Ce week-end ne laissera pas de trace et ne changera
rien au paysage politique de la France. Marine Le Pen est réélue à l’unanimité
dans une dynamique qui n’a pas encore atteint son apogée. Le temps des disputes
publiques n’est pas pour demain, elles restent masquées en attendant la
prochaine élection. Mais le vote électronique pour désigner le président d’un
parti UMP, qui ne sera bientôt plus l’UMP, n’accouche de rien de neuf. Il s’est
techniquement bien déroulé, ce qui était le moins que l’on pouvait en attendre.
Le favori a gagné tout en supportant le poids du retour de l’Ile d’Elbe, car l’exercice
du pouvoir laisse des traces. Comme disent les élus, le plus difficile n’est
pas d’être élu mais réélu.
Le bon score du challenger n’est que
de la récupération des mécontents de leur leader d’hier mais néanmoins fidèles
et aspirant au changement dans la continuité. Le « Renouveau » n’amène
aucune idée nouvelle. La lutte contre le chômage, la parole donnée aux
français, l’Education avenir de la France ne sont que des lieux communs, seul
le comment nous intéresse. Le favori a « droitisé » son discours en vitupérant
sur l’Europe de Schengen et en concédant au « Mariage pour tous ».
Sur ce dernier point les modifications ne peuvent qu’être qu’à la marge et non
rétroactives et donneront lieu à un nouvel affrontement dans les rues. La loi a
été plus loin que nécessaire mais elle est là même si on le déplore. Il ne
reste plus que le débat sur l’adoption, la PMA et la GPA. Dans l’état où est la
France, il n’est pas urgent de faire de ce débat une priorité. Les
affrontements corporatifs seront déjà assez nombreux. La politique des emplois
aidés coûte et n’a jamais réduit le chômage comme l’embauche d’une économie
saine et libérée du dirigisme de l’État.
Pour le traitement de l’immigration, de
nombreux français préfèreront l’original des souverainistes, repris par le FN,
à la copie d’un transfuge, ancien président. Celui qui a accepté de fournir de
notre argent à La Turquie pour les discussions préliminaires, tout en se disant
hostile à son entrée dans l’UE, celui qui est passé outre au vote populaire sur
la Constitution Européenne, en faisant voter la copie du Traité de Lisbonne, ne
peut être crédible ni sur la sortie des traités, ni sur l’abrogation de la loi
Taubira. Mais aucun candidat n’a remis en cause l’euro ni à fortiori la
participation à l’UE et à l’OTAN. Il ne faut donc rien attendre de nouveau sur
la politique économique et étrangère. Deux des trois compétiteurs UMP vont se
joindre aux deux qui se sont déjà déclarés candidats pour la présidence de la
République. Les crocodiles vont vite se battre pour la même proie. Selon l’intensité
du combat, le rescapé sera ou non ensuite au deuxième tour de l’élection
présidentielle, car l’intensité tue les votes favorables et génère plus d’ennemis
que d’amis.
Les
affaires économiques, le choc des civilisations et la géopolitique restent les
sujets majeurs mais rien n’a été dit sur la réforme territoriale dont l’UMP s’est
désintéressé et qui va influer sur la vie des français. Cette réforme va
troubler longtemps le fonctionnement de notre pays pour un bénéfice au mieux
maigre mais plus probablement un coût supérieur et une perte de contrôle de l’Etat
et du citoyen. La politique de l’offre et celle de la demande ayant été
successivement utilisées sans succès, l’UMP, ou ce qu’il en restera, ne peut
apporter aucune solution nouvelle. Il peut au mieux éviter de faire les bêtises
antérieures. Espérer dans une relance européenne par le rachat par la BCE d’obligations
souveraines sur le marché secondaire, comme prévu par la BCE, la baisse à 0,05%
des taux d’intérêt (donc négatif en taux réel inflation déduite), ne peut qu’inciter
les gouvernements des pays du sud à creuser les déficits budgétaires et la
dette publique. Par ailleurs le plan de 300 milliards de relance sur 5 ans n’est
pas assuré de trouver des investisseurs car « on ne fait pas boire un âne
qui n’a pas soif ».
L’Europe est devenue le continent qui a la plus faible
croissance économique et l’Allemagne marque le pas quand ses voisins en sont
réduits à une politique d’austérité et diminuent leurs importations. L’euro a
mis une chape de plomb sur les économies européennes. La politique de la BCE s’oriente
vers une politique à la Japonaise de déversements de liquidités qui se dirigent
principalement vers les marchés et non vers l’économie productive. Le Japon est
en récession. Ceux qui y croient, en donnant l’exemple des États-Unis, oublient
deux choses. La première est que la dette américaine explose et la seconde que
le dollar est encore la monnaie de référence. Les deux raisons s’étayent l’une
l’autre… mais jusqu’à ce que le yuan vienne changer la donne. On ne peut jouer
ce jeu qu’à la Japonaise et non à l’américaine. On constate le résultat.
Une gauche qui patauge dans les lois sociétales et perd la main économique,
Une opposition traditionnelle dans les guerres d’égos et les vieilles
recettes,
Sont la porte ouverte au déclin ou à la révolte d’un peuple lassé !
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon