La réforme des
retraites est le dossier le plus important de l’année… je croyais que c’était
le chômage ! Oui politiquement, ce dossier sent le soufre pour la rentrée
en attendant l’inversion de la courbe du chômage. Inversion ou inflexion de l’augmentation ?
Le Président s’est laissé une petite marge de manœuvre…
Pourquoi
ce dossier « retraites » est-il si important ? Parce que ce
budget est en déficit, déficit qui s’aggrave pour les années à venir si tout
reste en l’état. Oui et non car le déficit existe depuis longtemps et que
finalement c’est l’Etat qui paye ou qui paiera. N’oublions pas que l’Etat c’est
nous et que l’Etat intervient par un organisme sous son contrôle, la CADES
(Caisse d’amortissement de la dette sociale). Celle-ci gère la dette, qui s’accumule,
en empruntant, dette qui ne figure pas au budget public de l’Etat. Pour 2012 la
CADES a emprunté 30 milliards d’euros en contrepartie d’obligations d’Etat.
Ce
sont les syndicats patronaux et de salariés qui gèrent ce budget retraites en
déficit, déficit épongé annuellement par le CADES. En somme l’Etat refile aux
générations futures une dette qui enfle. Combler le déficit est une chose,
rembourser la dette en est une autre. C’est
le premier enfumage de l’Etat qui ne parle que de réduire le déficit, et pour
cause, car la fébrilité du gouvernement sur ce sujet n’est pas feinte,
Bruxelles a mis la France au pied du mur. C’est la vraie raison de l’ouverture en
urgence d’un dossier complexe et sans cesse remis en cause.
Le
deuxième enfumage c’est le refrain du règlement de ce problème sur le long
terme. Le long terme ne dépassera pas la fin de cette législature pour la
simple et bonne raison que les solutions sont basées sur des données
hypothétiques qui ne dépendent que peu de la volonté gouvernementale. Les hypothèses
sont au nombre de quatre, trois hypothèses démographiques (Fécondité, espérance
de vie, solde migratoire) et une hypothèse économique, la croissance.
Toutes
les prévisions budgétaires à plus d’un an sont toujours « réajustées »
et même en cours d’année comme en 2012. Or les valeurs retenues, comme celles
sur la croissance entre 1% et 2,5% sont considérées aujourd’hui par la plupart
comme trop optimistes. Croissance et chômage sont très liés et influent sur les
cotisations retraite. Les mesures prochaines sur la politique de natalité doivent
influer celle-ci, si ce n’était pas le cas on se demanderait pourquoi y
investir de l’argent public. Tout ceci rend les prévisions très aléatoires.
Le
troisième enfumage est l’utilisation des données de calcul prises dans le sens
favorable à une maximisation des effets des actions prévues ou possibles. Les
mesures n’auront probablement pas les effets escomptés mais on pourra alors
dire que la fertilité a décru ou que la croissance ne se décrète pas ou qu’elle
subit la décroissance de l’économie
mondiale, etc. Ce qui est dramatique pour notre pays, ce n’est pas tant que le
futur ne soit pas à l’image de la prévision que l’on en fait mais qu’on la
manipule au gré de la politique et que l’on fasse croire au peuple que l’on
maîtrise une situation dont les données futures n’ont rien de sûr.
Mensonge
sur les raisons de l’urgence de la réforme, absence d’ information sur la
valeur de la dette, prises en compte optimiste des données de base pour
minimiser l’effort à fournir, affirmation gratuite de la maîtrise des retraites
sur le long terme, sont des recettes gouvernementales qui traversent les
équipes dirigeantes et minent la confiance des français dans leurs élus.
La
retraite par répartition est, économiquement, une chaîne de Ponzi qui se
définit comme un système dans lequel d’anciens investisseurs ne sont pas
rémunérés avec le rendement de leur placement, mais avec les dépôts de nouveaux
investisseurs (communément la cavalerie). C’est la mécanique du système des
retraites, dans lequel les pensionnés ne touchent pas le fruit de leurs
cotisations passées, mais récoltent les cotisations actuelles des actifs. Une
chaîne de Ponzi est une fraude dont la comptabilité est truquée, sauf que dans
le cas de la retraite, on est dans le domaine du droit et non de l’économie, ce
n’est donc pas punissable. Le jeune qui cotise le fait donc à l’aveugle puisque
les fonds versés seront immédiatement transférés sur les retraités et ne
garantissent en aucune façon son avenir si ce n’est la garantie de l’Etat.
Celle-ci devient illusoire si l’Etat décide de lui reprendre une partie de ce
qu’il lui a garanti, en baissant les retraites, il s’agit alors d’une
escroquerie pure et simple.
La
réforme de la retraite est un sujet difficile et l’étude d’une retraite par
points devrait être à l’ordre du jour et cela sans précipitation, car elle doit
être équitable et sa mise en place demande une transition bien pensée et une
information préparatoire. Comme tout déficit finit par rentrer tôt ou tard dans
le budget public de l’Etat, mais l’équilibre est global et ne nécessite pas que
tous les budgets sociaux soient équilibrés. La solidarité nationale doit jouer
sur la TVA et (ou) sur l’impôt sur le revenu dans le cas le plus défavorable, c’est-à-dire
lorsqu’il devient impossible de faire des économies sur le gaspillage, les circonvolutions
administratives inutiles et la complexité de ses strates, les dépenses de fonctionnement
sans rapport avec leur intérêt ou leur efficacité, etc.
L’administration
a agi sur l’humain et sa capacité à produire plus dans un temps donné, avant d’avoir
fait le peignage des autres dépenses directes ou engendrées par la gabegie et
la complexité de ses rouages. Il en résulte une augmentation du stress et de l’absentéisme
qui finalement nuit au rendement et à la qualité du service rendu. C’est là,
dans le jardin de La Fontaine, que l’on trouverait les milliards nécessaires
mais la terre est dure à soulever et les pelles font trop de bruit, il est plus
commode de rançonner la vieille qui ne veut pas encore mourir ou de lester un
peu plus de plomb le petit jeune qui ploie sur la charge du vieux qu’il a pris
sur ses épaules.
L’oligarchie pensante est partisante du
moindre effort
La sueur est une nuisance très nauséabonde
La protection peureuse de son électorat
Reste le but… du bien commun !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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