Il apparaît de plus
en plus clairement que la zone euro est dans sa phase terminale. Le cri de
victoire de François Hollande pour saluer la non-sortie de cette zone est une
pierre de plus ajoutée à une zone cherchant de l’air pour ne pas couler. A
présent, Athènes et ses créanciers doivent négocier la mise en place d'un
troisième plan d'aide au pays depuis 2010, d'un montant prévu de 82 à 86 milliards
d'euros, décidé dans la douleur lors d'un sommet à Bruxelles les 12 et 13
juillet. Selon le FMI, ce montant s’avère notoirement insuffisant et le
troisième plan d’aide impliquera des mesures supplémentaires d’austérité. Le
temps presse mais les négociations n’ont toujours pas commencé. Il faut d'ici
au 20 août avoir bouclé les modalités du plan, afin qu'Athènes ne manque pas un
paiement de plus de trois milliards d'euros dus à cette date à la BCE. L’accord
sera difficile avec la troïka qui va de nouveau investir les ministères grecs.
Le gouvernement Tsipras, sans majorité parlementaire, risque de tomber.
Mais après de la Grèce, les
banques chypriotes débordent de créances douteuses. Environ la moitié des prêts
accordés par les banques à Chypre sont considérés comme créances douteuses. "C'est une condition nécessaire pour une
stabilisation durable du système bancaire, et cela nécessite de nouvelles
mesures prioritaires", ont ajouté les créanciers internationaux.
Chypre a reçu une aide de 6 milliards d’euros mais est toujours en récession
après ses mesures d’austérité. Le Portugal est en crise, personne ne peut le
nier. Certes, la conjoncture s’améliore petit à petit, le taux de chômage
diminue, l’activité économique repart, l’endettement recule, mais la situation
reste difficile. Cette crise est une crise du capitalisme de
connivence, ce système où l’État soutient certaines entreprises, soit qu’il
cède à leur pression par corruption, soit que ce soit de sa part une volonté
délibérée à des fins politiques. La chute de l’ancien Premier ministre José
Sócrates et l’écroulement de l’empire financier Espírito Santo représentent les
deux faces du capitalisme de connivence qui a ruiné le pays.
En Espagne, malgré
une légère baisse au deuxième trimestre, le taux de chômage de 22,37% reste
malgré tout le deuxième plus important de la zone euro, derrière la Grèce dont
le taux de chômage, à 25,6% en mars. "Encore
beaucoup de familles sont dans une situation très difficile", a
reconnu le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. L'objectif, c'est "que l'Espagne
retrouve les 20 millions de personnes employées qu'elle avait avant la
crise", a-t-il ajouté. Près des 2/3 des emplois créés le sont en CDD. L'Espagne
continue à voir ses étrangers et ses jeunes partir dans l'espoir d'un avenir
meilleur, tandis que certains chômeurs renonçent à retrouver un emploi. L'Espagne
a laissé la crise derrière elle en 2014, avec une croissance de 1,4%. Mais la
reprise est loin d'être visible pour tous les Espagnols et la menace de
faillites immobilières est permanent avec des milliards d’euros à la clé.
L’Italie croule sous les
créances douteuses dans le secteur bancaire, soit 15% du total. On parle de 350
milliards. Le fardeau de la dette publique, à 132% du PIB fin 2014, continue à
augmenter. La dette privée que publique
en Italie est problématique, ce n’est probablement qu’une question de temps
avant que son gouvernement devienne un sujet de préoccupation ce qui mettra les
banques italiennes dans une situation intenable vu qu’elles ont accumulé les
obligations d’État depuis 2012. L’Italie n’est pas la seule dans ce cas, on
note aussi l’Irlande, la Slovénie, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et même la
France avec 4% de créances douteuses.
Si
l’Italie a mis en place un certain nombre de réformes structurelles et réduit
son déficit à 3% en 2014, ce n’est pas le cas de la France qui rechigne aux
réformes structurelles et est sur un déficit public de 4%. Par ailleurs son
chômage continue à croître. Nous bénéficions encore de taux de prêt très
avantageux de 1% à 10 ans par rapport à la Grèce qui emprunte à plus de 15%. Mais
ceux-ci croissent, car nous étions vers les 0,7% à fin 2014. Sans réformes
structurelles importantes, le plan Macron n’en étant évidemment pas une à la
hauteur de la situation, la France se trouve menacée d’un brusque désintérêt des
investisseurs qui ferait croître les taux.
L’Allemagne
n’échappe d’ailleurs à cette hausse des taux même si elle peut emprunter à
moins de 0,7%. Mais l’Allemagne écrase tous les pays de la zone sud par son
excédent de balance des paiements. Elle est toutefois désormais devant une
alternative, ou elle continue à imposer sa politique d’austérité aux pays du
sud, tous plus ou moins en difficulté, ou elle les rejette. En d’autres termes
elle doit choisir entre une zone euro qui suit la politique allemande ou elle
restreint la zone euro à une zone euromark qui exclut tous les pays demandant
une aide. Ou elle admet la solidarité européenne, ou elle la rejette. La Grèce
lui pose la question et l’Allemagne se sait à un tournant.
Il
est bien difficile de savoir qui fera exploser la zone euro
Mais
depuis la crise grecque, cela sent l’explosion
Par
décision allemande ou nouvelle Grèce !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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