Pourquoi les centrifugeuses posent-elles
un problème militaire pour l’enrichissement de l’uranium ? Parce que c’est
un procédé proliférant à double intérêt civil et militaire. L’uranium naturel contient
0,7% d’uranium enrichi, l’uranium 235 plus radioactif et fissile. La fission de
cet uranium enrichi à 5% au plus dans les réacteurs dégage de la chaleur qui
permet de produire de l’électricité. C’est ce pourcentage d'U235 que les centrifugeuses
permettent d’obtenir. Pour expliquer ce qu'est une usine d'enrichissement par centrifugation, il
faut se souvenir de ses cours d’électricité du lycée où le professeur nous a
parlé des montages électriques série ou parallèle. Si vous voulez de la
puissance électrique sous faible voltage, vous réalisez un montage parallèle de
vos piles, le voltage obtenu est celui délivré par chacune des piles et pas
plus. Il en est de même avec les centrifugeuses.
Si vous réussissez à multiplier
par 1,2 par exemple la teneur en uranium 235 dans une centrifugeuse pour
obtenir 0,84%, si tant est que la force centrifuge est capable de le faire,
vous devrez mettre des centrifugeuses en parallèle en fonction de la quantité d’uranium
enrichi que vous voulez obtenir. Si le coefficient d’enrichissement à 1,2 était
celui de l’exemple, une cascade d’une dizaine de centrifugeuses en série suffirait
à atteindre l’enrichissement nécessaire à l’utilisation civile et avec une
trentaine on atteindrait l’enrichissement nécessaire à l’utilisation militaire.
Le débit de sortie serait par contre très faible. Il faut donc mettre des
centrifugeuses en parallèle à chaque niveau de la cascade pour obtenir le débit
voulu. On aboutit ainsi à des milliers de centrifugeuses.
Le principe de la
centrifugation, est utilisé dans la nouvelle usine française du Tricastin.
C’est le procédé d’enrichissement de l’uranium connu le plus performant. La nouvelle
usine s’est juxtaposée à l’ancienne basée sur le procédé de diffusion gazeuse. Le
site du Tricastin permet d’alimenter plus de 100 réacteurs dans le monde, soit
25% de la production mondiale de combustible nucléaire. Le nouveau procédé
consomme 50 fois moins d’énergie que l’ancien mais il est beaucoup plus proliférant.
C’est donc ce procédé dans une usine à production soi-disant civile qui est en
cause en Iran car la fabrication d’uranium à concentration militaire est
possible en spécialisant des parties de la cascade de 9.500 centrifugeuses à
cet objectif.
Alors
qu’Israël a la puissance nucléaire, comme le Pakistan, Israël et la Corée du Nord, les
occidentaux, donc les USA, ont décidé que l’Iran ne devait pas en être doté. Les
discussions ne font pas de progrès réel depuis le début des sanctions malgré un
assouplissement de la position iranienne qui parle de limiter le nombre de
centrifugeuses à 8.000 et d’accepter le contrôle de l’AIEA (Agence
Internationale de l’Energie Atomique). Derrière ces oppositions de façade, il y
a des objectifs nationaux pour lesquels ce sujet de conflit joue le rôle de
cache-sexe. Il faut remarquer d’abord que parmi les négociateurs il y a l’Allemagne
qui ne fait pas partie du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ceci montre l’importance
que ce pays prend désormais dans les relations internationales, comme il l’a
fait pour l’Ukraine. Si les négociations traînent en longueur, c’est que les
occidentaux et le couple Russie-Chine n’ont pas les mêmes objectifs. Nous en parlerons
dans un prochain article car cela touche de très près la guerre économique et
hégémonique que livrent les USA à l’ennemi numéro un, la Russie, et à leur
partenaire-futur adversaire, la Chine.
Suivant que vous êtes étiquetés blanc ou
noir, bleu ou rouge,
Vous aurez ou non l’autorisation des
gendarmes du monde.
Vous serez dans les fers afin que rien
ne bouge
Ou vous serez l’ami encerclé dans la
ronde,
Celle dont l’on ne sort pas
Sans passer par trépas !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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