La guerre fait rage
en Europe car ne l’oublions pas l’Ukraine est en Europe, historiquement,
culturellement et géographiquement. Nous sommes présents diplomatiquement et
dans une participation secrète derrière les américains et une Allemagne qui
poussent l’Union Européenne dans son expansion vers l’est. Une partie de ce
peuple ukrainien ne se reconnait pas dans une Europe totalement prise dans l’étau
des USA et refuse d’abandonner la langue russe. Elle résiste par le vote et les
armes. Elle le paye par des milliers de morts dont une grande partie civile. Hôpitaux,
écoles, femmes et enfants s’écroulent sous les bombes, les obus et les
charniers se remplissent.
Pendant ce temps le
peuple français est nourri des horreurs perpétrées par l’État Islamique, les jeunes déboussolés du djihadisme et par les
frappes de nos avions mais les souffrances en Ukraine sont pratiquement
ignorées ou saisies comme une bonne occasion d’en imputer la faute à la Russie.
Si la Russie voulait s’accaparer la « Novorussia » des insurgés, elle
aurait déjà conquis cette zone frontalière grâce à sa proximité et sa puissance
militaire. Elle a sans aucun doute une action pour maintenir un statu quo car
elle redoute l’arrivée de l’OTAN à ses frontières mais Kiev s’appuie sur l’OTAN
qui ne ménage pas son aide et l’UE qui participe financièrement. Qui est l’agresseur ?
Les insurgés qui ne défendent que leur territoire de langue russe ou l’armée de
Kiev qui veut les soumettre à l’UE et à l’OTAN ?
Dans un conflit qui nous intéresse
particulièrement la France est pratiquement absente et se contente de suivre et
même d’obéir en traînant les pieds pour la livraison du porte-hélicoptères Mistral
(avec le risque d’une perte de 6 Mds€) affaiblissant la crédibilité de la France.
La vente de nos Rafales à l’Inde ne sera pas facilitée alors que nous avons toutes
les peines du monde à vendre un seul de ces avions. Il faut bien comprendre que
notre industrie de l’armement est réduite à sa plus simple expression et ce qui
reste est plus ou moins sous partenariat anglo-saxon. Le Rafale est retenu suite
aux appels d’offres des clients éventuels pour que ceux-ci obtiennent de bonnes
conditions d’achat sur les concurrents dont le F35 américain, mais n’a aucune
chance d’être retenu tant la pression américaine est forte. Les choix
d’exportation de matériel militaire ne constituent plus des décisions
souveraines.
L’Europe achète des chasseurs américains JFC
de Lockheed. Nous achetons des drones MALE américains, nos missiles sol-sol
MILAN furent remplacés par les Javelin de Lockheed pour les troupes françaises
en Afghanistan. Nos usines d’armement, nos
manufactures et nos centres de recherche ferment où s’ouvrent aux capitaux américains
comme Thalès avec Raytheon ou allemands pour la construction des chars lourds.
Nos hôpitaux militaires et nos casernes mettent la clé sous la porte sous la
pression d’un budget de la Défense étranglé. Nous abandonnons la construction d’un
second porte-avions nucléaire, pensé et construit en France, qui n’assure au
mieux qu’une présence une demi-année avec une puissance maritime à cloche-pied
pour payer des centaines de millions d’euros d’études aux Anglais destinés à
fabriquer un porte-avions à propulsion classique dont l’autonomie est
notoirement plus faible.
Selon
une étude parue en 2013, de 1992 à 2008, les États-Unis ont livré aux pays de
l’UE : 1663 chars de combat, 857 véhicules blindés de combat, 321 pièces
d’artillerie de gros calibre, 324 avions de combat, 94 hélicoptères d’attaque,
6 navires, 6903 missiles et lanceurs. Inversement, les industriels européens
n’ont quasiment rien livré aux États-Unis. En Europe, les avions de chasse
européens sont quasiment trois fois moins nombreux que les avions de chasse
américains. Par ailleurs la nouvelle stratégie du Department of Defence américain
est la suivante : au lieu de financer des recherches nationales aux
Etats-Unis, il faut tirer profit des découvertes à l’étranger, et pour se
faire, accroître son emprise (« authoritative awareness ») sur les
centres de recherche.
De
tout évidence il s’agit d’une mainmise sur l’Europe, donc la France, mainmise
économique et militaire avec un dollar encore puissant permettant de manier la
planche à billets pour maintenir une présence dans le monde entier, de financer
toutes les forces destructrices sur les différents continents et le plus gros
budget mondial pour son industrie de l’armement et ses opérations armées extérieures.
Le Traité transatlantique UE-USA (TAFTA), en cours de négociation secrète par
la Commission de Bruxelles, imposera sous hégémonie étasunienne, des appels
d’offre, des normes, et donc des politiques industrielles de défense totalement
intégrées aux pays signataires du TAFTA.
Privé
de sa monnaie, de sa maîtrise budgétaire et de sa puissance militaire, devenue
faible et totalement dépendante, que reste-t-il de ce qui constitue la
souveraineté d’un État ? Avons-nous encore les conditions matérielles
devant permettre au peuple français de pouvoir se défendre face à un coup
d’état ou une invasion aidée par un pouvoir traître ? Le peuple français a-t-il
encore le pouvoir de conserver son indépendance de décision, en particulier de
refuser d’entrer dans un conflit qui n’est pas le nôtre (Irak, Syrie, Russie,
Iran...) ? Avons-nous même la réelle maîtrise de notre feu nucléaire ?
Ne faut-il pas avoir peur de certains faucons, comme Enrico Letta ministre
italien jusqu‘en février 2014, qui a récemment développé la thèse
suivante : la guerre avec la Russie permettra de redonner une
« nouvelle vie » à l’Union Européenne en crise. La nouvelle « guerre
froide » ou « guerre hybride » déclarée à la Russie dans l’est
de l’Europe par les USA, l’OTAN et l’UE permettrait de mettre en place cette
« économie de guerre » ?
C’est
le chaos qui règne, en Afrique et au Proche-Orient, et si possible en Amérique
Latine (Colombie, Mexique...). La France perd toute autonomie politique, au nom
de la destruction de la « Françafrique », pour ne devenir qu’un
acteur à la fois prédateur et compassionnel de la politique atlantiste. L’armée
française devient essentiellement une armée d’accompagnement de l’impérialisme
US. La guerre froide dans l’est de l’Europe se transforme en guerre chaude, et
peut devenir très chaude, sans que nous puissions nous en désolidariser. Un
exercice de l’OTAN se déroule en Estonie, sur le thème : « défense de
l’Estonie par l’OTAN en application de l’article 5, suite à une attaque de la
Russie ». Un exercice de « défense civile » a été fait en Russie
du 4 au 8 octobre mobilisant la moitié de la population (60 millions) et 300
000 sauveteurs (préparation aux bombardements, éventuellement nucléaires). La
Russie, avec l’accord de 80 % de la population, augmente de 30 % son budget
militaire l’année prochaine…
Notre pays, en doute, a non seulement
baissé la garde,
Mais confie son avenir, sa force et son
savoir,
Et finalement son peuple bâillonné à…
Raminagrobis et à ce qu’il en
advint !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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