Gel des salaires, relance de la
croissance européenne de 300 milliards sur 5 ans dont 16 sonnants et trébuchants
complétés par… un vent de confiance devant souffler sur le vieux continent,
réaffirmation de la loi Veil, désignation du chef de l’UMP, sont les évènements
majeurs sur lesquels les médias se répandent dans les kiosques et sur les
ondes. Comme toujours ce qui va impacter notre vie est ailleurs.
Le gel des salaires dans une période de très faible
croissance ne changera pas fondamentalement le pouvoir d’achat des salariés. Ce
n’est qu’appliquer la relation de bon sens entre croissance et redistribution
sur les salaires. La relance européenne n’est dotée que d’une pichenette et d’espoirs
bien compromis sur la compétitivité européenne. La réaffirmation de la loi Veil
n’a pas été l’occasion de se reposer vraiment la question du drame humanitaire
que représente le génocide de 220.000 enfants embryonnaires en 2013 ne diminue
pas, donc de 8.000.000 depuis quarante ans. La vraie victoire serait que le
problème n’existe plus, que les progrès scientifiques et l’information des
femmes empêchent ces drames. Ce vote n’a donc pas beaucoup d’intérêt. Que l’UMP
ait un autre chef, quel qu’il soit, que son nom soit le même ou un autre, cela
n’a aucune importance. Les dogmes suivis seront toujours les mêmes et la
soumission à l’euro, à l’Europe, à l’OTAN et aux États-Unis ne bougera pas… le
reste est littérature.
L’important est que l’identité
européenne n’existe pas parce que la démocratie européenne n’existe pas et
surtout pas dans la tête des technocrates et de la majorité des politiques
européens. Ces derniers ignorent les peuples et sont parfaitement ignorés par
eux. Tout se décide sans nous, l’extension de l’UE, les traités dont bientôt le
traité Transatlantique, les lois, les normes, les budgets, la part de redevance
au fonctionnement de l’UE, etc. Nous devons subir car l’idée d’un référendum
sur des sujets importants n’est plus envisageable. L’UE veut l’Ukraine dans son
giron après avoir raté le coche avec la Géorgie. Une guerre civile s’ensuit,
nous a-t-on demandé notre avis ?
Pourtant il reste un modèle de
démocratie en Europe, la Suisse, que la France regarde de haut, vilipende pour
le secret bancaire et la résume à un tiroir-caisse oubliant que la Suisse brille
dans beaucoup de domaines industriels et pas seulement pour avoir gagné l’America’s
Cup et la Coupe Davis. Le 30 novembre la Suisse pourrait pourtant déclencher un
évènement monétaire majeur par une votation sur son système bancaire. La
frénésie des QE, véritables planches à billets dans les ordinateurs, par la FED
et les Banques du Japon et d’Angleterre bientôt peut-être rejointes par la BCE,
a créé un système où les banques manipulent un argent qui a de moins en moins
de rapport avec l’or stocké qui servait autrefois de contrepoids au système monétaire
au sens plein du terme. Nous ne pouvons plus demander l’équivalent or de notre
billet, ou de l’argent électronique dit scriptural, et de toute façon cet
équivalent n’a cessé de perdre de sa valeur or. Les suisses vont voter pour que
seul la Banque Nationale Suisse puisse imprimer de la monnaie grâce à un
référendum d’initiative populaire :
« Aujourd’hui, la BNS ne crée et ne
contrôle plus que 10% de notre argent, à savoir les pièces de monnaie et les
billets de banque. Les 90% restants sont constituées par la monnaie scripturale
électronique de nos comptes en banque ;
et ce sont les banques qui créent elles-mêmes cet argent. Beaucoup trop
d’argent est généré dans un but spéculatif, qui expose l’économie et l’État à
des risques financiers importants. On peut remédier à cette situation en
faisant en sorte que les banques ne puissent plus créer leur propre argent à
volonté ». www.initiative-monnaie-pleine.ch
Il
n’est pas impossible que le vote soit OUI car le sondage du 21 octobre donne
une probabilité de 45% contre 39% mais les indécis sont encore de 19%. S’il
passait, le projet de loi imposerait à la BNS de rapatrier l’or en réserve
détenu à l’étranger (États-Unis), d’avoir 20% de ses réserves monétaires en or
et d’abandonner le principe de parité fixe du franc suisse par rapport à l’’euro
soit 1,2. En conservant ses réserves au niveau actuel, la BNS devrait acquérir
près de 1.500 tonnes d’or, l’équivalent d’une année de production mondiale et
elle aurait 5 ans pour le faire. En dehors du fait que ceci ferait un peu
monter le cours de l’or, en quoi cela nous concerne-t-il ?
64,5% de notre dette est détenue par
des non-résidents et une grande partie aurait été acquise par la Suisse, une
des raisons majeures pour lesquelles nous devons la faiblesse de nos taux d’emprunt.
Or avec 80Mds€ à trouver chaque année pour combler notre déficit, il va falloir
trouver d’autres acquéreurs si la Suisse nous fait défaut pour acheter de l’or.
La faiblesse actuelle de l’euro ne va pas inciter les pays hors euro à acheter.
Par conséquent, une montée des taux français sous l’effet d’une réduction des
achats des étrangers hors zone euro est possible. Mais au-delà c’est un véritable
défi populaire aux banques centrales et au système bancaire qui permet aux
banques de prêter beaucoup plus que les dépôts de notre argent et aux
gouvernements de surfer sur des déficits en substituant l’emprunt à l’impôt !
Voilà comment un petit peuple voisin réellement démocratique
Va peut-être donner des leçons aux grandes puissances
Où l’argent et le pouvoir ont mis la démocratie
En berne et les peuples en esclavage !
Claude Trouvé
Coordination MPF du Languedoc-Roussillon
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