Cette élection présidentielle voit plusieurs candidats accepter comme
acquis le fait que la France ne soit plus en mesure de faire face seule au
monde d’aujourd’hui et qu’elle doit définitivement se ranger derrière le
parapluie économique, social et financier de l’UE, et le parapluie militaire de
l’OTAN. Cette question ne doit même plus faire l’objet d’un débat comme si le
traité de Maastricht nous avait apporté la prospérité et que le refus par les
français de la Constitution européenne n’était qu’un phénomène d’urticaire que
le Parlement avait pommadé et rangé dans les placards de la République. Non les
français n’ont pas oublié qu’on leur a volé le référendum sur la Constitution.
Ce fut le plus grand déni de la démocratie sous la Vème République et un
emprisonnement forcé de la France dans l’UE sous les conditions que Bruxelles
allaient nous imposer ad libitum.
Le mot France, étymologiquement le
peuple des hommes libres, n’a plus de sens si ce pays se laisse enchaîner
contre son gré. L’UE nous a été vendu bien emballée dans des promesses de vie
meilleure et assortie de prédictions maniant la peur, le spectre de la guerre,
la petitesse de notre pays dans le concert mondial. La monnaie unique nous a
été imposée comme le symbole de l’union des peuples, en fait la monnaie qui
arrange les multinationales. En fait nous payons cher le plaisir de ne pas
changer de monnaie en passant la frontière, nous les fonctionnaires, les
artisans, les TPE, les PME et les rentiers. La libre circulation des hommes a
fait entrer une main-d’œuvre sous-payée qui a permis de faire pression sur les
salaires pour augmenter la compétitivité des entreprises alors que l’euromark
était le responsable de notre manque de compétitivité dans une économie mal
adaptée à l’export hormis les secteurs du luxe, de l’aéronautique, du spatial
et du nucléaire. Le résultat est l’augmentation du chômage et un solde du
commerce extérieur largement négatif alors que l’Allemagne s’enrichit à nos
dépens et à ceux de tous les pays du sud. C’est 300 milliards d’euros qui
séparent les soldes du commerce extérieur entre les deux pays.
Seules les multinationales tirent
leur épingle du jeu, et quelques entreprises exportatrices innovantes dans des
créneaux porteurs. Une usine disparaît par jour ouvrable, un agriculteur se
suicide par jour. Le nombre d’agriculteurs est en chute libre et la France se
paupérise. Par contre les multinationales prospèrent en pratiquant de plus une « optimisation »
de leurs impôts par des investissements à l’étranger dans des pays à faible
fiscalité, et des transferts d’argent dans les paradis fiscaux. Environ 60
milliards échappent ainsi au fisc français. Le chômage se stabilise péniblement
grâce à des radiations accrues, des transferts de la catégorie A des demandeurs
d’emploi, catégorie médiatisée, dans les autres catégories, des mises en
formation et des emplois aidés. Les mises en formation n’ont d’ailleurs qu’un
faible taux de retour à l’emploi.
La fiscalité ne s’allège pas sur les
consommateurs et l’assiette de l’impôt sur le revenu ne cesse de se rétrécir
entraînant une surimposition des classes moyennes. La politique économique
française est directement issue de celle de Bruxelles où la Commission
Européenne en est l’instigatrice même si les chefs de gouvernement l’ont
approuvée. Le monde des multinationales et des banquiers impose sa vision du
monde essentiellement tournée vers le profit des actionnaires. N’oublions pas
que la BCE, comme la Fed, est une réunion de banquiers, de connivence avec la technocratie
bruxelloise, et que le pays qui impose son choix aux autres c’est l’Allemagne.
Il a fallu une ruée migratoire initiée par Angela Merkel pour que certains pays
se rebiffent. La France n’est plus libre d’accueillir comme elle l’entend, de
gérer son budget, de choisir sa politique économique et sociale qui sont codifiées
dans les Grandes Orientations de la Politique Européenne. L’exemple-type est la
loi travail qui n’est que la traduction d’une directive européenne.
Le peuple français ne choisit même plus
ses ennemis. L’ennemi numéro un désigné par les USA est la Russie, le numéro
deux est Bachar el Assad mais on dit combattre Daech. Il ne choisit pas plus
ses amis. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont dans une coalition avec nous,
coalition sous la houlette des USA et de l’OATN. La France est volée aux
français par l’étranger, et cet étranger est de l’autre côté de l’Atlantique.
Il y a jusqu’au démantèlement de notre pays qui nous est imposé. L’Europe doit
ressembler aux Etats-Unis avec un patchwork de régions ressemblant aux Etats
américains. La régionalisation n’est même pas une idée lumineuse de nos
gouvernants, c’est l’application de la volonté de diviser pour régner dans une
Europe fédérale très manipulable avec des zones géographiques restreintes dont
le pouvoir décisionnaire sur leur avenir sera diminué d’autant que leur
population et leur poids économique. L’UE fédérale des régions pourra en toute
quiétude appliquer le TAFTA et constituer une petite armée qu’elle paiera et
qui sera intégrée dans l’OTAN aux mains des USA.
Cette évolution de la création des
régions est soutenue par l’UE. Elle encourage l’Écosse, la Catalogne, les
Flandres, la Corse, la Bretagne, le pays basque, l’Alsace, etc. à demander leur
indépendance et à rentrer dans le giron de l’UE. La création des grandes
régions françaises aux pouvoirs étendus est le mouvement inverse qui a demandé
des siècles pour faire disparaitre les seigneuries, les baronnies et les duchés
et les réunir dans une France intérieurement apaisée dans des frontières
naturelles qui lui ont assuré de survivre jusqu’à nos jours. Il faut prendre
conscience que cette évolution fait courir un grand danger à la France dont on
nous fait croire qu’elle n’est plus capable de survivre seule, comme si la Suisse
la Norvège et l’Islande étaient en perdition, et comme si la plupart des pays
du monde n’étaient pas capable de se gérer seuls.
Mais si la France échappe aux
français c’est que la parole ne lui est plus donnée qu’à l’occasion de vote des
municipales, des législatives et de la Présidentielle. L’ensemble des politiciens
sont dans la main de Bruxelles et se contentent de gérer leur électorat en
proposant des amendements aux lois issues de Bruxelles. Le pouvoir délégué du
peuple soumet donc celui-ci indirectement à l’UE. Les politiciens ne sont plus
la courroie de transmission du peuple vers le pouvoir mais la transmission du
pouvoir de l’UE vers le peuple. L’UE honnit le référendum, la France ne le
pratique plus depuis que les français ont voté non. L’UE est une dictature, c’est
donc le déni de la démocratie. Le peuple doit être privé de référendum. Il est
impératif de réagir et de rétablir le référendum d’initiative populaire avec
des conditions qui lui permette d’exister, ce qui n’est pas le cas
actuellement. Sarkozy a eu le culot de féliciter la Suisse pour ses « votations »,
alors qu’il a nié le référendum qu’il avait dû initier pour respecter la
Constitution.
Un peuple muselé ne peut espérer la liberté.
Elle ne peut être que conditionnelle
Et attribuée par le pouvoir,
Que l’Argent donne
Aux puissants !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du
Languedoc-Roussillon
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