Les
grecs votent aujourd’hui dimanche 5
juillet 2015 pour décider de leur avenir mais cela risque de ne pas changer grand-chose,
si ce n’est une pratique de la démocratie qui énerve prodigieusement leurs
créanciers et l’Allemagne. Plus l’on fouille dans les informations sur les
négociations et sur la situation économique présente et future de la Grèce,
plus on se rend compte que, pour le vulgum pecus, cela ressemble à une histoire
de fous. Qu’en est-il exactement ?
D’abord
l’histoire commence avec une adhésion truquée à l’euro et pas par n’importe
qui, par un grand nom de la finance, Goldman Sachs. Expert en trucage, complice
de l’UE et de ses milieux politiques et bancaires, celui-ci fait présenter à la
Grèce un bilan faussé pour obtenir son adhésion. Evidemment consciente de la
supercherie, l’UE admet et laisse la zone euro opter pour un nouveau membre en
2000. La puissance de l’euro par rapport au drachme, abaisse brusquement les
taux d’intérêt des emprunts grecs. Il s’ensuit une période de croissance dont
le produit est répandu beaucoup plus que de raison sur le peuple grec. Les avantages
fiscaux aux armateurs, à l’église orthodoxe et aux professions libérales ne sont
pas remis en cause. Les moyens de recouvrement de l’impôt ne sont pas
renforcés, le cadastre est toujours absent. On laisse perdurer cette fuite
fiscale tant la Grèce se porte bien. La crise de 2008 casse la croissance et la
Grèce se retrouve sans les moyens nécessaires pour relancer l’économie.
En
effet la Grèce a son argent dans la Banque de Grèce laquelle est sous la
dépendance de la BCE pour alimenter le gouvernement grec. L’appartenance de la
Grèce à l’UE et à la zone euro l’oblige à emprunter à ses créanciers (BCE, UE,
FMI) avec des taux d’emprunt d’autant plus élevés que sa situation s’aggrave.
La dette augmente d’autant plus que les intérêts augmentent. La Grèce entre
dans une spirale de Ponzi où elle emprunte pour rembourser ses emprunts. Les
aides ne sont pas données à taux nuls par la troïka, qui impose de plus des
mesures d’austérité touchant le peuple grec. Il s’ensuit que seulement 20% de la
dette a réellement profité au gouvernement grec. Fin 2014, le bilan de la
Banque de Grèce, complété des avoirs hors bilan, affichait près de 164
milliards auxquels la Grèce ne peut avoir accès directement. C’est tout le
paradoxe de cette situation où l’on déclare la Grèce en faillite alors qu’on
lui a enlevé les moyens d’alléger sa dette, en grande partie issue d’aides
auxquelles on l’a forcée. De plus le peuple est poussé vers la pauvreté, et la
baisse du pouvoir d’achat paralyse l’économie grecque. C’est une histoire de
fous mais apparemment seulement car tout ceci ne peut être dû au hasard.
Mais
il y a mieux. La Grèce est en train de devenir le plus grand pays producteur d’or
européen. Elle est riche en bauxite, minerai très convoité pour l’aluminium. De
plus, comme je l’ai déjà dit, la mer Egée est présumée être un gisement pétrolier
d’importance mondiale et les sondages en cours donneront leur verdict fin 2016.
A court terme la Grèce risque de devenir l’un des pays les plus riches d’Europe.
Les américains qui sondent les profondeurs ont déjà pris leurs participations
aux productions futures. Clinton serait même sur le coup (information non
vérifiée). Alors pourquoi ne pas permettre aux grecs de bénéficier de prêts « relais »
sur 2 ans puisque sa situation actuelle peut devenir excellente dans quelques
années ? C’est une histoire de fous mais apparemment seulement car tout
ceci ne peut être dû au hasard.
On
parle beaucoup de la demande de Tsipras de restructuration de la dette, ce qui
semble logique si l’on tient compte des informations du paragraphe précédent.
Mais on oublie de signaler qu’il a accepté dans sa dernière proposition,
conformément à la demande des créanciers, de privatiser le patrimoine de son
pays, biens, structures et entreprises. Je vous épargne la liste mais elle est
longue et impressionnante. Il lui est aussi demandé de ne pas faire jouer la
préférence nationale et de s’ouvrir largement à la concurrence étrangère. Pour
un gouvernement de gauche, ceci doit attirer l’attention. Le jeu de l’UE
devient alors plus clair, la Grèce doit perdre petit à petit son autonomie en
restant dans la zone euro et dans l’UE pour que les sociétés privées s’emparent
de cet eldorado probable ! Car derrière l’UE et la BCE, il y a toutes les
puissances bancaires, financières et économiques, occidentales pour ne pas dire
américaines.
Nous
sommes donc au bout d’une stratégie élaborée depuis la création de l’UE mais
qui trouve dans le cas grec l’occasion d’ouvrir un pays à la rapacité de la
Cabale mondiale après avoir soigneusement saigné celui-ci pour le rendre à sa
merci. Tsipras, devant un peuple solidement chauffé pour rester dans l’euro,
joue sa carrière politique. S’il accepte les conditions des créanciers sans
avoir rien obtenu, son gouvernement tombera et les puissances intérieures et
extérieures s’y emploieront. Tenu de scander que la Grèce restera dans l’euro,
il doit faire accepter à son peuple les conditions des vainqueurs. Le vote de
dimanche est un acte théâtral destiné à se défaire de sa responsabilité. L’Allemagne
fait semblant d’accepter un Grexit, mais tout sera fait pour maintenir la Grèce
dans l’euro et sous le joug de l’austérité à l’allemande.
Demain, quel que soit
l’issue du vote, il est probable que les négociations seront lundi en voie d’aboutissement
car Tsipras sera toujours là et ses propositions subiront encore quelques coups
de canif. Il acceptera cette fois au nom de son peuple. D’ailleurs s’il s’en
va, il sera remplacé par des banquiers ou technocrates aux ordres de l’UE et de
la BCE. La Grèce continuera dans la pauvreté dans la zone euro jusqu’à ce que
sa véritable richesse éclate au grand jour, mais il sera trop tard. Toute cette
richesse sera passée dans le privé. Espérons que, au contraire des armateurs,
les nouveaux possesseurs donneront au peuple grec des rentrées fiscales
nouvelles. Que restera-t-il du vote du 5 juillet ? Ce coup de théâtre où
les peuples européens auront crû au retour de la démocratie. Pour que celle-ci
se fasse entendre, la partie est donc loin d’être gagnée. Pourtant Angela a
peut-être mis dans la tête des peuples européens que l’austérité à l’allemande
peut se briser sur une révolution démocratique. Les français ne souffrent pas
encore assez pour passer à l’acte mais cela se prépare dans d’autres pays qui souffrent
plus que nous encore.
Le couple germano-américain règne sur l’UE
et la zone euro.
La faiblesse des gouvernements français,
italiens,
Et la pression des pays du Nord sur le Sud
Font que l’étau sur les peuples
Balaie la démocratie !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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