Les Etats-Unis et le Japon pratiquent
une politique de la planche à billets ad libitum même si Ben Bernanke, patron
de la Fed, laisse sous-entendre qu’il pourrait ralentir ses achats d’obligations
américaines en septembre… si l’économie repart. Malheureusement l’économie ne
repart ni aux Etats-Unis ni au Japon et la Chine ne maintient un taux de
croissance de l’ordre de 7% que grâce à un recentrage sur la consommation
intérieure. Pour cette dernière la véracité des chiffres est d’ailleurs mise en
doute si l’on regarde la variation de la consommation électrique qui ne
correspond pas aux chiffres de croissance annoncés.
Alors
tout ça pour quoi ? Pour augmenter la dette sans effet tangible sur l’économie.
Cette politique suicidaire ne peut durer. La Bourse américaine vibre aux propos
du patron de la Fed. Les 85 milliards injectés chaque mois sont une drogue dont
les marchés ne sauraient se passer. La menace d’un krach plane dans une
politique monétaire qui ne peut plus que s’alimenter sans fin sous peine de
voir s’écrouler une Bourse non soutenue par une économie réelle.
Comment
croire à une véritable sortie de crise en Europe alors que la reprise n’est pas
là aux EU, ni au Japon, ni en Inde et que la croissance chinoise ne peut
suffire au monde occidental ? Les phrases de nos politiques s’éloignent de
plus en plus de celles des économistes intellectuellement honnêtes,
généralement pas ceux que l’on invite sur les plateaux télé. On continue à
donner de l’argent à la Grèce, le chômage est toujours à un niveau insoutenable
en Espagne, le Portugal va devoir être de nouveau aidé. Rien n’est résolu et
les aides prochaines aux pays en difficulté vont être de plus discutées par les
pays pourvoyeurs, Allemagne en tête.
Que peut
faire Mario Draghi ? Engloutir de plus en plus d’obligations pourries ?
Il s’y résoudra sans doute avec le risque de voir celles-ci perdre toute valeur
ce qui revient à effacer les dettes. Qui pourra alors payer la dette de la BCE ?
Nous rassurez-vous. Quand tout cela va-t-il s’écrouler ? Quand les taux d’emprunt
monteront partout par suite de la désaffection des investisseurs ou quand la
Bourse de Wall Street sombrera dans un krach qui rôde.
La France
dans tout ça ? Elle est comme un avion sans moteur où le nombre de
parachutes est inférieur au nombre de passagers. Avant le crash les pilotes
auront sauté et les plus forts auront pris les parachutes disponibles…
rassurez-vous ! Une France sans usines ne peut être sauvée par le « Made
in France » qui oblige à payer plus cher et à rogner sur des dépenses
moins indispensables mais créatrices d’emploi dans les services. Dans un pays
en panne de croissance, le chômage ne peut être bloqué que par une politique d’aide
créant des emplois dans des secteurs non marchands comme les administrations ou
alimentant des effets d’aubaine dans le secteur privé. L’objectif n’est alors atteint
que par une augmentation importante des dépenses publiques.
Aucune
des réformes structurelles indispensables n’est encore mise en place et l’effort
sur l’innovation et la recherche est inférieur à la plupart des autres pays
partenaires. L’arrêt de l’aide à l’apprentissage, qui réussit si bien en Allemagne,
se perd dans des subventions à la formation dont on sait qu’elle se traduit
pour une grande part en formations inutiles ou inadaptées aux besoins et aux
caractéristiques du marché. La réforme des retraites va déclencher des
manifestations sociales obligeant le gouvernement soit à faire une réforme à
minima soit à marcher sur ses grands principes créant une discorde politique
grave dans son propre camp. L’augmentation de l’impôt avec la CSG impactera le
niveau de vie… donc la croissance.
Noël ne sera pas au balcon de la
croissance.
Pâques n’aura plus guère de tisons
Pour réchauffer l’économie
Et les sans-logis !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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