De
nouveaux des bruits de guerre alimentant le « je » d’un Président,
obligé sans cesse de montrer son autorité et de se parer du rôle de chef de
guerre, deviennent une nécessité politique de survie. On peut s’étonner de la
promptitude du triumvirat Etats-Unis, Royaume-Uni, France a affirmer la
culpabilité du régime syrien dans l’utilisation de gaz sarin avant que les
experts de l’ONU ne donnent leurs conclusions. Cela veut-il dire que l’ONU sous
influence américaine ne peut donner que des conclusions confirmant cette
hypothèse ? On retiendra l’avis de Moscou qui met en garde sur des
pressions éventuelles sur les experts. Y aurait-il un risque ?
On
notera, comme toujours les déclarations prudentes de l’Allemagne sur son
attente des conclusions de l’enquête. Ce n’est pas le cas de la France qui est
prête à suivre les Etats-Unis… et attend les ordres. C’est en effet toujours
eux qui sont les maîtres du jeu, jeu à haut risque compte-tenu de la position
russe et des implications sur le brûlot du Moyen-Orient. Ils nous ont envoyé en
Libye sous le prétexte d’un massacre « probable » de la population de
Bengazi, prétexte que nous avons repris au nom de la démocratie. Les vrais
mobiles étaient pétroliers et une vengeance d’un Sarkozy humilié par Kadhafi à
Paris. Il a fini dans une bouche d’égout avant d’avoir pu révéler des secrets
compromettants. Exit !
Les
conséquences c’est une prise de pouvoir des islamistes, une guerre tribale
réalimentée et une dispersion des armes des arsenaux dans toute l’Afrique et le
Moyen-Orient. L’offensive malienne, collusion des berbères et des musulmans, n’en
est que l’une des conséquences. Là encore, les Etats-Unis nous ont fourni l’approbation
de l’ONU et une aide matérielle pour nous envoyer sur ce nouveau théâtre d’opération
sous prétexte que c’était une ancienne colonie. Notre armée s’est couverte de
gloire mais devant un ennemi qui a fui pour mieux revenir. Nous sommes donc
là-bas pour longtemps comme au Tchad car rien n’est résolu, les djihadistes
attentent leur heure dans un pays bien trop grand pour être contrôlé et ne
correspondant pas au découpage ethnique. Les noirs n’ont pas oublié que les
arabes se sont toujours comportés en esclavagistes vis-à-vis d’eux.
En Egypte
nous bafouillons comme la diplomatie américaine qui a prôné la démocratie,
reconnu le résultat du vote et s’est ensuite inquiétée de voir que les
militaires, arrosés de milliards de dollars, pouvaient néanmoins être une arme
de plus d’un président égyptien. Celui-ci manifestait des volontés d’indépendance
et pouvait, comme Nasser, jouer de l’arme du Canal de Suez ! Exit le
respect d’un vote démocratique et vive la contestation d’un peuple qui veut la
démocratie. Les Frères musulmans sont devenus « persona non grata »
ainsi que la répression d’un pouvoir élu démocratiquement. Pour être de plus en
plus ambigus on arme les djihadistes en Jordanie pour aller mettre la pagaille
en Syrie. Au gré des intérêts américains, l’islam est soutenu ou combattu. Allumer une mèche ne fait pas toujours le pschitt d'un pétard mouillé... le conflit mondial est toujours prêt à éclore !
Avant
d’aborder la guerre civile syrienne, on peut se remémorer la crise du Canal de
Suez. Pour éviter de perdre nos intérêts franco-britanniques sur le Canal de
Suez, nous avons décidé avec la Grande-Bretagne et Israël de déstabiliser le
régime de Nasser par une opération militaire en novembre 1956. Celle-ci a tourné au fiasco car l’Egypte
était dans le pré carré de l’URSS et les Etats-Unis ont jugé qu’un conflit avec
l’URSS dans cette zone était inopportun. La Grande-Bretagne, partenaire de l’OTAN,
a dû plier… et nous avec !
On
peut parler de l’Irak et du Kosovo où les Etats-Unis ont fait avec ou sans nous
ce qu’ils ont voulu en montant de fausses raisons en Irak, comme en Libye, et
en mettant fin à un conflit au Kosovo que nous étions incapables d’éteindre.
Les Etats-Unis ont entrepris de détruire tous les régimes autoritaires ou
dictatoriaux autour de la Méditerranée pour y établir des semblants de
démocraties beaucoup plus malléables. Seule l’Algérie résiste et l’Iran, bien
que le Pakistan puisse devenir une nouvelle cible, pays dont les EU se sont
servis pour « simuler une opération anti Ben Laden », mort avant de sa
belle mort probablement en Arabie Saoudite. N’oublions pas que le Pakistan voit
se développer l’influence musulmane radicale, détient l’arme nucléaire et sert
encore de point d’appui aux EU mais est un refuge pour les talibans.
En
période de guerre civile, la désinformation fait rage. Les montages photos
publiés par l’un des protagonistes sont à priori suspects. Ces filles sans
trace de sang, sagement rangées et en jupe courte (tenue éminemment
occidentale) ne sont-elles pas le jouet d’un affreux montage ? Doit-on
passer aux oubliettes les déclarations de Carla del Ponte indiquant, il y a
quelques semaines, que l’utilisation d’armes chimiques était le fait de la
rébellion islamique syrienne ? Doit-on en faire de même de l’arrestation
de quelques-uns de ces soi-disant rebelles pris en train de faire entrer du gaz
sarin en Syrie via la Turquie ? Ne peut-on imaginer que les EU eux-mêmes,
pour crédibiliser leur action, fassent don de ce gaz dans les camps d’entraînement
des rebelles en Jordanie ? Tout est possible et l’on peut nous raconter n’importe
quoi, on nous en a déjà tant fait gober !
L’intervention
des Etats arabes unis et de l’Occident, sous des formes plus ou moins discrètes d’aide, a
déjà alimenté une guerre civile sans fin, mis à sac un pays prospère et
respectueux des libertés religieuses mais réalimente un conflit depuis la bande
de Gaza jusqu’au Liban. L’image de la France qui intervient un peu partout se
confond de plus en plus avec celle des américains, honnis, sauf en cas d’intérêt
financier et de défense, par la plus grande partie du monde arabe, par l’Irak,
par l’Iran et jusqu’à l’Afghanistan.
Pouvons-nous
continuer à vendre notre démocratie à coups d’interventions militaires sachant
de plus ce que font de notre démocratie des pays qui n’y sont pas encore prêts
et dans lesquels des dissensions tribales et religieuses demandent des
gouvernements forts pour progresser dans la modernité et faire reculer la
pauvreté ?
France des croisades, n’oublie pas que
les Croisés sont honnis !
France, bientôt le malade de l’Europe,
pense à toi
Et donne du travail au plus grand nombre
Avant de guerroyer de par le monde !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Ecrire que nous sommes aux ordres des Etats-Unis est exagéré. Nous sommes très capable de faire n'importe quoi tout seuls, quel que soit le président du moment. Mais comme on fait de moins en moins le poids sur le plan militaire, il est inévitable qu'on apparaisse "suiveur".Petite remarque à l'auteur de l'article qui rejette sans cesse la faute sur les autres (attitude très française), en 1956 la France faisait partie de l'OTAN.
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