La moitié du corps électoral serait
toujours hésitant entre l’abstention et un candidat hypothétique qu’ils ne
trouvent pas dans les principaux candidats. La diabolisation habituelle du FN
et le slogan du vote utile sont une autre raison qui vient renforcer le camp
des indécis. Dans les sensibilités électorales de l’arc républicain on repousse
Mélenchon et Marie Le Pen. C’est pour l’instant Macron qui en profite et qui,
par son jeu d’équilibriste, prenant un peu à gauche et un peu à droite, espère
bien ramasser la mise. Mais, contrairement à ce que prétend ce jeune loup, il n’apporte
rien de nouveau puisqu’il pioche au centre avec Bayrou, à gauche avec le ralliement
des caciques quittant le navire socialiste qui prend l’eau, et les centristes
de droite qui se sont ralliés du bout des lèvres mais qui sentent que le vent a
tourné. Le match Juppé-Fillon des primaires a laissé des traces indélébiles.
Les primaires ont de la même façon montré le clivage de fond du parti
socialiste. Hollande s’est appuyé sur la gauche et la diversité pour se faire
élire et a trahi les deux car il avait été adoubé par les Maîtres de l’Argent
pour faire une politique libérale et mondialiste.
Le
succès Macron est une vaste supercherie car il prétend incarner le renouveau
alors que son bref passage au gouvernement n’a rien révélé de tel. La loi
travail est la traduction française de la directive européenne et l’ouverture
du transport au-delà des 100 km est loin d’être une réussite. Par contre la
vente d’Alsthom, fleuron de l’industrie française, à vil prix est une braderie
honteuse du patrimoine français. Mais Macron fait croire que la jeunesse sert
de passeport pour une nouvelle politique. En réalité il refera grosso modo ce
qu’a fait Hollande, parce que Bruxelles ne le laissera pas sortir des clous.
Cette posture marche parce que les primaires ont montré que les têtes de ceux
qui ont gouverné depuis 10 ans doivent tomber. Pour Macron on parlera au pire d’erreurs
de jeunesse.
Les
électeurs se rallient au centre parce que les extrêmes lui font peur. Le
français n’est pas encore mûr pour la révolution qui peut déboucher sur un
avenir imprévisible tant le français en colère peut faire n’importe quoi comme
la Commune ou la dictature. Macron veut gouverner au centre mais il n’a rien de
nouveau à proposer sinon des réajustements par rapport à la politique
précédente qui ont l’avantage de plaire ou au moins de ne heurter personne. Ces
réajustements sont souvent catégoriels, ou miroir aux alouettes comme la
suppression de la taxe d’habitation. Le consommateur devra la payer d’une façon
ou d’une autre. Les collectivités territoriales vont perdre une variable d’ajustement
de leurs budgets et l’Etat ne fera pas évoluer son versement compensatoire pour
suivre la conjoncture. C’est encore une manière d’alléger les dépenses de l’Etat
au détriment de la population et des collectivités.
Donc
gouverner au centre est une solution si l’on veut éviter un clivage entre deux
extrêmes qui vont mener une guerre stérile s’il n’y a pas un consensus
populaire sur un véritable projet innovant. La victoire de l’un des extrêmes plongerait
inévitablement le pays dans une crise sociale et identitaire qui paralyserait
le pays et annihilerait toute possibilité à l’une d’entre elles de mettre en œuvre
son programme. Mais les extrêmes et l’arc républicain se divisent sur un sujet
essentiel celui de la dépendance bienfaitrice et celui de l’indépendance,
qualifiée de catastrophique par les européistes de l’arc républicain. Le « projet »
Macron ne peut être innovant car il accepte la tutelle de Bruxelles et les
extrêmes sont porteurs d’inquiétudes. En particulier le traitement du problème
migratoire n’a pas de solution qui satisfasse les tenants d’une paix sociale et
d’un vivre ensemble à conquérir. A l’extrême gauche, la négation d’un problème
d’assimilation avortée et d’accueil sans contrainte du flux migratoire est
angoissant. A l’extrême droite, la guerre ouverte de civilisation et la
perspective de clivages entre « souchiens » et la diversité est
porteur d’angoisses et heurte des sensibilités sur la paix civile et la
recherche du vivre ensemble. Il n’y a donc apparemment pas de solution pour les
indécis.
