Prévisions budgétaires 2013 en quelques chiffres :
Endettement de la France :
91,3% du Produit Intérieur Brut.
Balance commerciale :
-69,5 Mds€ (-71,3 en 2012)
Déficit budgétaire : -61,6 Mds€ (2,95% du PIB)
Charge de la dette : 46,9 Mds€
PIB : 2088,8 Mds€ (+4,61% par rapport à 2011 et +0,8% par rapport à
2012)
Impôts sur les sociétés : 52,3 Mds€ (+33,76% par rapport à 2011)
Impôts sur les revenus : 72,6 Mds€ (+41,0% par rapport à 2011)
TVA : 141,4 Mds€ (+7,2% par rapport à 2011)
Taux de dépenses publiques/PIB : 56,3% (Allemagne 46,7%)
Recettes fiscales nettes : 298,5 Mds€ (+17,06% par rapport à
2011)
Recettes nettes : 312,7 Mds€ (+15,2% par rapport à
2011)
Pensions : 45,2 Mds€ (+7,1% par rapport à 2012)
Ce que nous coûte
l’Europe :
- PSR Union Européenne : 19,6 Mds€
- Mécanisme Européen de Stabilité : 6,5 Mds€ (Non prévu au budget)
- Banque Européenne d’Investissement : 1,6 Mds€ (Non prévu au budget)
- Soit 27,7 Mds€ au total (plus que le budget de l’Enseignement supérieur et 8,9% des recettes)
La France peut cependant se permettre d’effacer les dettes de la
Guinée-Bissau, des Comores, de Madagascar, de la Côte d’Ivoire, des Seychelles,
du Congo, du Malawi, du Togo et de prêter au Maroc, au Nigéria, aux
Philippines, au Vietnam, à l’Ouganda, au Mexique, à la Mauritanie, à l’Egypte,
au Sénégal, à Mayotte et à la Grèce… grâce à des emprunts !
La France peut aussi se
permettre de dépenser :
- 500 millions pour le droit d’asile.
- 640 millions pour l’AME (sécu des clandestins en 2011). Elles augmentent quatre fois plus vite que celles du régime général. 73.000 bénéficiaires en 2000 et 220.000 aujourd’hui. La fraude à l’admission (51% selon une enquête) et aux prestations est importante ainsi que le trafic du Subutex, produit de substitution de l’héroïne. Les abus sont dénoncés par nombre de médecins. Les seules conditions requises pour obtenir l'AME sont : 3 mois de résidence en France et des ressources inférieures à 661€/mois. La gauche a supprimé l’agrément préalable de la Sécu pour les traitements de plus de 15.000 € en même temps que le droit d’accès de 30 euros.
La France peut également se
permettre des croisades, soit disant pour la démocratie, en Afghanistan, en
Lybie, en Syrie et probablement au Mali. En 2011, selon Hervé Morin ( !),
la guerre en Afghanistan avait déjà coûté 600 millions d’euros et nous y avons
laissé 91 morts et des centaines de blessés.
Tout ceci montre que la
France sème à tous vents sans se soucier de ses réelles capacités de
financement. Le résultat c’est que son PIB ne croit plus suffisamment pour
alimenter les recettes fiscales. Le gouvernement se tourne majoritairement vers
l’impôt et, en deux ans, une énorme augmentation de la pression fiscale sur les
sociétés de +37,6% qui est de nature à freiner encore plus la croissance.
Relativement ce qui pèse sur le consommateur (revenus et TVA) ne représente que
+16,7% mais est aussi de nature à freiner la consommation intérieure en
diminuant le pouvoir d’achat. Par contre le taux de dépenses publiques reste stable 56,3% en 2012
et 2013 par rapport au PIB ce qui veut dire que sa valeur va augmenter de près
de 1% en 2013.
Avec un déficit de 19,7% de
ses recettes la France est encore loin de réaliser l’équilibre budgétaire. En
effet, en période de croissance nulle, pour ne pas dire récessive, c’est une
augmentation des recettes fiscales de 20,6% qu’il faut encore ajouter. Si la
pression sur les entreprises ne peut plus être augmentée, c’est une
augmentation de près de 30% qu’il faudra opérer sur l’ensemble revenus+TVA !
La France devrait se
demander pourquoi la Suède, qui a un modèle social proche du nôtre, réussit à
avoir une balance positive du commerce extérieur, un chômage plus faible, un
déficit nul et une dette trois fois inférieure à la nôtre. On peut y trouver
plusieurs raisons principales. Elle a rajusté son modèle social en le rendant
plus efficace et plus protecteur du travailleur que du chômeur. En contrepartie
elle a développé une structure performante d’aide au retour à l’emploi, une formation
adaptée aux besoins et un niveau d’enseignement élevé. L’âge moyen de la
retraite est à 66 ans pour 59 chez nous. Il faut ajouter qu’elle a joué sur sa
monnaie, la couronne suédoise, en la dévaluant de 25% pendant la crise pour
retrouver aujourd’hui son niveau antérieur… Mais cela est un sujet qui fâche le
PS, le Centre et l’UMP, alors motus !
Sortir du culte de la dépense et des avantages acquis,
Uniformiser public et privé dans ses droits et ses devoirs,
Sortir d’un discours de lutte des classes entre ouvriers et patrons,
Sont un préalable pour remettre la France dans une acceptation moderne
du travail.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon