mercredi 19 juin 2013

L’écologie inintelligente

J’ai eu l’occasion de stigmatiser le protectionnisme que l’Europe veut appliquer sur les panneaux solaires vis-à-vis de la Chine en notant que le protectionnisme est contraire aux traités européens d’une part et que dans ce cas précis, ce protectionnisme est improductif et inadéquat. Je répète aussi que le subventionnement de l’énergie solaire est une erreur économique. On subventionne la recherche, l’innovation, le prototype mais on ne subventionne pas une production industrielle avec l’argent des contribuables.
 
Le faire c’est reconnaître que cette industrie n’est pas rentable. Il n’y a aucune raison de faire passer l’argent du contribuable dans des sociétés privées, à fortiori quand elles sont étrangères. Par ailleurs cela déséquilibre la concurrence entre les différents types d’énergie. Continuons les recherches sur le solaire jusqu’à ce que le rendement énergétique le rende rentable et arrêtons les subventions et le protectionnisme. Cette réflexion de bon sens vient d’être avalisée d’une façon lumineuse par la dépêche AFP de ce jour.


«  La France rattrapée par les prix négatifs de l'électricité :

AFP le 19/06/2013 à 14:33

Des lignes à haute-tension (AFP/Archives / Jean-Christophe Verhaegen)

La France est à son tour rattrapée par les prix négatifs de l'électricité sur les marchés de gros, ce qui sape la rentabilité des centrales à gaz et donc la sécurité d'approvisionnement, a averti mercredi le cabinet Sia Partners.


Le week-end dernier, 14 heures de prix négatifs ont été constatés dans l'Hexagone sur la Bourse de l'électricité Epex-Spot, soit plus que les 10 heures enregistrées sur l'ensemble de 2012, et un record à -200 euros le mégawattheure a même été observé dimanche, observe Sia.

Ce phénomène, déjà observé chez des grands producteurs éoliens ou solaires comme l'Espagne, l'Allemagne et le Danemark, est imputé à l'essor des énergies renouvelables.


L'électricité solaire ou éolienne bénéficie d'une "priorité d'injection", c'est-à-dire qu'elle est écoulée en priorité sur les réseaux électriques, devant les autres moyens de production (barrages hydrauliques, centrales nucléaires, centrales thermiques à fioul, gaz ou charbon).


Elle est de plus subventionnée, et produite à coûts fixes, ce qui incite les exploitants à surproduire. Du coup, les prix de gros de l'électricité en Europe sont tirés à la baisse durant les pics de production éolienne ou solaire, jusqu'à, ponctuellement, devenir négatifs.


Pour Sia Partners, ce phénomène "met à mal le difficile équilibre des marchés européens de l'électricité", et notamment la rentabilité des centrales à gaz, comme l'illustre la multiplication des fermetures ou mises sous cocon d'installations en Europe (dont 3 centrales à gaz françaises de GDF Suez), victimes d'un "carnage" économique.


En effet, en période de prix négatifs, leurs propriétaires doivent payer pour écouler leurs électrons, ou stopper leurs installations, qui tournent donc de moins en moins.


Or, "quand il n'y a pas de vent et pas de soleil, il faudra bien produire avec des centrales d'appoint, et si tout le monde les ferme, on risque de se retrouver face à un problème insoluble", prévient Cédric Jeancolas, de Sia Partners.


En effet, l'éolien et le solaire, qui fonctionnent par intermittence, nécessitent par définition des moyens de production d'appoint, hydrauliques ou thermiques (la production des centrales nucléaires étant difficilement modulable) pour prendre le relais quand ils ne sont pas disponibles.


En outre, cela ne profite pas vraiment aux consommateurs, selon lui. Car d'un côté, ils financent les subventions aux renouvelables, et de l'autre, lorsque des producteurs d'électricité doivent payer pour écouler leur production, cela finit par se répercuter sur les factures. »


La France n’est pas seule fautive dans ces décisions antiéconomiques mais elles sont, en ce qui nous concerne, plus idiotes que pour d’autres pays. Nous avons l’énergie hydraulique et le nucléaire pour assurer notre indépendance énergétique, éviter les émissions de CO2 et produire une électricité très compétitive. Les centrales au gaz permettent de répondre aux pics de consommation. Les énergies renouvelables sont sensibles aux variations du soleil ou du vent et ne coïncident pas à tout instant avec les pics de consommation. Ceci entraîne une augmentation de l’apport des centrales à gaz polluantes.


Le contribuable français est doublement sollicité financièrement par ses impôts pour les subventions au solaire et par sa facture d’électricité qui est majorée. On subventionne le solaire et on surcharge la sécurité des centrales existantes. On crée artificiellement un déséquilibre très préjudiciable à une saine gestion de la production d’énergie électrique. Le constat européen publié aujourd’hui ne peut étonner, il était prévisible mais la politique et les lobbies ont leurs objectifs qui ignorent souvent le « Bien commun ».


L‘écologie oui, le solaire oui, la sécurité oui, mais, de grâce, avec intelligence,


Pas pour un vote de plus, pas pour l’argent privé,


Pour le Bien commun !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon

1 commentaire:

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