Trois évènements importants
viennent de se produire en Europe et plus particulièrement en France. Le
premier est le sommet européen des 18 et 19 octobre 2012 et les deux
autres sont, d’une part l’intervention dans les médias du Président Hollande le
25 octobre, et d’autre part l’affrontement médiatique pour le poste de
président de l’UMP entre Fillon et Copé. Ces trois évènements avaient été
précédés par l’interview du Président de la République à l’Elysée par les médias.
De cette dernière interview
il faut noter ces phrases : « Sur la sortie de la crise de la zone euro, nous en sommes près, tout
près. […] Plus personne aujourd’hui ne pense que l’euro va
disparaître ou que la zone va éclater. Mais la perspective de son intégrité ne
suffit pas. Maintenant, nous devons sortir de la crise économique. L’union
politique, c’est après, c’est l’étape qui suivra l’union budgétaire, l’union
bancaire, l’union sociale. »
La crise est
derrière nous… Refrain maintes fois entendu !
« Les “jeunes
pousses” de la reprise sont déjà bien visibles » [Ben Bernanke, 15 mars 2009]
« L’euro est
une devise solide, crédible, qui a assuré la stabilité de la zone pendant plus
de dix ans. L’euro n’est donc absolument pas en danger. » [Christine Lagarde,
Davos, 20 mai 2010]
« L’euro a
franchi le cap, et la zone euro a désormais le pire de la crise de la dette
derrière elle. » [Christine Lagarde, Davos, 29 janvier 2011]
“Le pire de la
crise est derrière nous. Depuis trois mois, nous avons offert des perspectives,
il y a une vraie volonté de restaurer la confiance” [François Baroin, 12 mars
2012]
L’Europe politique quand tout sera coordonné laisse à
penser que cela va de soi de tout coordonner quand il n’y a pas d’union
politique. On sait déjà que la Grande-Bretagne ne l’acceptera jamais et les
nationalismes se font de plus en plus jour dans les négociations européennes.
Le paysan sait lui qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et que
c’est déjà ce que l’on a fait avec la monnaie unique.
Le « Tout va très bien Madame la Marquise »
du sommet européen, enrubanné d’un prix Nobel de la Paix, cache en fait un
échec cuisant. L’Union bancaire, que demandait François Hollande dans l’urgence,
est repoussée au mieux au 1er janvier 2014 vu les obstacles
juridiques et les réticences de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne. Autrement
dit, le projet d’une Union bancaire comme
instrument de résolution de la crise des banques espagnoles, grecques et
portugaises a lamentablement échoué. Pendant ce temps les mauvaises dettes
s’accumulent et seront de 270 milliards d’ici 2014 pour les seules banques
espagnoles. L’aide directe du MES, qui était sérieusement envisagée pour
l’Espagne, se trouve de fait reportée après la mise en œuvre de l’Union bancaire
contrairement au vœu pieux du communiqué final.
En ce qui concerne la Grèce, sa demande
de report à deux ans des exigences de déficit public n’a pas été acceptée même
si, pour éviter sa faillite à mi-novembre, les 31 milliards promis seront
versés. On repousse son problème au mois de janvier 2013, on a seulement gagné
du temps. Le bilan n’est pas glorieux et, mis à part la Grande-Bretagne qui
donne quelques signes encourageants, tous les pays en difficulté continuent de
s’enfoncer dans la crise… et dans le chômage.
C’est toute la différence entre la
France et l’Allemagne. La France, particulièrement socialiste, raisonne dans le
carcan d’une idéologie, sa voisine dans un pragmatisme anglo-saxon. Cette
attitude nous masque les réalités et quand nos élites la voit, il se garde bien
de le faire savoir aux citoyens qui ne sont pas suffisamment formés pour la
chose politique et encore moins économique.
Hollande a bien glissé une phrase sur
une évolution de l’Europe aux cercles concentriques, avec un noyau dur. Fillon
a parlé d’une zone euro plus resserrée. Ceci sonne comme un aveu de
l’impossibilité de faire fonctionner l’Europe telle qu’elle est construite
actuellement. Mais l’euro reste indestructible… sauf que, comme c’est un
postulat, cela n’a pas besoin d’être démontré. Circulez, il n’y a rien à
voir !
L’avenir se plie rarement à leurs rêves des politiques
Et lorsqu’ils nous font rêver, c’est pour nous endormir !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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