Pardonnez-moi
cet anglicisme factice mais le sigle GOPE désigne les Grandes Orientations de
la Politique Européenne, et, comme chacun le sait désormais, celles-ci sont
directement issues d’une politique concoctée à la sauce des Maîtres de l’Argent
d’origine anglo-saxonne.
J’ai déjà dit dans les précédents articles que l’enjeu
de cette élection présidentielle n’était pas la lutte habituelle entre la
gauche et la droite traditionnelles, toutes dans le camp des « dépendantistes »,
celui des médias, de l’UE et des USA, mais entre ceux-ci et un camp disparate
mais différent, les « indépendantistes ». L’épouvantail de l’extrême-droite
est le moyen commode de cacher cet enjeu sous celui d’un populisme potentiellement
fascisant qui dit prôner la résistance à l’UE. C’est la recette éculée de
Mitterrand qui lui avait permis d’entraver la droite en laissant les gauchistes
et leurs médias répandre le soupçon d’une collusion larvée avec le FN. Cela
marche toujours car cela fait des années que ce crédo est sciemment cultivé. En
stigmatisant le parti le plus important s’opposant à l’UE, on surfe sur les
dérives possibles d’un parti extrême pour, d’une part en limiter son expansion en
maniant la peur, mais d’autre part désormais on masque surtout le véritable
enjeu cher aux « dépendantistes ». Leur véritable enjeu c’est le
maintien dans l’UE coûte que coûte, au plein sens du terme.
Toutes
les comparaisons que l’on peut faire avec les autres continents, entre les pays
européens hors de l’UE et les autres, entre les pays de l’UE dans la zone euro
et les autres, montrent que notre appartenance à l’UE et à l’euro ne nous est
pas bénéfique. Quand notre commerce extérieur est déficitaire de 45 Mds€, quand
une usine ferme par jour ouvrable, quand chaque jour un agriculteur se suicide,
quand le chômage à un niveau aussi élevé ne diminue pas, quand la pauvreté
progresse, quand la baisse du pouvoir d’achat atteint les classes moyennes,
quand nous sommes en guerre à l’extérieur et à l’intérieur, on ne peut pas dire
que l’Union Européenne a donné raison aux européistes qui nous ont convaincus
encore pour ratifier le traité de Maastricht. Depuis la méfiance s’est
installée et s’est faite jour pour le référendum sur la Constitution
Européenne. Il s’en est suivi trois conséquences, on nous l’a imposée par voie
parlementaire dans le Traité de Lisbonne, on s’est promis de ne plus nous
proposer de référendum, et on a intensifié la propagande de la peur de la
sortie de l’euro, à fortiori de l’UE. Toutes deux ont été promues au rang de
catastrophe dans l’ensemble du camp gauche-droite des « dépendantistes »,
slogan catastrophique à répandre à l’envi.
Ces
derniers se présentent dans le désordre le plus complet, traînant avec eux des
casseroles de leur vie politique, et dans un charivari de dissensions internes.
Mais ils ont entre eux un secret partagé et bien gardé… le carcan des GOPE. L’électeur
apeuré, une fois recentré sur les candidats « dépendantistes « ,
ceux du Système, croit voir s’ouvrir un grand éventail de choix, gauche, centre
et droite. Chacun va essayer d’y trouver ce qui lui semble le plus avantageux
pour lui-même et à l’occasion pour le pays. Mais tous ignorent que, quel que
soit leur choix, les différentes promesses se résumeront finalement à la mise
en œuvre d’un document commun contenant les GOPE. Les Grandes Orientations de
Politiques Économiques,
GOPE, adressées chaque année par la Commission européenne à la France, viennent
appuyer et préciser ces politiques économiques sans que le gouvernement
français puisse s'y opposer. Il peut traîner les pieds mais il finit par obéir
pour cesser de payer les amendes qui lui sont imposées. Le dernier exemple voyant
en 2016 est la loi Travail, loi Macron-El Khomeri, simple traduction dans la
loi française d’une directive européenne.
