« Ptet
ben qu'oui ptet ben qu'non » comme on dit en Normandie quand on veut faire
baisser le prix de la vache sur le marché aux bestiaux. « J’y vas-t’y, j’y
vas-t’y pas ? », pense le baigneur devant la perspective de rentrer dans l’eau
froide. Pour la blanche Albion c’est « To
be or not to be ? ». Traduction politique française : CSG ou
cotisation sociale ?
La
réforme des Retraites ne se pose qu’en question budgétaire soit 6 à 7 milliards
à trouver, les mesures de justice accompagnatrices ne sont là que pour faire
passer la pilule. Seulement la difficulté c’est que l’UE et le FMI viennent de
demander à la France de faire des économies au lieu d’augmenter les impôts.
Patatras ! Après mûre réflexion socialiste, on avait décidé d’augmenter
les impôts, non pardon, la Cotisation Sociale Généralisée, merveilleux
instrument inventé par Michel Rocard. Elle n’avait rien à voir avec les
retraites mais bof le tout est de faire rentrer de l’argent. C’était la bonne
solution parce que notre Président avait promis de ne pas toucher ni à la
retraite à 62 ans (voire même de la ramener à 60 ans) ni à la durée de cotisation
(ou alors bien au-delà de 2022) et n’envisage pas de toucher aux régimes spéciaux et particuliers.
Un
malheur n’arrivant jamais seul, les sondages d’opinion montrent une allergie
grandissante à l’impôt même si sur ce point nous sommes vice-champion d’Europe…
Un pays primé pour son civisme et l’efficacité de son système de collecte cela
devrait se fêter, une fois n’est pas coutume en économie. La CSG a donc du
plomb dans l’aile. Il reste l’augmentation des cotisations retraite dont on
sait que le patronat ne veut pas entendre parler et que les syndicats salariés
prônent comme la solution miracle… si elle est payée par l’employeur.
Bon on va troquer un peu de prise en
compte de la pénibilité pour arracher un brin de cotisation retraite salariale
et, devant la bonne volonté des salariés, on va pouvoir en ajouter une bonne
couche sur les cotisations patronales. Comme on ne peut pas fâcher tout rouge
les patrons en leur collant tout sur le dos, le compte n’y sera pas. Alors l’imagination
de nos politiques étant dans ce domaine particulièrement fertile, il faut
trouver de nouveaux pigeons à plumer et de nouveaux moutons à tondre.
Pourquoi
choisir des pigeons et des moutons ? Parce qu’ils doivent faire partie de
ceux qui ont des difficultés à manifester dans la rue et dans les médias n’ayant
pas de représentants réellement organisés. Le premier choix c’est les familles
et les retraités. Donc allons-y pour une réduction des prestations familiales, le
rabotage d’une niche fiscale des retraités et un blocage, qu’on peut prolonger
ad libitum, de la revalorisation du montant de la retraite avec l’inflation.
Youpi ! En plus ce n’est pas une augmentation des impôts et taxes !
Certains
esprits chagrins diront que le problème des retraites n’est pas réglé pour
autant, ce à quoi l’on répondra qu’à chaque année suffit sa peine et que dès 2014
la croissance va amener des rentrées supplémentaires. En plus cette réforme
aura amené cette justice qui a tant manqué à la réforme précédente. Le tour
sera joué en « Hollandie » avec un petit peu par ci, un petit peu par
là et un climat social que l’on espère désabusé et courbant l’échine dans une
réforme à minima.
Car
en fait la grande échéance c’est le budget 2014 qui s’avère beaucoup plus
difficile que prévu d’autant que le budget 2013 ne respectera pas le déficit
sur lequel la France s’était engagée. L’hypothèse de croissance de 2013 pas plus
que celle encore prévue pour 2014 ne sera tenue de l’aveu même de Moscovici. La
croissance mondiale faiblit, celle faible des Etats-Unis ne tient que par une
planche à billets qui fournit 6 à 7 dollars pour gagner un dollar de
croissance. Le Mexique, l’un de ces principaux clients, vient d’afficher une
croissance négative. L’Inde voit s’écrouler ses exportations et sa roupie. La
Chine piétine, le Japon régresse et l’Europe n’a qu’une faible croissance ne permettant
pas de réduire le chômage.
La France
est désormais considérée comme le problème de l’euro par son inertie et son
poids relatif. Pour la première fois, un conseiller du Ministre des Finances
allemand et conseiller également d’Angela Merkel, vient de déclarer que l’Allemagne
va peut-être devoir abandonner l’euro pour sauver l’Europe. Ballon d’essai
avant les élections allemandes ou signal d’avertissement au moment où la Grèce
s’apprête à demander une nouvelle aide de 10 milliards ? Probablement un
avertissement pour l’intérieur et l’extérieur du pays !
Politique de gribouille tant à l’extérieur
qu’à l’intérieur,
Manque de courage et de vision à long
terme,
Perte de démocratie et appauvrissement,
Sans réformes structurelles en cours
La France inquiète l’Europe !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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