Ce
gouvernement, comme le précédent, affiche un optimisme qui ne s’appuie pas sur
une réalité dans un enfumage permanent des citoyens. On se souvient des grandes
promesses de Christine Lagarde et de François Baroin sur la sortie de crise, la
reprise de la croissance et avec elle la baisse du chômage. Le choc de la crise
a été amorti par un accroissement massif de la dette. Toutefois la croissance
permettant de voir le chômage régresser n’est pas revenue et le pays a continué
à se désindustrialiser.
Depuis plus d’un an une nouvelle équipe est à
l’œuvre, alors que le plus gros de la crise de 2008 est passé. La croissance
tourne à la récession même si le dernier chiffre de croissance nous en fait
provisoirement sortir. Moscovici a dû redonner une fourchette de croissance de
-0,1% à +0.1% pour 2013 dans laquelle sa prévision budgétaire de 0,1% est désormais
le haut de celle-ci. D’ailleurs l’INSEE n’a pas modifié sa prévision de -01% et
l’économiste Jacques Sapir, comme d’autres, prévoit entre -0,5% et 0%.
Le
chômage fin 2013 ne peut diminuer que grâce à des emplois aidés, c’est-à-dire
de faux emplois, car précaires, qui ne
vivent que tant que les mesures d’allègement des charges pour les employeurs
sont maintenues. C’est le pari du Président à coups d’argent public que nous
n’avons pas, donc à coups d’aggravation de la dette. Cette solution pourrait
s’avérer valable si nous pouvions espérer un retour de la croissance et de la
compétitivité. Pour l’instant les entreprises ne savent plus à quelle sauce
elles seront mangées. L’État ne cesse de changer la donne, d’un côté un crédit
d’impôt, usine à gaz, de l’autre des prélèvements qui ne cessent de peser sur
la rentabilité des entreprises avec en perspective la prise en compte de la
pénibilité, autre usine à gaz.
Les
perspectives pour 2014 dans le monde ne cessent de se détériorer et 2014 sera
au mieux une année de faible croissance, loin des 1,5% du PIB qui laisseraient
entrevoir une stabilisation du chômage. L’embellie provisoire du chômage en
juin 2013 n’est que la répercussion de celle de la croissance au début du
deuxième trimestre. Le troisième trimestre ne s’annonce pas bon. Si l’on
considère les catégories A, B et D de demandeurs d’emploi, actuellement sans
emploi ou ne travaillant que moins de 78 heures par mois sans droit au RSA,
comme de véritables chômeurs, par opposition aux catégories C et E, on fait le
constat suivant :
D’une
part la proportion des chômeurs des catégories B et D par rapport à l’ensemble
A-B-D a augmenté de 14% en 1996 à 27,5% en 2013 et d’autre part nous avons augmenté
ce nombre de chômeurs de 420.000 entre mai 2012 et juin 2013 pour atteindre
4.191.100 en juillet 2013 au lieu de 3.285.700 pour la seule catégorie A. (Chiffres de la DARES)
On
constate aussi que la proportion dans les catégories C et E correspondant à des
emplois aidés, par rapport au conglomérat A-B-D ne cesse d’augmenter. Ceci
traduit la difficulté des demandeurs d’emploi de ces catégories à revenir vers
un emploi normal, donc non aidé. La situation du chômage ne s’améliore pas et
sa stabilisation éventuelle en fin d’année n’est qu’une aide sociale que doit
supporter la nation toute entière, génération actuelle ou future.
La
troisième illusion c’est le pouvoir d’achat que le gouvernement dit ne pas vouloir entamer plus
mais dont le contribuable sait bien que les augmentations d’impôts, de
l’électricité, des transports entre autres le grèvent un peu plus chaque jour.
En 2014, le pouvoir d’achat va être touché par l’augmentation des impôts pour 9
millions de contribuables et par celle de la TVA pour tout le monde. A cela il
faut ajouter l’augmentation de la cotisation retraite et pour les retraités le
report d’avril à octobre de la réévaluation des pensions soit 0,5% à 0,6% de
perte ou 120 à 144 euros sur l’année pour une pension de 2000€ par mois.
Il faut
prendre conscience qu’une croissance de 1,5% au plus est désormais le meilleur
but à atteindre si nous avons une compétitivité qui nous permet d’équilibrer
les importations et les exportations. Une croissance supérieure ne peut
désormais s’obtenir que par un appauvrissement d’un ou d’autres pays, comme le
fait l’Allemagne ou par le déversement d’argent par la planche à billets. Ceci
ne dure d’ailleurs qu’un temps car un pays appauvri tarit ses achats et la
planche à billets conduit à des déséquilibres monétaires mondiaux et des krachs
par éclatement des bulles financières. Cette croissance, la vraie, la durable,
est celle que procurent la recherche, l’innovation et l’automatisation qui
agissent sur les produits eux-mêmes et leurs coûts de fabrication.
La recette pour que ces trois illusions
deviennent réalité, c’est en gros que la somme des dépenses publiques et des
prestations sociales (santé, famille, retraite), soit au plus égale aux
recettes publiques (impôts, taxes, cotisations) tout en préservant pour
les entreprises un niveau de bénéfice
qui incite à entreprendre et à investir. L’Etat se doit de réduire ses dépenses
de fonctionnement, en conservant un rapport qualité-prix compatible avec le service
public, et de privilégier les dépenses d’investissement dans les
infrastructures.
Je
vous fais grâce de la quatrième illusion, la démocratie, car notre Président en
fait son affaire à l’intérieur, avec le refus du référendum pour le Mariage
pour Tous, et à l’extérieur en nous faisant entrer dans l’OTAN, en bradant les
fonctions régaliennes de l’Etat et en entraînant la France dans une opération
punitive dans une zone explosive.
Engluée dans l’euro et dans des
batailles idéologiques,
S’affirmant grande puissance dans les
conflits,
Mais jouant petit-bras sur son
territoire,
La France se meurt lentement
Mais sûrement !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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