Le scrutin a accouché
d’un vainqueur prévisible dans une circonscription historiquement à gauche. Les
médias en ont fait un enjeu national alors que la majorité à l’Assemblée n’était
pas menacée. Tout cela a démarré sur une affaire peu glorieuse où une fois de
plus la confiance dans les politiques qui nous représentent a été bafouée. C’était
le premier bof d’un peuple qui en a assez d’ouvrir son poste pour écouter les
tribulations des uns et des autres devant la justice. Ce sont les premiers bof
d’un peuple qui en a assez de voir aux commandes du pays des gens condamnés,
comme Juppé, Longuet, Ayrault, etc. à Marseille et à Hénin-Beaumont, qui se
permettent de continuer une vie publique en toute sérénité. C’est le premier
bof d’un peuple qui ne peut comprendre que des ministres, des parlementaires,
puissent avoir une double nationalité.
Ce
scrutin a dévoilé le dessous des cartes de deux partis qui se partagent le
pouvoir, s’allient pour conserver leur pré-carré et qui font semblant de se
combattre afin de gagner leur tour de pouvoir pour finalement appliquer
grosso-modo la même politique. Quelle différence entre Valls et Sarkozy, la
même ambition, la même façon de régler la sécurité en ménageant l’immigration ?
Quelle différence entre Hollande et son prédécesseur ? Même vision de l’Europe,
de l’euro, même soumission aux Etats-Unis, aux banques et aux grands lobbies,
mêmes objectifs avec un poil de justice pour l’un et de rigueur budgétaire pour
l’autre.
L’UMPS
existe toujours et même mieux que jamais car la menace se précise sur son
hégémonie. Nul changement dans l’attitude de ces deux partis, nulle
introspection autre que de se demander ce qu’il faut raconter pour se faire
réélire. Il ne faut rien attendre de deux partis enfermés dans leurs dogmes
communs qui nous ont amenés à la France d’aujourd’hui en récession et dans une
Europe à la traîne des autres continents. C’était les bof désabusés de nombreux
votants pour le candidat UMP, de tous ceux qui se sont abstenus ou qui ont eu
le courage de mettre un bof réprobateur dans un bulletin blanc.
Une
triste victoire et un candidat battu qui fanfaronne alors qu’il surfe sur la
médiocrité des autres et non sur la blancheur d’un parti sans tâche ou d’une
vision cohérente depuis sa création. C’était les milliers de bof de ceux qui
pensent qu’au point où on en est on peut bien pactiser avec le diable. Il n’a
pas encore fait preuve de sa nuisance et ses idées sur l’Europe et la montée d’un
envahissement de peuplement ont au moins le mérite d’être différentes. Celui
qui s’en est fait le chantre n’est pas actuellement sur l’échiquier politique,
c’est un hommage qui lui est rendu même si bien peu de ces votants en ont
conscience. Merci Philippe.
Socialiste
battu sur une terre de gauche par l’incurie de l’un des siens, UMP élu de
justesse malgré l’apport du pacte républicain, jeune candidat FN battu sur une
terre de désespérance de la gauche au pouvoir, diabolisation sans relâche d’un
parti protestataire qui compromet un sain débat démocratique, ne peuvent qu’alimenter
une morosité d’après élection. Chacun sent que lorsque l’on doit essayer de
bouger les choses en allant vers un parti extrême, le pays est en danger de
graves scissions, d’exaspération poussant à des manifestations de rue comme
celle anti-fachos de dimanche. Les casseurs, les armes s’y manifestent, la
démocratie risque de s’ensanglanter.
C’est
bien des milliers de bof que l’on peut ressentir sur la situation de la France qui
est incapable de se réformer, d’ouvrir des perspectives nouvelles et qui a
perdu confiance en ceux qui devraient lui ouvrir les voies de l’avenir. Le
dernier sondage sur la confiance faite à ceux qui peuvent nous sortir de la
crise actuelle donne 80% aux entreprises, 40% aux scientifiques et 10% aux
politiques ! C’est la vraie lueur d’espoir, le peuple est lucide mais l’autisme
des gouvernants les conduit à des dénis de démocratie générateurs des
mouvements de rue qui peuvent aboutir à un printemps français. Les oubliés, les
méprisés de toutes tendances s’y retrouveront pour rejeter trente ans d’obscurantisme et
se trouver un nouveau leader. Philippe De Villiers, ils t’attendent !
« Il n’est pas de pires sourds que
ceux qui ne veulent pas entendre »
« La voix du peuple est à notre réputation
ce
que le vent est à la flamme. »
Alexander Pope. 1739
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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