jeudi 25 octobre 2012

Aux commandes de l’avion France, les pilotes sont-ils brevetés ?

Quand on monte dans un avion d’une compagnie reconnue, on a le sentiment de confier sa vie à des professionnels confirmés par des diplômes professionnels garantissant leur compétence. Dans notre pays nous votons pour des supposés compétents et cela pour cinq ans, sans possibilité de changer notre choix. A-t-on vraiment depuis près de quarante ans des pilotes de l’avion France qui soient compétents ? Il est permis d’en douter et le dernier locataire de l’Elysée n’est pas fait pour nous rassurer.

Quelles sont les tâches régaliennes les plus importantes que nous leur confions ?
  • Le Budget de la nation dont nous attendons qu’il soit équilibré tout en étant le gage d’une politique économique qui accroisse notre pouvoir d’achat, qui maintienne au moins la France à son niveau de puissance économique et un modèle social budgétairement équilibré sur la base de la solidarité nationale.
  • La Politique étrangère qui garantisse à la France son indépendance dans les choix stratégiques et lui maintienne un rayonnement facilitant ses exportations et ses approvisionnements énergétiques mais aussi la diffusion de notre langue.
  • La Défense dont l’efficacité est liée aux moyens mis en œuvre et aux avancées françaises technologiques et scientifiques et se concentre sur la défense du territoire français, y compris hors métropole, dans le respect des alliances, en investissant dans les moyens adaptés aux objectifs.
  • La Justice, dotée des moyens nécessaires, dont on attend une indépendance par rapport au pouvoir, une efficacité dans les délais de jugement des affaires et dans la juste application des peines réellement appliquées.
  • La Sécurité intérieure qui garantit à chacun des citoyens de vivre dans un pays apaisé où délinquance, trafic, mouvements religieux et sectes, mouvements populaires soient maîtrisés.
Il est malheureux de constater que sur tous ces points le bilan est calamiteux. Sur le plan économique, tandis que l’Allemagne ou la Suède diminuaient la part de dépenses publiques dans le PIB, la France passait de 52,6 à plus de 56% pendant le dernier mandat, avec une dette qui explosait de 1100 à 1800 Milliards (86% du PIB) et des prélèvements obligatoires qui atteignaient un niveau record. Aujourd’hui comme hier, nos gouvernements semblent prisonniers d’un redoutable effet de ciseau : la diminution des dépenses, notamment en investissements, va amoindrir la demande. L’augmentation des charges et des impôts va affaiblir à la fois l’offre, la compétitivité et la consommation.


Le sauvetage de PSA avec le prêt de 5 à 7 milliards assorti de condition d’introduction de l’Etat dans les décisions stratégiques du groupe n’a de sens que si celles-ci ne sont pas contraires à la santé de l’entreprise et ne visent pas d’autres intérêts. Demander la non-fermeture d’Aulnay et le non paiement des dividendes aux actionnaires est le meilleur moyen de plomber encore plus l’entreprise. Les actionnaires vont fuir, le marché sanctionne déjà l’action, et maintenir un site non rentable ne fait qu’alourdir les charges du groupe. Le sauvetage de Ford par l’Etat américain s’était fait sous condition de fermer les usines non rentables ! 

La politique européenne qui tend au fédéralisme et une politique économique commune ne peut se traduire par le slogan « Achetez français ». Le manque de culture économique et industrielle, se traduit par un amateurisme qui cherche à mettre en œuvre des solutions, non pas tournées vers le bien commun, mais adaptées à des buts électoralistes. En matière économique c’est la politique de gribouille. On augmente le plafond des dépôts d’Epargne au profit de fonds disponibles pour l’Etat donc en moins pour les entreprises. On veut augmenter la compétitivité et on augmente les impôts prévus en 2013 sur les sociétés de 37% par rapport à 2011. On a oublié que la politique de rigueur, c’est la diminution des dépenses publiques avant tout. On a oublié que la politique de l’emploi, ce n’est pas le soutien aux chômeurs mais aux travailleurs. On a oublié que la justice sociale, c’est d’abord du travail pour tous et non l’égalité dans la pauvreté et l’accès au chômage. 

On tergiverse dans des demi-mesures dans la peur de trancher dans le vif. On va préférer le bouclier fiscal à l’abolition de l’ISF, qui aurait été un signal fort, la défiscalisation des heures supplémentaires à l’abrogation des 35 heures. On préfère la gestion hôtelière des prisons et les gadgets électroniques de la Loi Pénitentiaire à une réforme en profondeur du code pénal incluant la révision totale des Ordonnances de 45 sur la Justice des mineurs. On continue le développement coûteux du millefeuille territorial plutôt que de repeigner dans un audit global ses domaines de compétence les mieux adaptés aux différents niveaux territoriaux, de simplifier le circuit et la gestion des dossiers et de supprimer les doublons ou saucissonnages inutiles.

On vide les prisons pour résoudre le problème de surpopulation carcérale. On augmente le nombre d’enseignants, on chamboule une nouvelle fois les jours d’école et les programmes, pour résoudre un problème d’autorité  et de qualité d’enseignants, démotivés et mal payés, et un problème de société. On veut rendre libre la consommation du cannabis dans des lieux adaptés, sous prétexte de santé, pour lutter contre la mafia et les trafics, lesquels sauront facilement attirer les clients par des produits plus attractifs.

On veut garder une voix indépendante de la France dans le monde et on se lit à l’OTAN sous obédience américaine. Ce lien nous engage à ses côtés, ou à sa place, dans des conflits qui n’ont rien à voir avec la défense du territoire et ne sont que des ingérences dans des pays reconnus internationalement et dans lesquels nous envenimons les conflits. On s’épuise dans ces combats où nous perdons notre argent et des soldats pendant que notre armée voit ses moyens vieillir et de moins en moins fiables par manque d’argent pour les renouveler.

On continue une politique d’immigration et de multiculturalisme qui injecte dans notre pays une culture qui s’intègre de moins en moins au fur et à mesure de la croissance de ses représentants. Nous leur offrons le chômage et les ghettos, facteurs favorables au déni d’identité française, à la révolte, à la délinquance et au terrorisme. Nous donnons à des puissances arabes les facilités de s’implanter dans notre pays en fermant les yeux sur les buts cachés de ces puissances étrangères. A cela nous opposons une politique sécuritaire renforcée basée non sur les racines du mal mais sur une augmentation des effectifs policiers.

Comment peut-on espérer qu’avec de tels responsables politiques la France ne soit pas dans la pente descendante dans tous les indicateurs économiques, scolaires, sécuritaires, militaires et de rayonnement mondial ? La France ne le mérite pas et  nous sommes coupables de faire confiance à ces élus qui ont été toujours nourris par l’administration publique, sans expérience économique et industrielle, et dont les visions formatées nous conduisent vers l’extinction de notre pays.

Amateurisme, enfumage, incohérence, incompétence, dépendance

Sont leurs modes de conduite dans un besoin croissant …

De déni de démocratie.

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF Languedoc-Roussillon