Les énergies renouvelables (hors
hydroélectricité) ne sont ni douces, ni gratuites, ni d'avenir. Une idéologie
"verte" pernicieuse veut faire croire qu'elles mèneront à une vie
plus heureuse, voire paradisiaque, alors qu'elles conduisent en enfer. C’est
ainsi que ce sujet est traité dans un livre qui vient de paraître et qui met à
mal la doxa de la pensée unique. Le réchauffement climatique et son corollaire
les énergies renouvelables intermittentes (EnRi) est inculqué comme un postulat
depuis plus de vingt ans, et devient, par la durée et l’ampleur mondiale donnée
au message, une vérité en soi qui ne mérite plus aucune contradiction. Ce
formatage scandaleux des esprits nous conduit année par année à une impasse à
la fois technique, financière et écologique. Or, en dehors du souci de
préservation des générations futures qui est sous-jacent au message écologique,
il s’agit d’un sujet qui impacte fortement l’économie du pays et il est
difficile de crédibiliser les prévisions de budget des différents candidats
sans que cet aspect soit pris en compte et évalué budgétairement.
Malheureusement tout est dit dans de grands slogans sur le bienfait des EnRi ou sur
l’indispensable maintien du nucléaire à des niveaux plus bas variables, mais
souvent flous où l’on présente subtilement la puissance installée et non la
puissance utile. Ces puissances son très différentes entre elles suivant les énergies et particulièrement pour les EnRi.
J’ai montré dans
plusieurs articles la façon volontairement déformée de présenter les chiffres,
en particulier ceux publiés par RTE où seuls ceux qui ont le temps et le
courage de regarder les chiffres de base, calculette à la main, peuvent
rétablir une expression correcte des conclusions données à lire aux gens
pressés et aux journalistes qui sont devenus des machines à copier la pensée
unique. Le dernier compte-rendu sur l’année 2016 ment par omission dans son
graphique de présentation en gommant la production électrique par les centrales
thermiques, soit 9% de la production alors que les EnRi n’ont produit que 7,3%,
dont 5,6% d’éolien et de solaire. Tout cela pour nous dire que les EnRi avaient
participé pour la première fois à 7,3% de la consommation électrique française.
C’est faux, c’est de la désinformation. La production a dépassé de 7,2% la
consommation. Donc les 5,6% de solaire et d’éolien n’ont servi qu’à
l’exportation ! Or cette énergie n’étant ni maîtrisable ni stockable, la
vente de l’électricité des EnRi se fait en priorité et souvent à prix cassé par
rapport aux autres types d’énergie. Il peut même arriver que nous payons pour
nous en débarrasser.
Les prix affichés par
la Régulation de Transport de l’Électricité nous donnent un kWh 66% (82 €/MWh)
plus cher pour l’éolien, et 5 fois plus cher en moyenne pour le solaire (300 €/MWh).
Pour les EnRi il faut rajouter les
investissements de réseau. En 2016, RTE a poursuivi ses investissements à
hauteur de 1 519 M€ pour adapter le réseau au service de la transition
énergétique. Les EnRi ne sont donc pas indispensables à la consommation française
et sont beaucoup plus chères. La seule raison étant de remplacer le nucléaire,
le prix du kWh ne peut donc qu’augmenter et peser sur notre pouvoir d’achat,
comme il l’a fait en Allemagne. Que l’Etat subventionne ou non les EnRi, il
faudra toujours que le contribuable paye.
Mais il y a plus
grave, comme je l’ai déjà dit dans des articles précédents du 12 au 15/02/17
sur l’énergie électrique dans mon blog http://34pourlafrance.blogspot.com/, la
mise en œuvre des EnRi doit obligatoirement s’accompagner d’une compensation
des centrales thermiques. Ce fait, vérifié entre 2014 et 2015, s’est révélé de
nouveau exact en 2016. Si l’on prend la production de 2014, année avec les
arrêts normaux de réacteurs, on constate un déficit de production nucléaire de
31,9 TWh en 2016. La production totale de 2016 est inférieure de 14,7 TWh à
2015, la production nucléaire a donc fait défaut pour 31,9-14,7= 17,2 TWh. L’ensemble
des énergies renouvelables a produit 6,3 TWh de plus qu’en 2015. Les centrales
thermiques ont donc dû produire la différence 17,2-6,3= 10,9 TWh en
complément. On a alors le tableau ci-dessus qui montre que l’augmentation de
l’énergie thermique suit celle des EnRi. 8 TWh de plus des EnRi, entre 2014 et 2015
ou 2016, entraînent 8 TWh d’énergie thermique de plus. En gros on voit que 1 kWh d’EnRi entraîne 1 kWh de thermique
qui vient compenser l’intermittence des EnRi.
Pour l’année 2016, le surcoût par
rapport au nucléaire est de 2,1 Mds€ pour le solaire et de 0,7 Mds€ pour
l’éolien, soit 2,8 Mds€ pour les EnRi. Il faut y ajouter 1,5 Mds€ en
2016 à cause d’une augmentation des lignes du réseau électrique pour l’accueil
des nouveaux EnRi. Les EnRi sont donc des énergies polluantes et coûteuses
en exploitation. L’augmentation des parcs ne fera qu’augmenter le surcoût,
même si on doit tenir compte du carénage des réacteurs à raison de 1 Mds€ par
réacteur. Pour le surcoût des EnRi en 2016, on pouvait procéder au carénage de
plus de 3 réacteurs. Mais les EnRi (éolien terrestre, solaire) et maritime,
demandent des investissements considérables et le plan arrêté pour la période
2018-2023 est l’installation supplémentaire de 40,5 GW à 49,2 GW dans les
hypothèses basses et hautes pour un coût entre 71,5 et 101,6 Mds€. Ce coût
est d’ailleurs sous-estimé et serait plutôt entre 78 et 131 Mds€, mais gardons
les chiffres officiels qui nous donnent une dépense de 15 à 20 Mds€/an sur 5
ans auxquels il faut ajouter 1 Mds€/an pour l’extension du réseau. Avec l’augmentation
corrélative et égale de la production thermique, pour un surcoût croissant
jusqu’à 0,6 et 0,7 Mds€/an environ suivant l’hypothèse, on peut s’attendre à
atteindre l’objectif de 40% d’énergie nucléaire et l’arrêt de 20 à 25 réacteurs
générant une économie de carénage de 20 à 25 Mds€. L’aventure EnRi coûte donc 58
Mds€ (71,5 + 5 "réseau" + 0,6/2*5=1,5 "thermique supplémentaire"
– 20 "carénage") pour l’hypothèse basse et 83 Mds€ pour l’hypothèse
haute.
Chaque année
ce sera 10 à 15 milliards d’euros qui seront engloutis dans les EnRi dès 2018. A
titre de comparaison passer le budget de la Défense de 1,6% du PIB à 3%, comme
l’annoncent plusieurs candidats, c’est 39 Mds€ en plus, la redevance à l'UE c'est 19 Mds€. En recettes la taxe sur
les produits pétroliers, la TIPP, rapporte 20 Mds€. Comment peut-on présenter
un programme chiffré sans tenir compte de l’impact de ce choix ? Quel candidat
ose présenter la note aux français sans se cacher derrière le réchauffement
climatique et la phobie du nucléaire ? N’oubliez pas que ce soit l’État qui
paie ou vous, c’est toujours finalement vous qui payez toute la note.
Le temps des promesses durera encore 6 semaines.
Avant il serait temps de cesser de regarder
Le sexe des anges en se laissant bercer
Dans une contemplation béate !
Sinon le réveil sera dur !
Claude Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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