Heureusement
les français sont pour la plupart en vacances et font un break sur la télé, les
journaux et en plus le soleil brille ! Heureusement car le ridicule peut
tuer en période normale quand un ministre bafouille et dit tout et son
contraire. C’est le cas de Pierre Moscovici, Ministre des Finances, qui a fait samedi
une déclaration à Nice-Matin sur la prévision de croissance pour 2013. "Nous connaissons les tendances et
cette année, la croissance sera faible voire étale, entre moins 0,1 et plus
0,1%". En matière de probabilité tout le monde a compris que la
probabilité maximum était pour lui de 0%. Vous avez compris autre chose ?
Or la prévision budgétaire est de 0,1%, on est donc « probablement »
sur le recul prévisionnel.
Pas
du tout cela ne reflète en rien sa pensée, ni celle du gouvernement comme il
l’a précisé ensuite ce dimanche 11 août en bafouillant. "C'est une simplification qui ne trahit pas... qui ne traduit pas
ma propre pensée". Voilà un ministre qui parle ni en son nom ni en
celui du gouvernement, c’est tout juste s’il ne dit pas que c’était une
conversation privée ! Ces tendances "sont
des chiffres totalement dans le domaine public: ce sont les chiffres de
l'Insee, c'est le consensus des instituts de conjoncture". Autrement
dit, j’ai parlé pour ne rien dire puisque tout le monde savait.
Pour
ajouter à la confusion, quelques heures plus tôt, le ministre avait assuré sur
RTL qu'il maintenait la prévision gouvernementale d'une croissance de plus 0,1%
pour 2013 et ajoutait "il y en aura peut-être
une nouvelle (prévision, ndlr) le 25 septembre au moment de la présentation du
projet de loi de Finances". Sa pensée c’est quoi finalement ?
C’est sans doute celle du Président qui lui a ordonné de continuer l’enfumage
sur cette question sensible en lui disant que les français sont en vacances et
que les mauvaises nouvelles c’est pour après. Motus et bouche cousue !
Donc
après il faut entonner la rengaine des lendemains qui chantent. "Ce
qui compte c'est la pente, c'est l'orientation et il faut que les Français
sachent que nous sommes vraiment sortis de la récession, qu'il y a une
croissance qui s'annonce dans le pays", a-t-il souligné. "C'est vrai que l'année 2013 est une
année compliquée, que c'est une année fragile, que c'est une année, j'ai prononcé
ce mot, étale", a redit le ministre. "Mais la tendance s'est inversée et nous sommes sortis de la
récession", a-t-il ajouté. Dimanche comme samedi, le ministre a
clairement affirmé: "Je pense que
2014 sera la première année de croissance véritable et solide depuis trois
ans".
C’est
ce qui s’appelle « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir
tué ! ». Le Ministre parlait peut-être encore d’une tendance tombée
dans le domaine public, ce qui ne l’engage à rien. En réalité non seulement le
bouclage de l’année 2013 va être budgétairement plus difficile que prévu, mais
la présentation du budget le 25 septembre va être plus délicate.
Mais les propos tenus
à Nice-Matin ne s’arrêtent pas là. Le ministre y avait déclaré: "Nous devons réduire les déficits légués
par la droite, mais le faire à un rythme qui ne contrarie pas la croissance.
Nous le ferons d'abord, comme le recommande le Fonds monétaire international,
par des économies sur les dépenses publiques et, ensuite, par une hausse
limitée des prélèvements obligatoires, de 0,3% du PIB". Vous avez bien
lu, les prélèvements obligatoires, n’étant que des impôts et taxes, vont être
augmentés de 0,3% du PIB soit environ de 6 milliards.
Cela
c’était samedi. Mais dimanche "Il
n'y a pas eu d'annonce de nouveaux impôts (...) Il n'y a eu aucun chiffre
nouveau qui a été annoncé", a-t-il insisté, expliquant là encore que
les chiffres qu'il avait évoqués dans les colonnes du journal régional étaient
déjà connus de tous. Les propos du Ministre ne sont donc qu’une suite de palinodies
qui sentent la politique de gribouille et décrédibilisent un peu plus ce
gouvernement qui n’en a pas besoin. C’est valse-hésitation d’un Etat qui a
perdu le contrôle de ses finances et qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Telle est l’opinion de la plupart des experts économiques étrangers sur la
France.
Comme
le ridicule peut faire rire, je laisserai Pierre Dac tirer la morale de cette
histoire : « Parler pour ne
rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et
rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de
l'ouvrir. »
De pirouettes, en revirements et voltefaces
Ce gouvernement perd la sienne !
Les dindons de la farce,
C’est nous !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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