Le verdict des validations de
candidature pour la Présidentielle 2017 est tombé, ils sont déjà sept et
probablement huit si Mélenchon franchit le cap des 68 signatures qu’il lui
reste à produire. Évidemment avant la liste définitive donnée par le Conseil
Constitutionnel du 17 mars, il faut encore que les candidats retenus présentent
des signatures sur au moins 30 départements. Il n’apparaît pas que cela pose
problème pour aucun d’entre eux. François Asselineau avait déjà la certitude d’avoir
73 départements représentés lors de la précédente annonce des validations. Le
vrai combat va enfin pouvoir commencer parce que nous assistons jusqu’à présent
à un simulacre où les affaires, les coups bas masquent le fond du débat mais
surtout parce que les apparences sont celles de la diabolisation du FN pour
masquer le vide du programme de Macron et les turpitudes des deux anciens
partis de gouvernement. Entre Hamon et Fillon, on nous fait croire que tout va
changer, que nous sommes « en marche » vers la libération des forces
vives du pays, que le droit à bien vivre va prendre une tournure universelle.
Le
miroir aux alouettes tourne à fond en nous lançant des œillades accrocheuses.
Mais ce miroir a deux faces, la gauche face et la droite pile, car quand on le
retourne on a la gauche pile et la droite face. En fait les deux faces sont les
mêmes, et elles ont pour nom : « le Système ». C’est lui qui
étend ses ailes sur la France depuis que Pompidou a obligé l’Etat à emprunter
aux banquiers. Progressivement la machine mondialiste s’est mise en marche à la
grande joie des consommateurs qui ont vu arriver les vêtements chinois… et
disparaître l’industrie textile. Mais dans les trente glorieuses le travail ne
manquait pas et on pouvait même s’adonner aux joies du socialisme « redistributeur ».
La dette nulle encore en 1974 est entrée dans une spirale ascendante mais les
investissements publics masquaient la baisse du nombre de nos entreprises et de
nos agriculteurs. Le grand projet de l’Europe donnait une raison de vivre à une
jeunesse qui n’avait pas connu la guerre et qui pensait que la fraternité sans
frontière était possible. Un clivage entre jeunesse et les plus de 40 ans se
faisait jour mais le slogan « l’union fait la force » était porteur d’espoirs
de vie meilleure.
Dès
1984 le projet de traité instituant l'Union européenne est en route et conduit
au traité de l'Acte unique européen et au marché unique. Mais en 1988, sous la
pression de jacques Delors, l’union européenne se veut aussi union monétaire.
Sans consultation des peuples, le Traité de création de l’Union Européenne est signé
à Maastricht le 7 février 1992. Il faut le rappeler. Ce n’est que sur la
demande du Conseil Constitutionnel qu’un référendum est imposé en France.
Celui-ci autorise la ratification du traité le 20 septembre 1992 avec une
participation de 69,70 % où le « oui » l'emporte avec 51,05 % des suffrages
exprimés. Gauche et droite s’étaient mobilisées pour le « oui »,
seuls quelques poids lourds ont essayé de se faire entendre, Fabius, Chevènement,
Seguin, Pasqua, De Villiers parmi les plus connus. Ce petit rappel historique
est très intéressant car c’est la première fois que la collusion gauche-droite
pour l’UE, et aussi gauche-droite contre l’UE, est apparue aussi nettement.
Le
traité d’Amsterdam de coopération renforcée sur la liberté, la justice et la
sécurité n’a pas soulevé d’objection en 1997. Le vent de la mondialisation puis
l’adoption de l’euro ont ensuite produit un vent d’euphorie qui a balayé ce
clivage d’opinion qui détruisait le duel habituel gauche-droite. En 2000 on est
revenu à nos vieilles querelles gauche-droite dans une période de deux à trois ans
d’euphorie où le creusement de la dette n’inquiétait personne. Le délitement en
profondeur de notre économie n’apparaissait pas en surface, et l’appartenance à
l’UE et à l’euro était une chose acquise. Elle était sans retour pour la
plupart des français. L’élargissement à dix pays supplémentaires par le traité
de Nice a déclenché un mini-débat de fond vite éteint mais prémonitoire. La
machine européenne voulait aller à marches forcées et le traité sur la
Constitution européenne, projeté en 2003, s’est brusquement heurté au NON des
peuples français et néerlandais début 2005.
Le
traité de Lisbonne, copie de la Constitution européenne avec réaménagement des
articles entre eux, est signé le 3 septembre 2007 après le vote du Parlement.
Ce déni de la voix du peuple, en repassant par les Chambres, laisse alors une
trace indélébile. Le peuple comprend que la parole ne lui sera plus donnée, ce
que J.C Juncker a explicitement dit à Bruxelles. Le débat sur l’UE s’est rouvert
dans l’esprit des peuples. Mais le Système qui tient fermement en main les
gouvernements depuis 2007 a guidé les politiques dans des manœuvres de
diversion, comme l’ISF, les lois sociétales et les attentats où les tueurs sont
toujours tués. Les clivages gauche-droite étaient rallumés, le couvercle était
mis sur l’appartenance à l’UE. Au passage, dans l’indifférence générale, nous
réintégrions l’OTAN pour aller faire régner la démocratie en Libye avec un chœur
d’assentiment des politiciens gauche-droite dont nous aurions dû tirer la
conclusion. Le clivage gauche-droite n’existait plus en fait. On nous y amuse
depuis.
Le
vrai débat qui va s’ouvrir avec la Présidentielle, débat redouté par le Système
qui a tout fait pour l’éviter, c’est l’appartenance au Système ou non. C’est le
vrai clivage. D’un côté on a les deux partis de gouvernement, accompagnés de
leurs prolongations vers le Centre, foncièrement attachés à l’UE, l’euro et l’OTAN.
De l’autre on a les extrêmes qui veulent pour le moins des renégociations en
profondeur des traités, la remise en cause de l’euro. Les premiers se cachent
sous le faux-nez des européistes, ce miroir aux alouettes qui a bien marché
dans l’opinion. Implicitement ceci disqualifie les autres pour toute idée de
rassemblement sous une autre bannière, celle du regroupement des nations
européennes sur des objectifs à intérêt commun librement consentis par des
nations souveraines, donc non européistes.
Dès
demain nous allons enfin avoir ces deux camps qui vont s’affronter.
Hamon-Macron-Fillon pour les pro-Système et Marie Le
Pen-Dupont-Aignan-Asselineau + probablement Mélenchon pour les anti-Système. Pour
les anti-Système le consensus n’est que sur le nécessaire réaménagement en
profondeur de l’UE. Il y a tous les degrés entre Mélenchon qui n’est pas prêt à
sortir de ‘UE et de l’euro, Marine Le Pen et Dupont-Aignan qui veulent faire
plier l’UE en force, et Asselineau qui choisit la voix légale du Frexit par l’article
50 du traité de l’UE. L’opinion commence à prendre conscience que l’UE est une
contrainte qui devient trop forte. Pour expliquer leurs difficultés à résoudre
les problèmes, les gouvernements ne se sont pas privés de critiquer Bruxelles…
en France seulement. Cela a donc modelé l’opinion dans ce sens. Par contre sur
l’euro, sujet crucial pour les multinationales, les déclarations de
catastrophismes à gauche et à droite ont ancré un sentiment de méfiance et de
peur. C’est le même processus pour le changement climatique, ça marche
toujours. Le paysan s’est laissé gangrené par les subventions européennes qui
vont tuer l’agriculture française, le chômeur finit par faire du travail au
noir sans chercher un emploi, l’homme de la rue n’a pas envie de voir son
jardin cuit au soleil ni d’étouffer de chaleur dans sa maison.
La
discussion de fond va donc être sur trois sujets cruciaux, l’UE, l’euro, l’OTAN.
Le Frexit aborde de front l’ensemble des problèmes avec désormais la réussite
en cours du Brexit. La discussion à laquelle nous allons assister est une
discussion historique et idéologique où l’avenir de la France est en jeu. Mais
que le Système l’emporte ou non, la discussion n’en sera pas close pour autant.
Cette Présidentielle est historique et nul ne sait ce qui va se passer. On ne
sait même pas si l’UE ne va pas se désintégrer d’elle-même ou si l’Allemagne,
acculée avec l’émigration et un excédent de balance commerciale qui la met en
accusation, ne va pas jeter l’éponge, sans même parler d’un effet systémique
ravageur de la faillite des banques en Italie et même en Allemagne.
Le Système va encaisser sa première
défaite.
Le rouleau compresseur de l’UE
Va être mis sur la sellette
Et ne la quittera plus !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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