Selon l’institut European Leadership Network
(Réseau de Direction Européenne, ELN), depuis mars 2014 les relations entre la
Russie et l’Otan sont caractérisées par «
la méfiance, la crainte, et des délais de temps réduits pour prendre des
décisions dans une confrontation volatile entre un Etat doté d’armes nucléaires
et une alliance dotée d’armes nucléaires ». Le rapport ajoute que « Perpétuer cette réalité dans les
circonstances décrites dans ce rapport est pour le moins risqué. Au pire, cela
pourrait conduire à la catastrophe ». Les incidents qu’il rapporte
indiquent clairement les dangers immenses pour la survie de l’humanité posés
par l’escalade irresponsable de l’OTAN en Europe de l’est, après le changement
de régime qu’elle a imposé en Ukraine.
Les armées du monde entier sont en
état d’alerte, les avions de l’OTAN patrouillent au-dessus des républiques
baltes, de la Pologne et d’autres Etats européens à quinze minutes de vol de
grandes villes russes. Un incident « à haut risque » s’est produit le 5
septembre, deux jours après qu’Obama a visité l’Estonie et y a juré que ce pays
aurait le « soutien éternel » de Washington contre la Russie. « Le 5 septembre 2014, un membre des services
de sécurité estoniens, Eston Kohver, fut kidnappé par des agents russes d’un
poste de frontière estonien. Emmené à Moscou, il fut accusé d’espionnage »,
écrit l’ELN. « S’il y avait eu des morts, il aurait pu y avoir une escalade
dangereuse et incontrôlée ».
Un autre incident « à haut risque »
fut la campagne belliqueuse mais infructueuse lancée par la Suède le mois dernier
pour trouver un sous-marin russe dans les eaux territoriales suédoises. Un
quart de siècle après la chute du mur de Berlin, suivi par la dissolution de
l’URSS par la bureaucratie stalinienne et la restauration du capitalisme, les
puissances occidentales exploitent les divisions ethniques de l’ex-URSS pour
encercler et diviser la Russie. Elles ont soutenu un putsch à Kiev dirigé par
la milice fasciste ukrainienne. Ils ont ainsi utilisé la guerre civile qui
s’est déclenchée entre le nouveau régime à Kiev et les zones ethniquement
russes de l’est ukrainien.
Le but est de dénoncer la Russie et d’envoyer
des forces en Pologne, dans les républiques baltes, dans la mer Noire et en
Ukraine. Les armées du monde entier sont en état d’alerte, les avions de l’OTAN
patrouillent au-dessus des républiques baltes, de la Pologne et d’autres Etats
européens à quinze minutes de vol de grandes villes russes. Des malentendus
entre les forces russes et les troupes, avions de chasse et navires de l’OTAN
qui déferlent sur la région ou en Amérique du nord ou dans le Pacifique, où le
rapport fait état d’autres incidents, pourraient rapidement provoquer une
escalade de guerre à travers le monde.
Tout se passe comme si l'OTAN et les russes se préparaient à une
nouvelle guerre mondiale. Washington n’a jamais fait de garantie de « no-first-use », c’est-à-dire de ne pas
être la première puissance à utiliser des armes nucléaires lors d’une guerre.
Quant à l’armée russe, elle pousse le Kremlin à définir les conditions sous
lesquelles il lancerait des attaques nucléaires contre l’OTAN. Au mois de mai,
les forces stratégiques nucléaires américaine et russe ont toutes deux mené des
exercices à grande échelle. Au mois de septembre, lors de nouveaux exercices
nucléaires russes, le général Yury Yakoubov a dit à Interfax : « Je crois que notre ennemi principal est les États-Unis et le bloc atlantique … Il faut décider des conditions sous
lesquelles la Russie pourrait mener une frappe de préemption avec les forces
stratégiques nucléaires russes ».
Sommes-nous encore dans le domaine de
l’intox ? Espérons-le mais les promesses non tenues des américains aux
russes qui affirmaient que l’OTAN ne s’approcherait pas des frontières russes
ont été violées dans les pays Baltes et des bases américaines se sont
installées dans des républiques de l’ex-URSS. De plus désormais les navires
américains sont en mer Noire et les forces de l’OTAN, secrètes ou non, sont en
Ukraine. La Russie se sent menacée et elle se prépare au pire d’autant plus qu’elle
constate que l’on veut l’asphyxier financièrement et économiquement par les
différents embargos, en particulier bancaires. Les accords stratégiques récemment
passés avec la Chine impliqueront que cette dernière ne pourra pas rester
neutre d’autant plus que les Etats-Unis ceinturent ce pays par la mer et les
bases militaires.
L’influent géopoliticien américain Zbigniew Brezinski
déclare dans son livre le grand échiquier (1997) : « la
fin de la guerre froide a fait des États-Unis la première vraie puissance
mondiale [...] mais il est impératif qu’aucun compétiteur eurasiatique n’émerge
et soit en mesure de challenger l’Amérique [...] La primauté mondiale de
l’Amérique dépend directement du maintien de sa primauté en Eurasie. Il est
donc nécessaire d’identifier quelles sont les puissances eurasiatiques qui ont
le pouvoir de provoquer un changement stratégique [...] les trois grands
impératifs de la géostratégie impériale est d’empêcher les alliances, maintenir
une dépendance sécuritaire parmi ses vassaux et empêcher les barbares de faire
alliance [...] par conséquent, les États-Unis doivent contrôler les Balkans
Eurasiatiques afin de rester la première puissance mondiale. »
La guerre froide financière, économique et monétaire, est entrée dans une
nouvelle phase où les États-Unis nous entraînent. Leur déclin ou tout au moins
de leur hégémonie est inenvisageable mais ils ont compris que le temps jouait
contre eux. Il fallait donc précipiter les choses et empêcher la Russie de se
rapprocher de l’Europe pour arriver au plus près de ses frontières en captant
au passage le grand marché européen. Mais il leur faut aussi empêcher que se
cimente un bloc trop solidaire autour de la Chine, déjà première puissance
économique, et dotée d’une puissance militaire en pleine croissance qui vient
augmenter celle de la Russie.
Cette précipitation est telle que
tous les moyens sont bons… même la guerre que les USA soulèvent d’ailleurs
partout en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient. Malheureusement il suffit d’un
incident de frontière terrestre, maritime ou aérien pour mettre le feu aux
poudres et à une guerre d’un autre niveau. L’attendent-ils ou le provoqueront-ils ?
Dans l’art de la guerre… il est très important de pouvoir choisir son moment !
Au moment où le monde bascule vers une autre ère
Où des pays émergent et veulent soulever le joug
De l’impérialisme américain depuis 70 ans,
L’Europe fait taire la voix de la France
Et souffle sur la braise du feu...
Nucléaire !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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