Avant de reprendre
une analyse des mesures de politique économique intérieure à mettre en œuvre,
il faut porter un jugement sur la dernière mesure gouvernementale. On peut s’insurger
comme Jacques Myard : « Il y avait un seul domaine auquel il ne
fallait pas toucher, c'était celui des allocations familiales ! Et bien les
Socialistes l'ont fait en baissant fortement le quotient familial pour les
enfants à charge. » On
peut aussi, dans une période d’austérité, estimer que le coût des
allocations familiales à hauteur de 70 milliards est trop lourd, que la France est
le pays qui investit le plus dans la politique familiale et qu’il faut
consentir une réduction de l’effort dans ce sens. Notre pays a en effet le
meilleur taux de natalité des pays européens.
On peut s’en tenir à
ce dernier raisonnement purement économique, sourd et aveugle sur toute autre
considération. Mais on peut objecter que
le principe de l'Universalité est détruit et qu’initialement, tous
citoyens, toutes familles sans distinction de revenus pouvaient prétendre à la
couverture sociale. Il s’agit d’un principe d’équité et non d’égalité correspondant
à une incitation à la procréation et l’éducation d’enfants qui représentent l’avenir
de la nation. Le fait de procéder à une discrimination selon le niveau de
revenus détruit de fait ce principe d’équité.
C’est donc un
changement fondamental dans la constance de la politique menée depuis les
lendemains de la deuxième guerre mondiale. Qu’est-ce qui peut justifier un tel
changement ? Si c’est que nous voulons diminuer l’effort sur la politique
familiale, on pourrait le comprendre. En effet la natalité en France est
globalement bonne mais elle est surtout beaucoup plus élevée dans une
population immigrée ou post-immigrée dont les enfants trouvent moins de travail
que les autres dans une période, de plus, d’augmentation du chômage.
D’une part on
constate que les pays européens qui offrent les aides les plus élevées sont
aussi ceux qui en moyenne ont le meilleur taux de natalité. Il y a donc bien
une liaison de cause à effet. Alors dans ce cas il est dangereux de diminuer l’incitation
pour les ménages aisés qui offrent les meilleures perspectives d’avenir à leurs
enfants. Avant la guerre on en était arrivé à la politique de l’enfant unique
dans les ménages aisés pour préserver un héritage conséquent et non morcelé.
Les ménages aisés ne sont pas ceux qui sont spontanément les plus incités à
créer une famille nombreuse hors celles de catholiques pratiquants.
Ce n’est pas la
raison évoquée par cette mesure de rabotage mais on peut se dire que l’effet à
en attendre ne va pas dans le bon sens. S’il s’agit d’assurer la pérennité des
allocations familiales dans la justice sociale, deux remarques s’imposent. La
branche allocations familiales de la Sécu n’est pas en déficit mais supporte
des charges qui devraient être reportées sur les branches vieillesse et santé
et le déficit en cours est exceptionnel. Il s’agit donc d’une raison économique
qui cible la famille et non l’ensemble des citoyens pour réduire l’ampleur du
nombre de protestataires.
Ceci est d’autant
plus évident que c’est un moyen de ne pas avouer qu’il s’agit d’une
augmentation de la pression fiscale globale. Si pour le même objectif on avait
choisi de relever l’impôt sur les revenus, cela aurait d’une part élargi le
nombre de mécontents et mis aux yeux de tous que la promesse de non
augmentation des impôts n’était pas tenue. Il s’agit donc d’une mesure
hypocrite enveloppée dans une promesse de création de crèches pour un moindre
coût évidemment, domaine où la France est bien plus gréée que sa voisine l’Allemagne.
Le gouvernement qui
doit s’attaquer aux allocations retraite n’est évidemment pas prêt à remettre
sur cette branche ce qui devrait l’être en provenance des allocations
familiales. Economie sur les plus faciles à ponctionner, et embrouille sur la
méthode et l’objectif, sont des raisons de plus de se détacher de nos
gouvernants pour un peuple berné en permanence. Au passage après les riches on
vient de définir une nouvelle classe, les ménages aisés. Plus l’austérité va se
mettre en place plus le seuil de l’aisance aura tendance à descendre vers le
bas. C’est ce qui attend les français.
On peut comprendre
que cette politique de « réduction des subventions », utilisée conjointement
aux taxes et impôts soit mal reçue. Elle cible en effet la politique familiale
à un moment où l’Union Européenne veut imposer les aides familiales aux enfants
immigrés même nés à l’étranger et au moment où les Comores demandent la
reconnaissance des mariages polygames. La vraie politique familiale de la France
serait-elle le mariage gay avec adoption d’enfants puis à venir la fécondation
par choix dans des banques de sperme ou de ventres de femmes rémunérées ?
Le
gouvernement socialiste ne fait que rendre plus systématique la réduction du
déficit par le rognage des aides, les taxes et les impôts pour la plus grande
partie de celle-ci et des économies maigrichonnes sur des postes budgétaires
soulevant le minimum de protestataires. En toute honnêteté, croyez-vous qu’il s’agit
d’une politique courageuse de la France ?
Hypocrisie, inefficacité, objectifs
aveuglément budgétaires,
Asservissement à l’Union Européenne
Le lot d’une France qui tombe !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon