« That
is the question » diraient nos amis anglais qui furent nos principaux
ennemis pendant des siècles. Jeanne d’Arc et Trafalgar alimentent toujours le
roman populaire de chaque côté du Channel. Si notre pays passe progressivement
sous une tutelle tripartite « USA-UE-DE », DE pour Deutschland notre
voisine allemande, le Royaume-Uni vient de nous rappeler qu’il n’était pas
rattaché géographiquement au continent européen. S’il s’y unit, c’est qu’il en
sent l’intérêt. Si le continent tente de le soumettre, il se rebiffe
démocratiquement. Si la France se targue d’être le pays de la liberté (concept
qu’elle s’échine désormais à transgresser pour le faire oublier), le Royaume-Uni
est le pays qui a le premier redonné un sens au mot « démocratie »,
créé par les grecs. C’est en effet à partir de 1325 sous le roi Edouard II que
nait le vote de 1% de la population et la création de deux parlements, la
chambre haute des Lords et la chambre basse des Communes. Ces premiers « députés »
étaient déjà le relais des pétitions émises par le peuple. Nous n’avons fait
que copier en supprimant seulement la monarchie présidentielle associée au
pouvoir législatif. Ce petit rappel historique est nécessaire pour comprendre l’attachement
de ce peuple à la démocratie et son choix du Brexit.
Contrairement à nous
avec la liberté, le Royaume-Uni conserve l’essence même du pouvoir du peuple
sur son destin. Il vote et choisit son destin, le Parlement relaie la voix du
peuple et l’exécutif s’y conforme. Le contraste est saisissant avec notre
référendum sur la Constitution Européenne. Si le vote des français a été bafoué
par le Traité de Lisbonne, c’est que le Président Sarkozy était sous la
nécessité de répondre aux exigences de l’UE. Il était devenu leur otage et
enterrait une première fois le gaullisme, auquel tous les présidents de droite
font référence, en bafouant celui qui avait fait écrire l’article V de notre
Constitution où le Président est le garant de l’indépendance de la France. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Rien, puisque notre monnaie ne nous appartient plus, pas plus que notre budget,
et pas plus que notre arme de dissuasion nucléaire désormais incluse dans l’OTAN.
Monnaie, économie, défense, est un triptyque indissociable de l’indépendance d’un
pays, indépendance qui nous échappe désormais. Nous sommes sous la dépendance
des GOPÉ
(les Grandes Orientations de la Politique Économique), et de l’OTAN. Pour
ceux qui veulent comprendre le carcan qui soumet tout Président de notre pays,
il y a un article très complet sur le site UPR (Union Populaire Républicaine).
La France non
seulement est aux ordres de l’UE mais elle peut être sanctionnée pour
désobéissance. Elle est jugée sur ses actions. Comme nos enfants la France a
même droit à son bulletin scolaire. En juin 2016, de nouvelles directives ont
été communiquées aux gouvernements, elles vont être réactualisées en mai 2017
(tiens ! ) et tous les gouvernements devront s’y conformer, donc le
prochain Président français. Mais me
direz-vous, nos Présidents font partie d’un Conseil qui donne les grandes
orientations, donc ils sont d’accord et ont leur mot à dire. Oui sauf que les
dernières six recommandations prises par le Conseil étaient la copie conforme
de celles émises par la Commission Européenne, un organisme technocratique non
élu par les peuples ou leurs représentants. On leurre le peuple si on lui
laisse croire que notre gouvernement n’est pas totalement subordonné à l’Union
Européenne, et qu’il n’est pas en charge de faire passer des choix politiques
sur lesquels il n’a aucun mot à dire et à fortiori son peuple.
Alors
les débats du 20 avril sont sans intérêt réel entre tous les candidats « dépendantistes ».
Celui d’entre eux qui serait élu n’appliquerait que la politique imposée par l’UE
dans laquelle l’Allemagne a la plus grosse influence. Un véritable débat entre
les « indépendantistes » et les autres n’a pas eu lieu. Mélenchon a
réussi néanmoins un tour de force en faisant croire qu’il allait pouvoir
remettre l’UE dans les rails de l’Europe heureuse et sociale en surfant sur le « tous
dehors » et « vive l’écologisme ». Il se laisse voir comme un
candidat antisystème alors qu’il sera soumis aux mêmes directives européennes à
l’allemande. Sa sixième constitution devra passer par les fourches caudines de
Bruxelles et n’est pas prête à voir le jour et aucun de ses articles ne pourra
contrevenir au traité de Lisbonne, ni à celui de Maastricht qu’il a voté en son
temps. Son discours me fait penser à cette merveilleuse formule au moment de
notre retrait du Maroc : « nous leur avons donné l’indépendance dans
l’interdépendance. » Beau parleur et fine lame, ce Mélenchon !
Le vrai débat n’a toujours pas eu lieu,
Le projet de la peur étreint toujours
Un peuple désinformé et hagard
Qui ne sait plus où il habite.
La liberté de notre patrie
Est toujours à vendre !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire