La Russie est mise au banc des
accusés et son régime est toujours vu sous l’opprobre d’une dictature communiste.
Si la démocratie russe n’est pas parfaite, la France classée en tête des
démocraties imparfaites par Reporters Sans frontières ferait bien de ne pas regarder
la paille dans l’œil de la Russie avant d’avoir vu la poutre dans le sien. Une
forme de démocratie existe dans ce pays, et les sanctions occidentales touchent
profondément l’âme nationale russe. Elles ne font que grossir le nombre de
russes qui approuvent leur président. Si le but est d’empêcher la Russie de se
rapprocher de l’UE, le but est atteint. Ce pays tisse fébrilement des liens à l’est,
au sud et jusqu’au Brésil et à l’Afrique du Sud. Si le but est de déstabiliser
Poutine, il faudra d’autres actions internes à ce pays.
En fait les USA sont dans la
nécessité que dicte le complexe militaro-industriel, qui implique l’existence
d’un « ennemi mortel » imaginaire pour pouvoir exercer une politique
d’agression et entretenir l’industrie militaire à l’avenant. L’emprise de ce
complexe présente les dangers dénoncés par le discours d’adieu prononcé par le
Président Dwight David Eisenhower, le 17 janvier 1961 : « Son
influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans
chaque ville, dans chaque Parlement d'Etat, dans chaque bureau du Gouvernement
fédéral.[…] Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous
garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée
par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d'une désastreuse
ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera. »
Aujourd’hui
une nouvelle guerre froide est lancée et l’opinion est manipulée pour faire
ressortir les vieux réflexes d’hostilité contre les « Rouges » qui
ont abouti au mur de Berlin dressé par les russes pour empêcher les habitants
de l’est de l’Europe de fuir à l’ouest. Il est facile de surfer sur un réflexe
antirusse alors que la situation a foncièrement changé. L’URSS a traversé une
grave amputation de son territoire et une grave crise économique dans les
années 1990. Elle a négocié une fin de guerre froide avec la dissolution du
Pacte de Varsovie contre la promesse de non-implantation de l’OTAN à ses
frontières. Cette promesse n’a pas été tenue. L’OTAN est dans les Etats Baltes
et les USA multiplient les bases militaires autour de la Russie et même dans des
ex-républiques soviétiques. Malgré cela la Russie est sortie de son autarcie et
est entrée dans la mondialisation. Le développement de ce vaste pays est en
cours et justifie les efforts de son gouvernement. La face du monde semblait
devoir être changée dans un esprit de partenariat avec le monde occidental.
Il n’en reste plus rien ou presque, et on masque à notre
peuple une montée du risque d’un conflit majeur. Le sang de plus de 4.000 morts
et de 9.000 blessés, a coulé entre Kiev et la frontière russe. Des hôpitaux,
des écoles ont été bombardés par des missiles tuant femmes et enfants dont
certains sont retrouvés dans des charniers. Kiev continue et l’ONU en arrive à
s’inquiéter des attaques contre les
russophones de l’est de l’Ukraine. « L'ONU est vivement préoccupée par
les informations provenant de l'est de l'Ukraine sur les persécutions
ethniques, a communiqué le porte-parole des Nations Unies Stéphane Dujarric
pour commenter l'information d'après laquelle des attaques se multipliaient
contre la population russophone à Marioupol et dans d'autres villes contrôlées
par les militaires ukrainiens. »
Le Président, légitimement élu, a été chassé
du pouvoir par une révolution menée par des groupes nazis, largement soutenus
financièrement et militairement par Washington et les pays de l’OTAN. Une
conversation interceptée sur Youtube entre l’assistante du secrétaire d’État Victoria
Nuland ne laisse aucun doute sur les intentions américaines. Elle montre que
les États-Unis ne sont pas intéressés par les slogans officiels des
manifestants de la place Maidan (le rattachement à l’Union européenne), mais
qu’ils œuvrent pour changer le régime, placer un homme à eux au pouvoir, et
répandre les troubles. Après avoir placé
ses marionnettes à la tête de l’État, l’idée sous-jacente est de faire de
l’Ukraine une base militaire stratégique à la porte de la frontière
russe. Le mensonge américain que nous couvrons devient insupportable comme le
silence de nos médias, de nos politiques et des intellectuels « bien-pensants ».
L’opprobre jetée sur la Russie est indigne de notre
pays comme celle de laisser se perpétrer les massacres d’européens. Nous sommes
devant une série de mensonges honteux. Le général américain Philip BREEDLOVE,
Commandant en Chef des forces de l’OTAN, parlant à Kiev mercredi 26 novembre a fait
une déclaration importante en parlant des forces militaires russes dont la
propagande occidentale affirme la présence avec des moyens lourds, chars en
particulier. « Les nombres dont nous disposons depuis plusieurs semaines
n’ont pas réellement beaucoup changé – entre 8 et 10 bataillons « task groups »
sur la frontière, mais ce n’est pas la partie importante ». C’est l’aveu
implicite de la présence russe hors de l’Ukraine en territoire russe.
La Russie
aide les partisans de la Novorussia, cela ne fait aucun doute mais elle se
garde d’une présence de forces militaires russes régulières. Les volontaires russes
affluent mais aussi français, italiens, espagnols pour aider cette population
massacrée comme le font les djihadistes français. La Russie ne laissera pas l’OTAN
s’installer à cette frontière et de plus en plus de pays se détachent de la
position de l’OTAN. La Turquie préfère ne pas appliquer les sanctions et
négocier le prix du gaz avec la Russie. La Hongrie affronte l’UE et refuse les
sanctions, beaucoup plus intéressée par l’arrivée du pipe-line de la mer Noire
en construction.
La
position française est un véritable scandale que seul justifie une vassalité
envers les USA. Ces derniers dressent un véritable mur militaire autour de la
Russie dont l’emprise nous ramène au temps de la guerre froide du mur de Berlin
avec le mur ukrainien voulu par l’OTAN. Nous essayons de vendre nos Rafales à l’Inde
avec la visite prévue du ministre Le Drian alors que les liens entre la Russie et l’Inde
se fortifient. Nous ferons chou blanc et l’affaire du Mistral va contre nos
intérêts sauf de considérer que nous sommes en guerre contre la Russie. L’arbre
de Noël offert par la Russie pour Notre-Dame et le parc d’attraction qu’elle nous
achète pour la Crimée font honte à la France.
Notre attitude envers l’Ukraine montre la déliquescence
De notre politique étrangère et la fragilité
De notre défense nationale, désormais.
Celle-ci n’existe plus que par l’OTAN
Et nous condamne à… Obéir !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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