Gouverner
au centre nécessite donc un projet innovant ouvrant des perspectives nouvelles
et prenant naturellement en compte le flux migratoire et la situation
intérieure de sécurité. Sachant que l’innovation actuelle ne peut être que
celle de Bruxelles et l’on sait que le fédéralisme est son objectif final,
objectif qui n’est pas celui des peuples mais de l’hégémonie américaine, de l’ouverture
au mondialisme et de l’asservissement des peuples au profit des puissances de l’argent,
le projet ne peut être que la sortie du carcan UE-OTAN. Cette action comprend
donc la reprise du contrôle de nos frontières, des mouvements de capitaux et de
circulation des marchandises. C’est le cas de la plupart des pays du monde. Le
contrôle de nos frontières veut dire une nécessaire politique migratoire et un
contrôle pays par pays des importations. Le contrôle des capitaux permet de
gérer les prises étrangères de notre patrimoine, les évasions fiscales dans les
pays à faible imposition des sociétés et dans les paradis fiscaux.
Mais à ceci que l’on qualifie à tort de
protectionnisme, sachant que tout est dans le degré de contrôle des échanges,
il faut ajouter une vision de la France dans le monde. Il est temps de se
souvenir que la France a le deuxième domaine maritime du monde, la puissance
nucléaire et un atout essentiel dû en grande partie à son histoire et à la
colonisation, la langue française qui la 5ème langue la plus parlée
dans le monde. Elle est une de celles qui se développe le plus vite et est en
passe de devenir dans quelques décennies la troisième langue du monde. C’est l’Afrique
qui est la plus porteuse de notre langue et ceci donne un grand projet de
développement de notre pays sur la base de la francophonie en parallèle avec le
monde anglo-saxon qui s’appuie toujours sur le Commonwealth. Cet atout mêle le
culturel et l’économique, la base la plus saine pour un nouveau partenariat d’égal
à égal où les problèmes migratoires seront à résoudre de part et d’autre.
Il
faut créer un nouveau rassemblement mondial autour de la francophonie, c’est un
objectif porteur d’avenir économique et de rayonnement de la France qui doit
être le pays porteur de la paix et non, comme actuellement, celui de porteur
des horreurs de la guerre avec un droit d’ingérence autoproclamé. Philippe De
Villiers disait qu’il croyait en l’arrivée d’un homme ou d’une femme qui
sortirait de l’ombre et porterait un projet d’avenir rompant avec quarante ans
de dérive de notre pays sombrant dans la dette, la dépendance, un melting-pot
mal assuré et les horreurs de la guerre.
Il me semble qu’il faut porter plus d’attention au projet proposé par François
Asselineau. Son projet n’est pas clivant et ouvre des perspectives qui peuvent
rassembler les français tout en apportant des solutions aux problèmes les plus
urgents, l’économie, le chômage, le clivage avec la diversité, l’indépendance,
l’ouverture sur l’espace culturel et économique de la francophonie, la
renforcement de notre capacité de défense, le retrait des guerres inutiles, et
le rayonnement mondial de notre pays. En
tous cas l’avenir n’est pas dans les politiciens qui ont fait partie plus ou
moins des quarante ans de régression de notre pays.
La France se gouverne au centre ou fait
la révolution.
Notre jeunesse a besoin de nouvelles
perspectives
Ce n’est pas un homme neuf qu’il lui
faut
Mais un homme d’expérience
Qui défend un projet
Porteur d’avenir !
Claude
Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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