Peu de gens sont
informés sur les différentes organisations qui réunissent les pays dans le
monde. L’AGOA (L’Africain Growth and opportunity Act (AGOA), (Acte pour la
croissance et l’opportunité africaines) est de celles-là. Il est très
intéressant de regarder de quoi il s’agit quand le Traité transatlantique de
libre-échange (TAFTA) avec les États-Unis se prépare dans la plus grande
discrétion. L’AGOA est en fait une loi votée par le Congrès américain en mai
2000. Le but de cette loi est de soutenir l'économie des pays africains en
leur facilitant l'accès au marché américain s'ils suivent les principes de
l'économie libérale. Cette union est censée représenter un intérêt
réciproque pour les deux parties, les pays africains ayant ainsi la
possibilité de s'affirmer progressivement sur la scène mondiale en entrant dans
la Mondialisation, et les États Unis bénéficiant ainsi d'une nouvelle source
d'approvisionnement, notamment en pétrole. S’ajoute à cela
le projet Africom, qui vise à aider les populations à lutter contre
le terrorisme dans la région du golfe de Guinée, région ne l’oublions
pas, plutôt riche en pétrole. L’installation Africom pourrait ainsi être
par là même une occasion de protéger les infrastructures américaines.
C’est l’intérêt réciproque qui laisse à réfléchir
parce qu’il faut savoir si cet intérêt est pour les grandes sociétés mondiales
sous obédience américaine ou pour les travailleurs africains. Le nombre de pays
représentés est impressionnant. Les 5 et 6 août Washington a accueilli le
premier sommet Etats-Unis-Afrique. Cinquante pays de l'Union africaine ont été
conviés. Ils étaient accompagnés par leurs délégations ainsi que de
nombreux chefs d'entreprises. Et pour cause, le thème majeur était « Investir dans la prochaine génération ».
En marge de l’événement cinq cents jeunes entrepreneurs avaient été invités à
passer six semaines dans des universités américaines pour une opération de
séduction.
Ce
sommet représente un tournant dans la politique américaine qui remet l’Afrique
au centre de ses préoccupations. Au contraire de la France qui claironne
« L’Afrique est notre avenir »
(rapport du Sénat d’octobre 2013) et ne fait rien sinon d’y garantir
militairement ses intérêts, les Etats-Unis agissent. Le concurrent chinois est en
effet depuis longtemps dans ce continent avec un sommet sino-africain tous les
3 ans et il a visité plus de la moitié des pays africains. La Chine achète de
nombreuses ressources minières et aide à la création des infrastructures. Les
USA ont réalisé que l’’Afrique de l’ouest est beaucoup plus proche que le
Moyen-Orient, où règne une instabilité entretenue, pour la fourniture de
pétrole. Ce dernier représente encore 15% du pétrole brut des USA. Main-d’œuvre
peu coûteuse, population jeune et nombreuse, richesses des sols sont des
éléments non négligeables pour l’économie d’une nation hégémonique.
Hégémonie
oui, car il faut regarder le contenu des conditions d’éligibilité à l’AGOA :
soutien à la politique étrangère des États-Unis, mêmes mesures accordées
aux entreprises nationales et étrangères (droits de douane, impôt etc.),
réduction du protectionnisme, développement d’une "économie de
marché" dirigée vers le profit, élimination des subventions, absence de
contrôle des prix. La réduction des subventions sur certains produits comme le
riz, la farine, la pêche, diminuera les possibilités d’exportations des
producteurs africains et ouvrira le marché aux américains. Les conditions
imposées sont clairement une intervention dans la gestion économique et dans la
politique étrangère de ces pays.
Cette réunion
consacre l’ouverture des richesses pétrolières et minières des pays africains aux
grandes sociétés américaines en utilisant une main-d’œuvre bon marché, de
faibles droits sociaux, environnementaux et de conditions de travail. Ces
travailleurs africains ne verront sans doute aucune amélioration de leur niveau
de vie. Leur travail enrichira les actionnaires et les potentats de leur pays.
Mais elle montre aussi que les raisons démocratiques dont les USA (et nous) se
servent abusivement pour justifier leur droit d’ingérence partout dans les pays
du monde (qui les intéressent) sont mises de côté.
On ne compte plus le nombre
de dirigeants de ces pays, présents à cette réunion, qui sont en procès ou sous
le coup d’accusations à la CPI (Cour Pénale Internationale). « Business is business ». Quant à la France,
son influence en Afrique en est réduite là aussi à suivre la politique
étrangère américaine tout en y subissant la concurrence de son mentor. Pendant
ce temps nous allons lui prêter assistance militaire et faire couler le sang au
Moyen-Orient… au nom de la démocratie et contre les ennemis qui nous sont
assignés aujourd’hui, la Russie en Ukraine et en Syrie, l’État islamique en
Irak, et demain ou après-demain… l’Iran et la Chine. En attendant on s’apprête
à signer le TAFTA négocié depuis juillet 2013 !
La leçon que notre pays devrait vite tirer
avant de sombrer,
C’est qu’un vassal ne peut que se libérer
d’un maître
Ou finir cocu, spolié, méprisé et esclave !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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