Il ne peut plus y
avoir de jour sans que le Président Hollande ne lance une grande idée bricolée
à la hâte. Les feux de la loi Macron s'éteignent doucement, l'accord sur la
Grèce n'apparait que comme un sursis avant l'exécution d'un Tsipras d'extrême
gauche mal venu au sein des institutions, l'avancée vers la paix de l'accord
avec l'Iran ne passionne pas les foules et n'est surtout qu'un succès de l'Iran
et un cadeau dans le panier d'Obama. Alors François Hollande qui a joué le rôle
du gentil assassin, complice avec l'Allemagne, pour l'accord avec la Grèce, et
le parfait vassal pour celui avec l'Iran, se trouva fort démuni quand l'hiver
fut venu... non quand l'été désintéressa un peu plus de sa personne les français
en vacances ou presque.
Il fallait réveiller les quelques soldats
socialistes endormis par une annonce de portée au moins européenne. Il s'est
trouvé que l'Allemagne s'est servie du conflit avec la Grèce pour faire passer
le message à la France selon lequel la politique d'austérité ne pouvait
souffrir aucune faille. Au cas où le message ait été oublié, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a estimé jeudi soir
à Washington qu'il fallait forcer la France à mener les réformes. L'attitude de
l'Allemagne est sans ambiguïté. Elle est désormais à la manœuvre. D'ailleurs
elle a devancé la France pour envoyer des experts en Iran, suite à l'accord,
alors que nous voulions nous montrer les experts incontournables en matière
nucléaire militaire. L'Allemagne veut régner sur l'Europe et la représenter
mondialement. C'est clair, ce qui l'intéresse ce n'est pas la zone euro mais l'Europe
au-delà de l'UE... comme les USA.
Jeudi
soir, Wolfgang
Schäuble a raillé l'incapacité du gouvernement
Français à assainir les finances françaises : "Si vous en parlez avec mes amis français, que ce soit Michel Sapin ou
Emmanuel Macron, ils ont de longues histoires à raconter sur la difficulté à
convaincre l'opinion publique et le Parlement de la nécessité de réformes du
marché du travail". Autant
dire que la classe politique française n'a pas apprécié. C'est à gauche que les
réactions ont été les plus virulentes. L'occasion était trop belle pour ne pas
l'exploiter s'est dit François Hollande. Il fallait bricoler quelque chose à la
hâte qui ne laisse pas l'initiative à l'Allemagne. Reprenant l'idée chère aux
socialistes comme quoi si l'UE ne marche pas c'est qu'il n'y a pas assez
d'Europe, Hollande lance l'idée d'un gouvernement économique de la zone euro,
euro auquel il attache son quinquennat par peur du risque.
Cette proposition est une vieille idée
française, puisée chez Jacques Delors. Or "dans les heures les plus rudes du feuilleton grec, l'Allemagne a
largement démontré qu'elle tient les rênes d'une gouvernance économique
comptable et disciplinaire ralliant la majorité des pays de la zone euro",
selon un éditorialiste. Et ce n'est pas le plaidoyer européen à usage très
interne de François Hollande qui entamera ses certitudes. Il n'y a que peu de
chances que ce message soit entendu par l'Allemagne. Hollande pense-t-il à une
UE à deux vitesses, ceux qui ont l'euro et les autres ? Si tel était le cas,
l'Allemagne gèrerait les deux.
Il n'y a plus d'alternative pour la France de
Hollande. L'Allemagne tient les rênes et avec l'appui des USA pour l'instant.
La seule issue est la sortie de l'euro pour affirmer la détermination de la
France à ne pas abandonner sa souveraineté. L'occasion était belle avec la
crise grecque d'évoquer cette menace pour forcer l'Allemagne à plus de
solidarité. On a joué le rôle du gentil sans que nous ayons gagné quelque crédit
supplémentaire au sein de l'UE, bien au contraire. La Grèce est toujours à la
merci de l'Allemagne et des créanciers. Il y a malheureusement du bons sens
dans les propos d'Emmanuel Todd :
"Ce qu’on a vu depuis 2011, c’est
l’incroyable obstination des élites européennes – et notamment des élites
françaises néovichystes (laissez « néovichystes » !) :
mélange de catholiques zombies, de banquiers et de hauts fonctionnaires
méprisants – à faire durer ce système qui ne marche pas. L’euro est le trou
noir de l’économie mondiale. L’Europe s’est obstinée dans une attitude d’échec
économique incroyable qui évoque en fait un élément de folie.
Le tragique
réel de la situation, c’est que l’Europe est un continent qui, au XXe siècle,
de façon cyclique, se suicide sous direction allemande. Il y a d’abord eu la
guerre de 14, puis la deuxième guerre mondiale. Là, le continent est beaucoup
plus riche, beaucoup plus paisible, démilitarisé, âgé, arthritique. Dans ce
contexte ralenti, comme au ralenti, on est en train sans doute d’assister à la
troisième autodestruction de l’Europe, et de nouveau sous direction
allemande".
Une France
faible ne peut créer un couple harmonieux.
L'Allemagne
porte la culotte de l'Europe
Et l'Europe
d'Aix-la-Chapelle
A trouvé un
autre...
Charlemagne
!
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
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