Il n’est pas plus raisonnable de rejeter
la protection de l’homme et de l’environnement nécessaire à sa survie que de se
lancer dans un écologisme qui tourne à une idéologie plus ou moins sourde au
bon sens. La prise de conscience des dangers que peut contenir l’évolution
technologique est un rempart nécessaire aux excès de la recherche du profit et aux
dérives d’une science qui ne s’interroge plus sur la direction où elle mène l’humanité
mais s’y laisse entraîner sans garde-fou.
L’homme
se bat contre la nature depuis des millénaires. Les éruptions volcaniques, les
tsunamis, les cyclones, les typhons, les tempêtes, les orages, les tremblements
de terre, les inondations, les sécheresses, les épidémies, etc. font toujours
beaucoup plus de morts que les progrès de la technologie et de la science. La
nature est hostile par définition. Le meilleur exemple est sans doute Fukushima
où l’écologisme oublie facilement les 25.000 à 30.000 morts dus au tsunami pour
focaliser l’attention du monde sur la radioactivité répandue sur l’environnement.
Sans nier l’impact néfaste sur l’environnement proche, sans nier les problèmes
techniques de gestion des réacteurs atteints et ceux de santé publique que cela
pose, il n’y a aucune statistique reconnue sérieuse qui peut imputer des morts par
cancer indubitablement dus à cette facette de la catastrophe.
Le
jeu du catastrophisme est habituel chez les Verts en ce qui concerne le
nucléaire. La notion de relativité du danger devient alors étrangère aux
raisonnements du bon sens. La question habituelle qu’ils posent aux défenseurs
du nucléaire est toujours : « Pouvez-vous nous assurer qu’il n’y aura
jamais plus aucun accident nucléaire ? ». La réponse de tout être
sensé est évidemment « non », le risque zéro n’existe nulle part dans
les activités humaines. Leur conclusion pour le nucléaire est alors son arrêt.
On confond ainsi les centaines de milliers de morts des armes nucléaires à
Nagasaki et Hiroshima avec la centaine de cancers de la thyroïde chez les
enfants dont 97% ont été guéris, et les 30 morts recensés après Tchernobyl, la
plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire.
On oublie ainsi que la plus grande catastrophe
industrielle n’a pas été nucléaire mais chimique. Elle a eu lieu en 1984 à Bhopal
avec plusieurs milliers de morts et plus de 300 000 malades, dont
beaucoup, handicapés, vivent toujours dans des conditions déplorables. L’auteur,
l’Union Carbide, a échappé à la justice mais des milliers d’indiens manifestent
encore aujourd’hui pour réclamer une indemnisation décente, limitée jusqu’ici à
quelques centaines d’euros et pas pour tous. Quelles voix écologistes s’élèvent
pour défendre ces malheureux et demander l’arrêt de l’industrie chimique ?
L’arrêt
de l’industrie chimique serait aussi idiot que celui du nucléaire. Par contre l’industrie
chimique a fait beaucoup plus de dégâts sur la vie et la santé que l’industrie
nucléaire, la directive Seveso, qui fait suite à cette catastrophe chimique en Italie,
est là pour nous le rappeler. Il faut donc faire appel au bons sens et non à
une idéologie manipulée par des lobbies et des profits pour pratiquer une
écologie saine comme le veulent les puristes de l’écologie dont les motivations
sont infiniment respectables. Quand on a pris conscience que le règne végétal
est lié pour une grande part à la pollinisation par les abeilles, il est clair
que leur disparition rapide menace l’humanité et qu’il est important de
demander des comptes à ceux qui en sont la cause quand la science permet de les
cibler.
Faire
apprendre ou conforter les enfants dans le respect de règles élémentaires d’hygiène
(on se douche, on se lave les mains et les dents, on ne crache pas par terre), et
de respect de l’environnement (on ne jette pas des papiers et des contenants n’importe
où) ne sont qu’une question de bon sens et d’écologie saine. Les entraîner à
assainir les plages et les rivières pour les assainir est une tâche utile pour
leur faire comprendre le pourquoi des règles inculquées. C’est encore de l’écologie
utile. Lutter pour que les rivières ne soient pas polluées par les industries
qui y rejettent leurs produits, lutter pour que les plages ne soient pas
recouvertes d’algues vertes par les rejets de l’agriculture, fait partie d’une
démarche écologique dont personne ne peut nier l’intérêt.
Se préoccuper de manger une nourriture
saine et ajustée aux dépenses physiques est une attitude protectrice, elle n’implique
pas par contre, comme seule solution, de ne manger que bio ou d’être
végétarien. Si la culture bio se traduit par le rejet de tout adjuvant
chimique, on tombe dans le rejet pur et simple du progrès. Si elle privilégie
les éléments naturels tant qu’ils prouvent leur efficacité, mais ne rejette pas
les autres s’ils se montrent plus efficaces et non nuisibles à l’homme, alors
le bon sens trouve un bon compromis. Les laboratoires de recherche nous
démontrent par exemple que les engrais ont fait des progrès énormes par augmentation
de leur efficacité et par diminution des nuisances pour l’homme. Doit-on renier
le progrès ? Faut-il diminuer le rendement à l’hectare et, nourrissant
moins d’hommes, demander la castration des hommes pour limiter la population
mondiale ou les laisser mourir de faim ?
Le
fer de lance de l’écologisme aujourd’hui est placé sur le réchauffement
climatique et son impact sur l’énergie. J’ai mis en garde sur les directives du
Giec dans le précédent article. Il faut donc regarder comment on peut utiliser
intelligemment la science et la technologie pour gérer au mieux les besoins
énergétiques de la planète et de la France en particulier. Ce sera l’objet du
prochain article.
Quel est plus le grand danger de l’écologisme ?
Le développement durable de notre
connerie !
Quel est le plus grand apport de l’écologie ?
Développer le bon sens de notre survie !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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