On ne pouvait imaginer pire réveil pour commencer
cette semaine que les évènements qui s’abattent sur nous. L’affaire
Jouyet-Fillon nous replonge dans le marigot de la politique qui tue la
confiance du peuple dans ceux qui nous dirigent. Peu importe finalement de
savoir qui de Jouyet ou de Fillon est le menteur, la France a bien d’autres
préoccupations que nous ressentons tous avec l’augmentation du chômage et les
prélèvements incessants sur notre pouvoir d’achat. Finalement la seule
interrogation qui nous reste est de savoir si le Président de la République est
complètement blanc dans cette affaire parce qu’il est le représentant suprême
de notre pays. « Wait and see » donc.
Par contre deux nouvelles beaucoup
plus importantes nous renvoient l’image de la dégradation économique de notre
pays, et de sa perception en Europe et même dans le monde. La première est le
verdict de Bruxelles sur le budget 2015 qui lui a été présenté. Devant notre
non-respect de nos engagements, la Commission manifeste son impatience et nous
met le couteau sous la gorge en nous demandant probablement de verser 4 milliards qui seront
mis en gage si nous ne respectons pas le nouveau délai accordé pour respecter
nos engagements. En dehors du fait que ces 4 milliards manqueraient au moment
où Hollande jure que les impôts n’augmenteront plus en 2015-2016 et se trouverait
devant une raison majeure de ne pas tenir ses engagements, le pire est que la
parole de la France ne convainc plus nos partenaires européens et que nous
sommes mis à l’index.
La deuxième nouvelle est finalement
pire puisqu’il est désormais question que les investisseurs sur des grands
travaux publics incluent une majoration dite « risque du pays ». C’est
le plus douloureux constat que nous devons faire. La France n’est plus crédible
comme l’est une république bananière. Si l’on ajoute à cela l’affaire de la
livraison retardée, voire mise ne cause, du navire « Mistral » sous
la pression américaine, notre image de non fiabilité se répand dans le monde
entier et il nous sera d’autant plus difficile d’obtenir des marchés où la
caution de l’État est indispensable. Après avoir essayé de vendre ce Mistral au
Canada, les USA veulent proposer à l’OTAN d’en faire l’acquisition. Que sont
devenues l'aura et l’indépendance française ?
Il est désormais probable que la France
va voir monter les taux d’intérêt pour ses emprunts car l’idée de notre
faiblesse fait son chemin et le couple franco-allemand navigue sur des océans différents.
Nous voilà rejetés dans les pays du sud en voie de décomposition alors que nous
étions encore il y a peu un pays de référence. Les discours de nos politiques
se cantonnent sur des mesures médiatiques de diminution du nombre de
parlementaires, de réformes territoriales dont les bénéfices seront minimes
voire négatifs sur l’efficacité de notre système administratif et
parlementaire. Par ailleurs notre propension à déployer une inventivité
incomparable de nouveaux impôts et taxes, de baisse des allocations, de création de nouvelles niches
fiscales pendant que l’on rogne les précédentes, notre amour de la complexité du
code du travail pendant que nous travaillons à la simplification des procédures
administratives, montre que ce sport national est créatif de commissions, de
groupes de travail plus que de réelle efficacité économique.
Les dirigeants des deux principaux
partis sont toujours assis sur les mêmes dogmes qui ne laissent aucune chance
de remettre réellement notre économie dans la course mondiale. Parmi ces dogmes
celui de la monnaie unique reste le carcan que personne ne veut avouer et
encore moins desserrer puisque cela signifie l’aveu d’un échec. Ce terrain est
vierge pour le FN qui n’est pas forcément le parti le mieux armé pour s’engager
dans cette voie à la tête du pays. Le mal est profond dans l’esprit des
français sur la certitude du catastrophisme d’une sortie de l’euro. Le fait
même que ce soit le FN qui soit le plus gros parti à le défendre, le rend moins
crédible aux yeux des hésitants même si les souverainistes essaient de se faire
entendre.
Le second dogme est celui de la
nécessité de s’ouvrir sans aucune barrière au marché mondial et à la
circulation des personnes sur le territoire européen. Le troisième dogme est
la certitude des bienfaits d’un multiculturalisme alimenté par l’immigration. Le quatrième
dogme est la croyance que la France dominera l’Europe par le nombre de ses
habitants grâce à une progression supérieure aux autres pays.
Sur le second dogme, on profite du
marché mondial quand on est compétitif, cela n’a rien à voir avec l’ouverture
qui se fait d’elle-même par le besoin croissant d’importation pour alimenter la
consommation intérieure et les besoins de nos entreprises. Tous les pays
mettent certaines barrières, ne serait-ce que sur les produits stratégiques, et
chacun en fonction de ses besoins. La libre circulation des personnes et le
marché du travail doivent être bien séparés de l’acquisition de la nationalité
et des droits qui y sont attachés. Ceci n’a rien à voir avec le soi-disant
repli sur nous-mêmes, bien au contraire c’est ouvrir un nouvel espace de
liberté.
Sur les troisième et quatrième dogmes
du multiculturalisme et de la démographie, nous sommes dans l’aveuglement
suicidaire d’une nation qui importe massivement une nouvelle culture, dont nous
sommes les plus investis des pays européens, culture qui s’assimile de moins en
moins, rejette nos réformes sociétales mais procrée plus que ses hôtes. Notre
marché du travail se rétrécit de mois en mois et ceci d’autant plus que la
qualification des candidats est moindre. Nous nous dirigeons tout droit vers un
affrontement culturel, une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité qui
en résulte. Une bonne démographie n’est profitable que si le PIB/habitant est
au moins maintenu, ce qui n’est déjà plus le cas.
Tous ces dogmes défient pourtant l’analyse du bon sens,
Mais la couardise, la vassalité, le pouvoir et le profit,
Maintiennent par la communication mensongère
Notre pays dans une spirale
D’autodestruction !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon