Les vieux réflexes
républicains nous poussent à affubler notre voisin d’une pancarte gauche ou
droite alors que la naissance de la république s’est faite dans le tripartisme
avec deux partis issus de la France royale, la noblesse et le clergé auquel s’est
opposé un Tiers-Etat qui se disait le représentant de la « France d’en bas »,
vocable de la « Raffarinade ».
On
reparle tout-à-coup de tripartisme au vu des dernières élections. Ne fait-on
pas un retour salutaire sur les origines de la République qui voulait une
démocratie où le peuple choisissait son avenir en opposition constante aux
tentations permanentes de prise de pouvoir des puissants par l’argent ou leur
poids sur la société ? Je crois en effet que nous vivons les prémisses d’une
nouvelle révolution qui tire les leçons des déviationnismes de la démocratie
parlementaire, de l’autoritarisme, pour ne pas dire totalitarisme, d’une
oligarchie autiste et aux mains des puissances de l’argent.
Regardons
les évènements récents sous le regard de cette impression. Le « Mariage
pour tous » a déclenché un clivage profond dans la société pour un
résultat médiocre. Les mariages gay ne courent pas les rues et l’adoption est
loin d’être l’objectif de la majorité des homosexuels. Des centaines de
milliers de personnes se sont mobilisées non pas tant pour les conséquences sur
une grande partie des citoyens, comme ce fut le cas pour l’avortement, mais
pour une question de principe, de choix des valeurs fondatrices de notre
société.
Les
clivages politiques n’avaient plus de sens même si la mobilisation de sympathisants
de droite était plus forte mais l’autre moitié des citoyens plutôt de gauche a
voulu défendre une liberté de comportement, ce qui est une valeur plutôt de droite.
Liberté, Egalité, laxisme, régression d’une civilisation, autant de questions
qui sont présentes dans les esprits en dehors de tout clivage politique. Il en
reste une volonté encore contenue d’expression du peuple !
Qu’en
est-il de l’Europe ? La gauche a été la formation politique qui a signé le
traité de Maastricht avec une Droite traîne-savates dans un pays divisé au-delà
des partis politiques. Que voit-on aujourd’hui ? Une Droite, divisée en
son sein, mais qui s’accroche à l’euro et voit son salut dans une gouvernance
économique européenne. Une Gauche, désormais au pouvoir, qui renâcle et veut
retrouver des libertés de manœuvre plus grandes tout en réclamant l’union bancaire,
les taxes sur transactions financières ! Qui retrouve encore ses petits dans ces positions
où chacun a oublié ses convictions pour suivre les Etats-Unis, l’Allemagne et
les grandes puissances bancaires, financières et économiques ?
Qu’en-est-il
des retraites, sujet on ne peut plus sensible pour l’ensemble des citoyens ?
Chaque grand parti déborde d’imagination pour désigner les victimes, le montant
ou la durée de cotisation, la retraite par répartition, les régimes spéciaux,
etc. Que ressent le peuple ? Que de toutes façons il lui faudra payer car
tout cela se retrouve indirectement dans la note globale tôt ou tard, pour
cette génération ou la suivante. Mais il constate aussi, qu’avec grande emphase
et contentement, le gouvernement se fait fort de diminuer les dépenses de 1,5
milliard, une pincée devant le déficit des retraites de 90 milliards qui s’accumule.
Qu’il choisisse Gauche ou Droite la potion est toujours aussi amère !
Qu’en
est-il du budget public ? La Droite accuse le gouvernement de ne pas tenir
ses engagements de déficit et de cacher la vérité. La Gauche réplique qu’ils
seront tenus malgré la situation catastrophique laissée par la Droite. Le
peuple comprend qu’ils ont tort tous les deux car la France ne brille pas dans
l’Europe et désormais se fait tancer par celle-ci mais le chômage ne date pas
de 2012. Le peuple constate… qu’il ne sait plus pour qui voter, que les grandes
promesses de Gauche et de Droite n’engagent que ceux qui les écoutent.
Alors
que fait-il quand on lui donne la parole ? Il dit que Gauche ou Droite, il
s’en fout. Ce qu’il veut c’est qu’on l’écoute à Gauche comme à Droite. L’ouvrier
vote pour son pain quotidien pas pour des promesses sans lendemain mais pour
changer cette caste au pouvoir qui ressasse les mêmes dogmes. C’est le
Tiers-Etat qui ressurgit, celui du peuple qui veut se faire entendre et s’il
faut voter pour le FN pour cela, il le fera parce que le discours est différent
et que le diable c’est ceux qui accaparent le pouvoir depuis trente ans !
Le
peuple est devenu plus lucide, plus sûr de lui devant l’incapacité des
dirigeants. Il lui reste à ne pas se jeter dans la gueule du loup, à changer un
autoritarisme dévoyant la démocratie pour un totalitarisme cachant son jeu. Une
révolution pacifique est en marche, le monde politique doit l’entendre et
redonner de l’espoir aux français en changeant de cap, pour les valeurs ancestrales
de notre civilisation et la liberté d’entreprendre, de publier, de critiquer,
de manifester, de garder son identité et la maîtrise de son destin dans un
monde en pleine évolution. Le temps presse, le peuple s’impatiente et le
pacifisme n’a qu’un temps.
La politique par le peuple de notre pays
est à réinventer
Il ne manque plus qu’un chef qui sorte
de l’ombre
Pour mettre dehors les paltoquets au
pouvoir !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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