser la
question du lien qu’il peut y avoir entre la perte de pouvoirs régaliens au
profit de l’Europe et ce regain d’autoritarisme du pouvoir. C’est comme si le
gouvernement y trouvait une compensation nécessaire à l’exercice du pouvoir qui
lui reste.
Nous
sommes englués dans l’aventure européenne, à notre corps défendant pour la Constitution
Européenne, mais grâce à la représentation parlementaire pour le traité de
Lisbonne, qui n’est qu’une copie conforme mais qui a parachevé notre engagement. Sans
véritable sentiment européen, si ce n’est le nom de la monnaie dans notre
poche, content de pouvoir traverser de nombreuses frontières européennes et y
payer comme chez nous, le français est désormais très dubitatif pour le moins
et très majoritairement déçu sur les bienfaits de l’Union Européenne.
Toute
autre voie serait catastrophique pour la France, ne cesse-t-on de nous répéter
par la voie des partis au pouvoir depuis quarante ans, lesquels font faire
chorus à de nombreux médias et économistes à leur botte. Pour les croire il
faudrait qu’il n’existe que des constats d’échec des autres voies empruntées.
Or dans l’UE, la Suède est sans doute le pays qui réussit le mieux jusqu’à
présent. Hors de l’UE mais dans l’Espace Economique Européen, la Norvège est
riche et prospère. Certains vont arguer qu’ils ont du pétrole, ce n’est
pourtant pas la seule raison.
Mais
alors regardons la Suisse, ou plutôt la Confédération Helvétique, pays enclavé,
sans débouchés sur la mer, mais pays riche et prospère. Ce pays de 8 millions d’habitants
et de 41.285 km2, 1/16ème de la France est subdivisé en 28 cantons
et a quatre langues officielles. Sa subdivision est plus fine que celle de nos
départements français. Cela nous fait réfléchir sur la volonté de supprimer les
départements pour raison d’efficacité et d’économie chez nous.
La Suisse
est riche car son PIB représente 1/4 de celui de la France et son PIB/habitant est
le double du nôtre. Sa croissance en 2013 est prévue à 1,4%, la nôtre sera
proche de 0%. Le taux d’emploi en 2011 était de 79,3% en Suisse et de 63,9% en France.
Dans l’Indice de Développement Humain (IDH) des Nations-Unies, fondé sur l’espérance
de vie à la naissance, le niveau d’éducation et du niveau de vie, la Suisse est
9ème, la France 20ème.
Au classement
PISA 2009, qui mesure les performances des systèmes éducatifs, la Suisse est 8ème
en Mathématiques, 15ème en Sciences, 14ème en lecture. Au
même classement la France est respectivement 22ème, 27ème,
22ème. Mais plus significatif encore pour la démocratie, dans le
classement 2011-2012 des Reporters sans Frontières la Suisse est 8ème,
la France 38ème juste derrière le Salvador.
Notre
grand pays n’a donc pas de quoi se vanter. On peut alors se poser la question
du pourquoi de cette différence de réussite. Il est trop facile de botter en
touche sous le prétexte que la Suisse est un petit pays qui est riche par ses
banques. La Suisse est un petit pays mais qui a une industrie solide dans la
chimie, la mécanique de précision, la pharmacie. Quatre caractéristiques nous
différencient nettement. La Suisse est une Confédération, elle pratique la
démocratie directe et garde sa monnaie et son indépendance.
La
Suisse n’a négocié au coup par coup que des accords bilatéraux avec l’Union
Européenne sur des sujets ciblés. Ce pays tient à son indépendance et l’assume,
c’est là son secret. Le 1er août était la fête Nationale Suisse et
le discours de son Président est révélateur. De l’histoire du combat de David
contre Goliath, il tirait trois enseignements :
Premièrement : Ce qui est grand
nous impressionne.
Deuxièmement : Ce qui est
petit n’est pas forcément sans valeur.
Troisièmement : À défaut
d’être fort, il faut être différent, si on veut survivre.
Il montrait que la Suisse ne se laissait pas
impressionner, que la petitesse n’empêchait pas de faire de grandes choses et
que l’intelligence de la survie pouvait pallier à la faiblesse. Il concluait :
« Nous
avons en effet la chance de vivre dans une démocratie directe. En tant que
citoyennes et que citoyens, c’est vous qui avez le dernier mot. Engagez-vous
pour notre liberté, notre prospérité, notre patrie ! »
Liberté, Prospérité, Patrie valent donc
autant que Liberté, Egalité, Fraternité
Parce que ces mots renient les
idéologies et les objectifs inatteignables
Pour la recherche d’un bonheur concret
et d’une identité !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Tres bien cordialement
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