Le
18 mai 2016, la Commission européenne communiquait les Grandes Orientations de
politique économique pour la France période 2016-2017. Le fait que des
élections présidentielles et législatives se déroulent en France entre le 23
avril et le 18 juin ne constituait pas un « obstacle » à la rédaction et à
l'application de ces GOPE 2016-2017. On peut changer de Président il appliquera
ce document à la lettre… sauf si nous sortons de l’UE. On est en droit de se
poser la question de savoir s’il faut absolument réduire la dette à marche
forcée par une politique d’austérité dont on voit les effets en Grèce et en Italie
par exemple. Si l’on doit réduire le déficit, on peut se demander si c’est sur
les dépenses qu’il faut agir ou sur les recettes. Si l’on doit réduire les
dépenses de l’Etat, on peut se demander où. Inutile de réfléchir, les GOPE nous
le disent :
1°) Assurer une correction durable du
déficit excessif, en 2017 au plus tard, en prenant les mesures structurelles
requises et en consacrant toutes les recettes exceptionnelles à la réduction
du déficit et de la dette ; préciser les réductions de dépenses prévues pour les années à venir
et accentuer les efforts pour accroître le montant des économies générées par
les revues de dépenses, y compris en ce qui concerne les dépenses des
collectivités territoriales, d'ici à la fin de l'année 2016 ; renforcer les
évaluations indépendantes des politiques publiques afin de recenser des gains
d'efficacité dans tous les sous-secteurs des administration publiques.
On
peut se demander s’il faut privilégier une politique de la demande en
privilégiant les revenus des salariés ou une politique de l’offre en diminuant
les charges des entreprises. On peut se demander si l’on doit, comme au Royaume-Uni,
privilégier ou non une politique de flexibilité des contrats de travail, CDD et
CDI. Inutile de réfléchir, la réponse est là :
2°) Veiller à ce que les réductions du
coût du travail soient pérennisées et que les évolutions du salaire minimum
soient compatibles avec la création d'emplois et la compétitivité ; réformer
le droit du travail pour inciter davantage les employeurs à embaucher en
contrat à durée indéterminée.
Mais
voyez-vous la facilité plus grande donnée au licenciement de la loi Travail
était bien incluse dans les GOPE, orientation précisée par une directive.
3°) D'ici à la fin de l'année 2016,
entreprendre une réforme du système d'assurance-chômage afin d'établir la
viabilité budgétaire et d'encourager le retour au travail.
En
langage clair, ceci signifie que le montant des allocations chômage sera réduit
et que sa durée de versement sera diminuée.
4°) Eliminer les obstacles à l'activité
dans le secteur des services, en particulier dans les services aux entreprises
et les professions réglementées ; prendre des mesures pour simplifier
les programmes publics d'innovation et en améliorer l'efficacité ; d'ici à
la fin de l'année 2016, approfondir la réforme des critères de taille
réglementaires qui freinent la croissance des entreprises et continuer à
simplifier les règles administratives, fiscales et comptables en poursuivant le
programme de simplification.
C’est
tout simplement la fin des professions réglementées (médecins, notaires,
pharmaciens, artisans taxis, etc.) qui seront remplacées par les sociétés
privées employant des salariés. On voit aussi que l’innovation va être aidée
par l’exonération de charges sur les sociétés. Quant à l’approfondissement de
la réforme des critères de taille règlementaires, cela sent l’allègement des
obligations de l’employeur vers l’employé… C’est le nouveau volet de la loi
Travail en préparation ?
5°) Prendre des mesures visant à réduire
les impôts sur la production et le taux nominal de l'impôt sur les sociétés, tout en élargissant la base
d'imposition sur la consommation, notamment en ce qui concerne la TVA ;
supprimer les dépenses fiscales inefficaces, notamment celles dont le rendement
est nul ou faible, et adopter la réforme concernant la retenue à la source
de l'impôt sur le revenu des personnes physiques d'ici la fin de l'année 2016.
Vous croyez peut-être que tout ceci
était sorti du cerveau de nos brillants ministres ? Désolé mais ils ont le
doigt sur la couture du pantalon et leurs successeurs itou ! L’appartenance
à l’UE oblige tous les dirigeants des pays européens à suivre les GOPE. Que reste-t-il
réellement des programmes des « dépendantistes » ? Un tronc
commun bien caché et qui ne se révèlera que lorsque vous aurez voté pour eux.
Mais que reste-t-il de la souveraineté de notre pays ? Sommes-nous payés
en retour pour cet abandon de la liberté de notre peuple à se gérer comme il l’entend ?
Que reste-t-il de notre démocratie ?
Voter en 2017 c’est d’abord savoir si l’on
veut aliéner sa liberté,
Savoir si l’on veut que notre pays soit
livré aux technocrates,
Aux banquiers et aux lobbies qui
grenouillent à Bruxelles.
Voter en 2017 c’est comprendre que la
loi de l’UE
S’appliquera de plus en plus implacablement
Sur ceux qui font allégeance et qui
briguent
De porter les lambeaux de notre drapeau !
Voter en 2017 c’est comprendre enfin
Que l’on continue à nous tromper !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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