La
flambée de mesures d’économies, que met à l’étude le gouvernement, est axée sur
le rognage des aides sociales, le renchérissement des charges sociales pour les
entreprises, la durée de cotisation pour la retraite et l’élargissement de l’assiette
de l’impôt comme pour la CSG et le blocage des tranches de l’impôt sur le
revenu. A part la coupe sur le budget militaire, qui ne mécontente que ceux-ci,
il est peu question de réformes structurelles touchant aux dépenses de l’Etat.
En
ce qui concerne les dépenses militaires j’ai, de source sûre, des informations
sur un tableau inquiétant de l’état de la logistique de l’armée et d’une
dégradation de l’investissement dans la recherche. S’il faut faire des
économies, il ne faut pas, par ailleurs, aller sur des théâtres d’opération
sans une coopération efficace de l’Union Européenne et en dépendance des Etats-Unis.
Nous avons une présence très importante sur tous les continents qui ne peut
être garantie par des forces militaires autres que les nôtres. La France ne
peut se permettre de ne compter que sur les autres.
Pour
pouvoir disposer des finances nécessaires pour donner aux entreprises un coup
de pouce dans le domaine des infrastructures et de la recherche, domaines où l’Etat
doit être présent, il faut les dégager sur les dépenses publiques. Toute
augmentation de la pression fiscale agit soit sur la compétitivité des
entreprises soit sur le pouvoir d’achat ou les deux. De plus elle est déjà très
lourde comparativement aux autres pays. Depuis vingt ans le budget de l’Etat
plafonne autour de 20% du PIB mais c’est au prix de la baisse des crédits
militaires, de l’appauvrissement de certaines prestations et de transfert de
nombreuses charges aux collectivités locales dont les dépenses augmentent.
Le
poids excessif de la machine étatique a produit une complication excessive des
procédures. Les Codes Dalloz, qui contiennent tous les textes pour la
jurisprudence administrative, contiennent 58 millions de signes dans une
trentaine de volumes. Des milliers de pages y sont ajoutées chaque année. L’empilement
de textes laisse des vides ou des contradictions juridiques qui font la part
belle à l’évasion et la fraude fiscale, au travail au noir et aux gaspillages.
On
crée chaque année plus de 10 000 lois et plus de 120 000 décrets
auxquels s’ajoutent des milliers de textes et traités communautaires.
Montesquieu disait : « Les lois inutiles affaiblissent les
nécessaires ». Il est temps de mettre au premier plan la réduction des
dépenses de fonctionnement de l’Etat et d’engager des réformes en redéfinissant
les finalités des dépenses publiques, en simplifiant et en allégeant les
procédures. Ce travail d’audit est primordial et doit accompagner une réduction
du nombre de fonctionnaires en profitant des départs à la retraite.
Les strates
administratives trop nombreuse, dont les domaines d’actions ne sont pas
clairement définis, entraînent des complications inutiles. La commune peut
avoir à faire avec la région, le département, la communauté de communes et dans
certains cas à des contrats de pays pour régler des problèmes administratifs ou
financiers. A contrario le regroupement de Directions départementales au niveau
de la région n’a pas généré d’économie mais une distance par rapport aux
communes.
La
notion d’économie et d’efficacité dans le service public n’est pas associée aux
projets de réforme comme dans l’industrie où l’on ne pose pas à priori qu’une
concentration de moyens est forcément bénéfique. On cherche à le démontrer
avant de la faire. Elle n’est pas systématiquement associée à une diminution du
personnel. La concentration de moyens de la police et de la gendarmerie s’est
soldée par un cumul des avantages du personnel de ces deux entités pour faire
passer celle-ci, donc à des dépenses supplémentaires mais la grogne existe
toujours.
Il y
a fort à dire sur le fonctionnement de l’Etat et pour en savoir plus une
lecture du livre de Roland Hureaux « la grande démolition », qui fait
une revue complète de l’appareil d’Etat, fait percevoir combien est grand le
chantier des économies dans ce domaine. La commune est aussi une source de
dépenses sans qu’un contrôle réel soit exercé. C’est ainsi que l’on voit les
marchés conclus sans appel d’offres ou attribués par copinage. Il est temps que
la France se dote d’un vrai contrôle de la dépense publique locale car les ménages
ont à subir une pression fiscale locale grandissante.
Il
nous faut parler, dans la prochaine chronique, plus spécifiquement du domaine
de l’Education nationale qui est le principal poids budgétaire mais qui ne
donne pas les résultats que le pays est en droit d’attendre.
L’austérité est promise aux citoyens
français pour 2014,
Mais la rigueur budgétaire des dépenses
publiques
Reste dans l’amateurisme et la frilosité
L’Etat compte… mais sur nous !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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