Les débats politiciens n’ont
plus que l’intérêt qu’y portent les médias qui en vivent. Il en est ainsi de
ceux du Centre qui se régénère pour plus tard s’éclater en centres gauche,
centre et droite, quelques mois ou années plus tard comme d’habitude. Il en est
ainsi de ceux d’un UMP, rassemblement hétérogène éloigné du gaullisme fondateur
et qui va élire un président dans un choix binaire entre Dupont et Dupond. Il
en est ainsi de ceux d’une gauche qui trahit son électorat écologiste et Front
de Gauche.
L’Europe est bien loin du
débat politicien puisqu’une seule direction régit le monde politique : toujours
plus d’Europe et de perte de souveraineté. Il me semble que ce débat est
dépouillé de sa valeur politique et n'a plus que celle d'un combat
d'arrière-garde ou d'une simple mascarade. La Nation n'existe pratiquement plus
et il ne nous reste même plus le pouvoir de décider de la guerre depuis notre
entrée dans l'OTAN. Nos gouvernants sont suspendus aux lèvres d’Angela Merkel,
de Manuel Baroso et de Mario Draghi. La démocratie s’accroche à la lueur de
parlementaires européens, que personne ne connait et qui n’ont qu’un petit
pouvoir de retouche. Le Parlement français se dirige lui vers le rôle d’une
simple chambre d’enregistrement.
La Commission européenne est
devenue de fait le véritable exécutif de notre pays en y ajoutant dans ses
statuts l'exclusivité des propositions. La BCE et la Commission de Justice
européenne viennent compléter un dispositif de mise sous tutelle des nations.
C'est l'Europe qui donnera finalement le blanc-seing à l'action du gouvernement
français et... les marchés. Tous les gens de bon sens devinent que nous ne
tiendrons pas nos engagements économiques mais que deux choses sont sûres… d’une
part l’augmentation du chômage et d’autre part les paroles habituelles d’enfumage des dirigeants : « Le bout du tunnel est proche ».
Sur quoi débouche-t-il ce tunnel ? L’abîme… de nations abîmées,
déstructurées, finalement repliées sur elles-mêmes dans l’incapacité finale de
faire jouer la solidarité quand même son principal pourvoyeur, l’Allemagne, va
évoquer l’insuffisance de ses moyens.
Il n'y a plus de démocratie
depuis la forfaiture de Nicolas Sarkozy qui est passé au-dessus du peuple pour
ratifier le traité de Lisbonne. L'Europe va à grand pas non vers une Europe
fédérale, non votée par les citoyens européens, mais vers une Europe unitaire,
centralisée et technocratique. Celle-ci renie la démocratie comme un danger de
ne pouvoir réaliser les objectifs d'une élite. Elle détient à elle seule la
Raison (au sens révolutionnaire du terme) dans une gnose mortifère, comme l'ont
bien exprimé ses idéologues fondateurs, Jean Monnet et Jacques Delors !
Arrêtons la politique
politicienne pour revenir à la défense du bien commun et à la mise en œuvre de
la volonté du peuple. Ce serait là une œuvre de salut public et le seul moyen
d'éviter le déclin inéluctable de la France tel que l'a programmé un consensus
politique sur l'idéologie européenne. Il est temps que des hommes de tous bords,
économistes, politiques, société civile, affrontent, sans complexe et
courageusement, l’opprobre jeté sur ceux qui pensent autrement, et sortent de
l’ombre politique et médiatique dans laquelle on les enferme.
Le véritable problème de la
France c'est l'Europe telle qu'elle se construit, qui voit les nations s'effacer
et se découdre dans des revendications régionalistes en Espagne, en Italie, en
Belgique, au Royaume-Uni et même en France où l'Europe a redonné à l'Alsace la
langue officielle allemande au même titre que le français. On voit ainsi se
développer des liens directs entre l'Europe et les régions à l'heure où des
politiciens nationaux se disputent sur une politique gauche ou droite dont les
fondements européens sont les mêmes.
Le peuple français sent bien
que ceci n'a plus de sens et qu'on lui vole ce qu'il a de plus précieux, la
démocratie. Il sent aussi que la France s’épuise dans une Europe qui travaille
pour les lobbies et s’épuise elle-même dans la globalisation économique et
financière qu’elle a appelée de ses vœux. L’euro a profité à l’Allemagne et lui
profite encore mais au détriment surtout de la France son principal client. Le
Royaume-Uni, en gardant sa monnaie et en appliquant un plan drastique de
réduction des dépenses, relève la tête en retrouvant un peu de croissance. La
Suède, en gardant sa monnaie et en remodelant son modèle social, caracole en
tête des nations européennes. Ceci n’émeut pas nos gouvernements qui persistent
et signent dans une politique idéologique européenne dont les résultats sont
calamiteux.
Le nouveau modèle français n’est qu’un nouveau slogan
Qui fera pschitt en débouchant les sodas taxés
Ou dans la mise en bière, surtaxée aussi !
Il ne nous reste plus qu’à boire jusqu'à l’hallali…
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon