Comme cette chronique l’a énoncé plusieurs fois, l’année 2013
sera cruciale pour l’avenir de notre pays. Dans les chroniques sur la
catastrophe annoncée, nous avons énuméré les nuages qui pèsent sur la santé
économique de la France. La situation commence à ne plus être maîtrisée. Le
gouvernement se débat sur un billard à trois bandes, l’austérité nécessaire, la
relance économique et ses engagements européens. Ne pouvant jouer sur la
monnaie, il tente de ramener la balle au centre en tapant sur ces trois bandes.
En attendant le sous-marin France descend de plus en plus
vite vers les eaux profondes et vers sa profondeur limite de construction,
profondeur au-delà de laquelle il implosera. Il alourdit sans cesse d’eau de
mer le sous-marin par une pression fiscale de plus en plus forte mais ne
dispose plus de l’énergie nécessaire pour le faire remonter en surface. Dans le
parcours à trois bandes la bille tourne entre celles-ci jusqu’à épuisement mais
ne revient plus vers le centre parce qu’il n’y pas de solution dans le carcan
de l’euro.
La dette représente plus de six fois les recettes de l’Etat
selon le critère de Maastricht et, de l’ordre de dix à douze fois, si l’on
prend en compte les dettes mises hors bilan et les engagements futurs sur les
retraites des fonctionnaires. Le
déficit attendu de 3,0% en 2013 ne veut pas dire grand-chose mesuré par rapport au PIB car c'est par
rapport aux recettes [(dépenses –recettes)/recettes] qu'il faut l'évaluer. Les dépenses prévues sont
de 370,9Mds€, les recettes de 309,3Mds€, le déficit de 61,6Mds€. Selon les prévisions de l’Etat, le vrai déficit est de 20%
(61,6/309,3) et non de 3,0%. Avec nos impôts sur le revenu nous travaillons pendant 7 mois de l'année pour rembourser
seulement la charge de la dette, les intérêts.
L’économie est en berne, les carnets de commande se vident, les importations croissent, les exportations diminuent, le chômage augmente alourdissant les allocations, la dette sociale explose, la pression fiscale sur les particuliers et les entreprises continue d’augmenter. De plus nous continuons à alourdir la dette.Il ne peut y avoir d'issue favorable avec des prévisions budgétaires basées sur une croissance de 0,8%, alors que le pays évitera de justesse la récession et que le contribuable va payer une pression fiscale accrue.
L’économie est en berne, les carnets de commande se vident, les importations croissent, les exportations diminuent, le chômage augmente alourdissant les allocations, la dette sociale explose, la pression fiscale sur les particuliers et les entreprises continue d’augmenter. De plus nous continuons à alourdir la dette.Il ne peut y avoir d'issue favorable avec des prévisions budgétaires basées sur une croissance de 0,8%, alors que le pays évitera de justesse la récession et que le contribuable va payer une pression fiscale accrue.
Le gouvernement était en léthargie jusqu’en septembre, où les
discussions tournaient autour des riches, des niches fiscales, de l’augmentation
des impôts ou de la réforme fiscale ; toutes mesures parfaitement
improductives qui avaient pris le pas sur les mesures de diminution des
dépenses inutiles ou le train de vie de l’Etat et des collectivités
territoriales. Le fait ensuite de décréter à la va-vite des baisses de quelques
pourcents des budgets ministériels et des collectivités n’est jamais un gage de
leur réalisation.
Le gouvernement, après avoir affiché sa volonté de croissance,
prend conscience que celle-ci est créée par le dynamisme des entreprises et que
leur compétitivité diminue sous la pression fiscale dont les charges sociales.
Mais où trouver l’argent ? Nous ne survivons qu’à crédit. On va donc
concocter un mixte de CSG et de TVA sociale alors que l’on avait vilipendé cette
dernière dans l’opposition. L’intention de donner de l’air aux entreprises est
louable mais la recette coûte 40 Mds€ et rejaillit immanquablement sur la
consommation des ménages.
De plus il peu probable que le consommateur boude
suffisamment les produits étrangers pour maintenir sa consommation avec un
pouvoir d’achat que l’on va lui imputer par ces nouvelles hausses d’impôt.
D’ailleurs de nombreux produits, qui entrent dans sa consommation, ne sont pas
fabriqués en France. Le bilan de tout cela est plus qu’incertain sur les
recettes fiscales mais le pigeon est toujours le consommateur. Ce coup de pouce
à la compétitivité se paye inéluctablement sur la consommation… on ne sort pas
du cercle vicieux.
La recette ne peut que se trouver ailleurs. D’abord dans une
confiance dans son avenir retrouvée par le peuple français, confiance qu’il communiquera alors
à l’extérieur. Pour cela il faut un chef informant son peuple du véritable
bilan de notre économie, désignant clairement la route à suivre, défendant
notre identité nationale et faisant montre du courage nécessaire pour larguer
ou distendre les chaînes qui nous lient à l’euro, à l’impérialisme américain et
à son Nouvel Ordre Mondial.
La force de la France c’est sa position géographique, sa
langue, son territoire maritime sur tous les continents, ses avancées
technologiques dans quelques domaines de pointe, son tourisme, ses industries
de luxe, etc. Mais c’est aussi l’épargne des français, la plus importante des
pays européens, qui nous permettrait de rembourser la dette ou de donner un
élan à notre économie.
Seulement voilà, le français épargne parce qu’il a peur du
lendemain et parce qu’il croit encore que l’Etat ne peut pas faire faillite.
Sans un grand sursaut de volontarisme et de crédibilité des ses gouvernants,
l’épargne dort. L’Europe ne rassure plus puisqu’elle descend plus vite que sur
les autres continents. Le rêve est brisé et le futur M.E.S n’est qu’une paire
de menottes pour nous et une bouée de sauvetage crevée pour les pays en
perdition.
La solution existe et nous pourrons en reparler mais elle devra
attendre encore que le sous-marin France lance un S.O.S, attendre que le peuple
soit plus nombreux dans la rue, que des mères pleurent de ne plus pouvoir
assumer l’avenir de leurs enfants ou remplir le panier de la ménagère. Il faut
faire table rase des dogmes, revoir les fondements de l’Etat-Providence,
ramener les dépenses administratives au niveau de la moyenne des pays
européens, diminuer la pression fiscale, reprendre le contrôle de notre monnaie
et pratiquer, comme les autres pays, un protectionnisme restreint et
intelligent.
Malheureusement aucun des gouvernements n’a eu cette vision
et ce courage qui nous a habité jusqu’à la fin des années soixante-dix pendant
une douzaine d’années. La France doit se choisir des hommes neufs, visionnaires
et plus pragmatiques qu’idéologues. Elle doit retrouver son panache blanc et
bâtir une autre Europe. Elle n’évitera plus les larmes mais elle a les atouts
pour reconstruire un monde meilleur grâce à la science qu’elle a si bien servie
et qui lui a tant donné. La créativité, l’ingéniosité ont promu de l’ombre à la
lumière de nombreux peuples du monde dans son histoire. C’est d’elles et de
notre jeunesse que la remontée en surface se produira à condition de lui donner
les moyens d’apprendre et d’agir.
C’est souvent de
l’échec que naît la lumière
C’est quand on est dans
un tunnel que l’on aspire à la lumière
Une armée, qui garde un
mauvais chef, court de défaite en défaite.
Le changement ce n’est
pas maintenant mais c’est pour bientôt… espérons-le.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon