J’ai
développé dans les deux premières chroniques les contraintes extérieures dont
il faut s’abstraire nécessairement pour espérer créer les conditions d’un
redressement de notre pays. Bien évidemment ces contraintes sont voulues par l’oligarchie
financière qui conditionne la politique des Etats à son profit. Cette
oligarchie déploie beaucoup d’argent pour utiliser toutes les méthodes de
persuasion sur le bien-fondé des options qui sont les leurs. Elle dit ou fait
dire à ce sujet : « Le malheur
est à nos portes si nous quittons l’euro ; l’immigration augmente la
démographie, source de main-d’œuvre, de consommation intérieure et de vitalité. »
Elle
ne fournit d’ailleurs aucun argument pour justifier notre maintien dans l’eurozone,
c’est une vérité considérée comme acquise alors que toutes les comparaisons,
que nous pouvons faire, montrent le contraire. L’Europe est en perte de vitesse
dans l’économie mondiale, les inégalités entre les pays s’accroissent comme
celles entre les revenus de leurs citoyens, le chômage augmente et la dette
aussi, les pays hors eurozone se portent en moyenne mieux que les autres sur la
croissance, le chômage, le déficit budgétaire et la dette publique !
Les Banquiers sont à
l’œuvre par leurs agents, anciens banquiers, aux points névralgiques. Ainsi la
BCE et le FMI se sont rendus indispensables aux Etats qui renflouent les
banques en difficulté avec l’argent public en persuadant que la faillite d’une
banque provoque un effet domino, dit systémique, et que toute l’économie
mondiale s’effondre. Ces affirmations sans preuve, et même contestées par des
prix Nobel d’économie, conditionnent l’opinion publique qui se fait alors
spolier sans rien dire. Les Etats sont jugulés car leur refus de sauvetage du
système bancaire les met sous la menace d’augmentation des taux d’emprunt et de
fuite des capitaux. Cette fuite a été acquise par l’adoption de la libre-circulation
des capitaux. Le piège a été savamment construit.
Les
méthodes de persuasion de l’opinion publique se sont largement perfectionnées
avec les progrès des sciences sociales et comportementales individuelles et
collectives. Cela va de l’application au marketing jusqu’au captage de la
démocratie. C’est pourquoi le contre-courant qui cherche à démontrer que la
sortie de l’eurozone est nécessaire se heurte à un courant d’idées bien
ancrées, relayées par la majorité des médias et martelées par les plus puissants
partis politiques. L’opinion est travaillée de longue date et maintenue en
permanence dans un engourdissement de son sens critique et de son sens
démocratique. Le choix de slogans, d’images fortes, d’affirmations les yeux
dans les yeux, ont plus d’impact qu’un appel au raisonnement. La pensée unique
règne sans partage et sans démonstration objective.
Sur
ce dernier point on note une évolution nette en France de l’autisme sur les
réactions populaires sous couvert de démocratie parlementaire en oubliant que
les élus ne doivent être que des transmetteurs des volontés de ceux qui les ont
élus et qu’ils n’ont pas reçu mandat pour faire ce qu’ils veulent une fois élus.
Si l’on
revient sur le deuxième point qui concerne l’immigration, on peut se rendre
compte que l’évolution positive, dont on voit nettement les inconvénients en
matière sécuritaire et culturelle, ne devrait pas conduire à la politique
actuelle. Les arguments de pays d’accueil, de solidarité mondiale, servent en
réalité l’oligarchie financière et économique qui y voit une source de main-d’œuvre
et de concurrence favorable à la baisse des salaires sur le marché de l’emploi.
C’est ce pourquoi l’immigration continue, avec son corollaire sur la fécondité
de cette population, et que l’on se félicite de l’augmentation de la population
même si celle-ci alimente surtout la pauvreté.
Avant
d’aborder les conditions de politique intérieures qui sont à mener concomitamment
aux actions extérieures, il convient de revenir sur les propos du Chef de l’Etat
qui prône la confiance du peuple en l’avenir pour aider la compétitivité à
repartir. Je vous ai longuement fait part de l’augmentation de la pauvreté dans
l’Europe du sud, augmentation à laquelle la France n’échappe pas. Cela se
traduit entre autres par une augmentation des inégalités. La prise de contrôle
de plus en plus prégnante de l’oligarchie financière ne peut que les aggraver.
Si
la compétitivité est dans les mains des entreprises, compte-tenu du cadre
économique et monétaire extérieur ainsi que de la législation nationale, la
productivité est entre les mains des travailleurs. Ces derniers peuvent
supporter un certain niveau d’inégalité des rétributions du travail mais
au-delà d’un certain seuil le sentiment d’injustice se répercutera sur la
productivité. Il ne peut y avoir de confiance si la répartition des profits n’est
pas ressentie comme acceptable et dans ce domaine les paroles gouvernementales
ne suffisent pas. Sans actes réellement efficaces, elles agacent.
L’aspect
législatif et économique du redressement de notre pays demande que le climat de
confiance soit bâti sur des affirmations claires, succinctes et respectées par
l’Etat, garantissant une justice sociale. L’équilibre entre l’Etat, le système bancaire
et la société civile impose que les banques ne se substituent pas à cette
dernière et que l’Etat garde sa souveraineté. Rien de durable et de sain ne
peut être mis en place si l’oligarchie financière continue à se faire une rente
sur le dos de l’économie française et finalement de nous tous. Cela devait être
dit avant d’aborder les mesures internes, législatives, administratives,
sociales et économiques à mettre en œuvre.
Oui la France peut s’en sortir mais…
L’Etat ne renfloue pas les banques, il s’y
appuie.
L’égalité est impossible mais l’injustice
est insupportable.
La démocratie doit rester au peuple pour
le peuple.
Sans la confiance tout effort est vain !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire