Pendant
que Manuel Valls plastronne devant les touristes, que Jean-Marc Ayrault se mue
en abbé Pierre dans les centres de solidarité pour la vieillesse, et que François
Hollande fait le commis voyageur de son quinquennat en livrant ex-abrupto 2500
emplois francs à Clichy-sous-Bois puis 2500 supplémentaires à Auch aux frais du
contribuable, l’Europe ne voit pas le bout du tunnel.
Les
prévisions françaises de croissance sont toujours à la baisse, les taxes,
impôts à la hausse, avec un gouvernement qui distille des signes de reprise à
tout mouvement moins négatif des indices économiques. La méthode est connue car
il faut que le mouton se tienne tranquille si l’on veut bien le tondre. Mais l’Europe
des pays en détresse ne va pas mieux.
Le Portugal
est au bord de l’éclatement politique et du ras-le-bol de sa population dans un
plan d’austérité à la limite du supportable. L’Espagne ne va guère mieux et son
chef de gouvernement a maille à partir avec la justice pour arranger le tout. L’Italie
sort difficilement d’une crise politique et l’affaire Berlusconi peut en créer
une autre alors que l’économie ne se redresse pas.
Le
chemin parcouru par les Grecs a été difficile : pour éviter le défaut de
paiement, des renflouements étaient nécessaires et pour en bénéficier, des
réformes drastiques, indispensables. Début juillet, Athènes a obtenu le feu
vert de ses bailleurs de fonds pour une nouvelle aide de 6,8 milliards d’euros
en échange de la poursuite de ses efforts. Une somme qui s’ajoutera aux 210
milliards déjà versés par la troïka depuis 2010.
Mais
les craintes pour ce pays restent d’actualité car les rallonges de liquidités
se succèdent et les mesures d’austérité mettent le peuple dans la rue au sens
propre et figuré. Un économiste américain très connu, James Galbraith, voit, dans la vente infructueuse du monopole gazier grec
à la firme russe Gazprom, un révélateur de l’arrivée à un point de rupture. Il s’agit
en effet d’un monopole donc d’une certitude de rentrées régulières d’argent.
Quand un Etat en arrive à vendre un monopole productif c’est que la situation
est quasi-désespérée.
C’est un peu comme le capitaine qui sent arriver le
naufrage dû à une voie d’eau et met les canots de sauvetage à la mer pour alléger
le navire. C’est ce qui a déclenché brutalement la fermeture de la chaîne
publique de télévision et de radio pour donner des signes de bonne volonté à la
troïka. L’interview de Galbraith publiée aujourd’hui révèle que pour lui la
Grèce va retourner très rapidement à un état de faillite.
« En
Grèce, les gens sont à bout, et compte tenu de ce stress social, le point de rupture
n’est plus très loin. Il déclencherait rapidement des attaques spéculatives qui
s’étendraient rapidement à d’autres pays en situation de stress social, tels
que l’Espagne et le Portugal, sous la forme d’une ruée bancaire. »
Il faut cesser de croire que la Grèce est loin de
chez nous, que les plages et les îles y sont belles et que cela ne peut arriver
chez nous. Voilà ce que dit Galbraith à son retour de voyage là-bas.
« Il y a deux choses qui témoignent de la
situation du pays. L’une, c’est que dans les rues d’Athènes, vous voyez des
personnes âgées fouiller les poubelles à la recherche de nourriture. Vous voyez
des tas et des tas de gens dormir dans les rues, c’est une vision très
déprimante. Vous voyez aussi des kilomètres de vitrines de boutiques vides. Et
vous voyez des boutiques de prêts sur gage, des chaînes de boutiques de prêts
sur gage, et parfois ce sont les seules entreprises viables à occuper des
immeubles de bureaux plutôt laids qui auraient été vides autrement. (…) L’autre
chose que j’ai vue, à l’extérieur des bureaux de l’ERT (la chaîne de télévision
et de radio publique) (…) c’est cette atmosphère de, je ne l’appellerai pas
manifestations, que nous avons ici, nous sommes ici parce que nous voulons
protéger, nous n’allons pas permettre cette fermeture de la chaîne de
télévision et de radio publique, et donc nous sommes ici pour nous interposer
entre le personnel à l’intérieur et les forces de l’ordre à l’extérieur ».
La sortie de l’euro pour la Grèce menace et son sort
sera de nouveau sur la sellette en septembre entre les mains d’une Allemagne en
période électorale et de pays franchement opposés à de nouvelles aides, comme
la Finlande.
Si
la Grèce sort de l’euro, l’union Européenne n’y résistera pas.
Après
le départ de la Slovénie, la Yougoslavie a éclaté.
L’histoire
ne donne aucun exemple contraire !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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